Désinformation

L'émeute à Victoriaville, un piège traficoté par les hauts-gradés de la SQ ?

Le ministre Bergeron se devait d'intervenir

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Plusieurs questions n’ont jamais été posées par les médias

Dès le 4 mai 2012, Jean Finet, capitaine et directeur des communications avec les médias de la Sûreté du Québec (SQ) était à Victoriaville. Pourquoi cette présence du directeur des communications dès le début des événements ? Avec l’échelon de capitaine, il est un des hauts-gradés de la SQ, directement relié au directeur général, Richard Deschesnes. Nous pouvons poser cette question : qui du haut-commandement de la SQ était aussi présent à l’intérieur de l‘hôtel Le Victorin ?
Entre le 4 mai et le 10 mai, Jean Finet a fait plusieurs conférences de presse; celle du 10 mai nous semble la plus importante; il fait le bilan de l’action policière. Le capitaine Finet affirme alors, sans sourciller, que la manifestation du 4 mai : « survenue vendredi lors du Conseil général du Parti libéral du Québec, tenu au Centre des congrès de Victoriaville, est sans doute la plus violente depuis celle du Sommet des Amériques à Québec en avril 2001 ».
Le 9 mai 2012, à l’émission « 24 heures en 60 minutes », lors d’un débat animé par Anne-Marie Dussault, Robert Poëti, ancien directeur des communications à la SQ, réplique à l’animatrice lorsque celle-ci compare l’émeute de Victoriaville aux événements d’Oka pour illustrer sa gravité, que cette manifestation lui rappelle plutôt celle du Troisième Sommet des Amériques à Québec. Madame reprend même la suggestion : Sommet des Amériques.
Comment expliquer cette convergence de point de vue de Finet et Poëti sur cette supposée ressemblance, centré uniquement sur le caractère violent qui se dégage des deux événements. Pourquoi cette insistance des deux hommes à vouloir comparer l’émeute de Victoriaville à une des manifestations les plus mythiques au Québec ? Depuis, 2001, le Québec a connu de nombreuses manifestations violentes.
Pensons aux manifestations contre la brutalité policière, pensons aux manifestations anti-capitalistes, pensons aux manifestions pendant le conflit étudiant de 2012 (avant le 4 mai).
Nous savons que Robert Poëti était en 2001 directeur des communications avec les médias à la SQ et qu’il était donc le principal représentant de la SQ auprès des médias lors du Sommet des Amériques. Lorsqu’il intervient à l’émission d’Anne-Marie Dussault, il n’est pas encore devenu le député libéral de Marguerite-Bourgeoys (4 septembre 2012).
Prétendre que l’émeute à Victoriaville ressemble par sa violence à celle du Sommet des Amériques est peu crédible mais pourrait excuser la brutalité policière à Victoriaville. Pour notre part, cette évocation du Sommet des Amériques nous confirme que la brutalité policière en 2012 est le seul élément comparable entre les deux événements. Plus encore, sur une plus petite échelle, la violence policière démontrée par la SQ le 4 mai se compare et même dépasse celle de 2001.
Car, à part cet élément, il n’y a rien de comparable entre ces deux événements. Faisons un simple rappel :
Le Sommet des Amériques se tient sur trois jours (20 au 22 avril 2001); le samedi est la journée la plus mouvementée et violente. Deux manifestations se tiennent en même temps. Dans la haute-ville, il y a environ 10 000 manifestants autour des clôtures qui encercle le sommet des dirigeants politiques et dans la basse-ville, près de 55 000 personnes déambulent dans les rues. Alors que tout est calme dans la basse-ville, les violences entre manifestants et policiers dureront pendant toute la journée et une partie de la nuit dans la haute-ville.
Les forces policières sont au nombre de 6 515 agents. (SQ, GRC, SPVQ, le SCRS et l’armée canadienne). Plus de 55 % du personnel de la SQ a pris part à cet événement. Suite aux méfaits et dégâts, plus de 700 commerçants seront dédommagés pour un montant de 3 millions de $. La couverture médiatique est considérable et inédite au Québec : 3 000 journalistes provenant principalement des deux Amériques et plus de 300 caméras des différents médias nationaux et internationaux présents.
A Victoriaville, les manifestants sont concentrés dans un petit périmètre contrôlés par les policiers. Tant du côté des organisateurs que de la police, le nombre de manifestants est estimé entre 1 500 et 2 500. La manifestation va débuter vers 17 heures et se terminer à 21 heures. Globalement, il y a surtout des étudiants et des groupes communautaires chapeautés par la Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics. Il y a aussi des casseurs et des provocateurs.
Quant à la question des dommages, lors de la réunion du Conseil de ville de Victoriaville, tenue le 7 mai Nous pouvons lire dans le procès-verbal que le maire Rayes se réjouit « (…) du peu de dommages aux biens et aux personnes de la municipalité sont survenus lors de cette occasion ». Finalement, la couverture médiatique est surtout provinciale et locale. Les grands réseaux québécois d’information y sont.
Devant eux, combien de policiers de la SQ ? Il est curieux de constater que cette question n’a pas été posée. Nous allons tenter d’évaluer approximativement leur nombre.
D’abord, l’unité d’intervention de la SQ, seule unité permanente au Canada dont le travail consiste à intervenir dans les manifestations qui troublent la paix publique. C’est un corps de policiers militarisés. Ils sont environ 130 policiers. Ils trois points de service : Québec, Saint-Hubert, Rive-Nord de Montréal. Ajoutons aussi un ou plusieurs pelotons de policiers (unités d’urgence auxiliaires) répartis dans les dix régions administratives. Le peloton est formé de 35 policiers. Il y en a 19 pelotons au Québec.

Il est très difficile de savoir le nombre de pelotons qui ont participé à cette action. Sûrement les pelotons venaient d’abord du district de la Mauricie et du Centre du Québec (district 4) et du district de l’Estrie (district 5) ont participé à cet événement puisque que ceux-ci font partie de la plate-forme appelée Centre, superstructure créée à partir de 2009. Dans le Rapport de gestion 2011-2012 produit en octobre 2012, nous pouvons savoir le nombre exact de policiers qui travaillent dans plate-forme Centre : 927 policiers (599 du district de la Mauricie et du Centre du Québec et 328 du district de l’Estrie). Ce nombre représente environ 15 % de l’effectif total. Les unités d’urgence auxiliaires dans cette plate-forme devaient, selon notre hypothèse minimale (15%), compter environ 105 policiers puisque le nombre de policiers dans les 19 unités seraient au nombre de 665 policiers. Étant donné que cette manifestation était de niveau national, c’est le QG de Montréal qui coordonnait l’opération. Le QG a certainement fait appel à des pelotons dans d’autres districts.
Grâce aux vidéos, on remarque deux types de policiers : les patrouilleurs, avec leur revêtement jaune et gris et l’inscription du mot police bien visible sur leur dossard, qui proviennent certainement des régions environnantes (une cinquantaine). Pour les escouades plus spéciales, nous remarquons que ces policiers sont regroupés par une pièce de tissu rectangulaire de couleur sur leur épaulière droite. Nous avons vu des rectangles blancs, rouges, bleus, jaune-orangés et jaunes. Chaque unité de couleur devait comprendre environ 70 policiers, soit deux pelotons. Si nous faisons l’addition des policiers des unités d’urgence et de l’unité permanente, nous arrivons à un nombre de 400 à 480 policiers.
Robert Poëti lors du même débat à Radio-Canada, estime leur nombre à environ 400 policiers liés aux escouades spéciales.
En ajoutant les patrouilleurs, les préposés aux irritants chimiques, les préposés aux armes d’impact (la SQ révèle que son unité de tireurs était composée de six policiers sur les vingt disponibles donc, plus du quart des tireurs sont présents pour cet événement), l’équipe géomatique, les observateurs aériens et l’escouade canine, nous croyons que les policiers étaient approximativement au nombre entre 475 et 550 agents.
Le nombre d’arrestations et le nombre de blessés légers n’est pas comparable. En 2001, environ 460 personnes seront arrêtées surtout dans la journée et la nuit du 21 avril. On avait évacué une proportion importante des détenus de la prison d’Orsainville afin d’avoir des cellules pour les manifestants. Les médias ont rapporté plus de 400 manifestants et 40 policiers blessés légers. Deux manifestants ont dû hospitalisés pour de graves traumatismes
À Victoriaville, 4 manifestants ont été arrêtés le 4 mai, pendant la période entre 17 h. et 21 h. Pour gonfler le nombre d’arrestations, trois autobus ont été détournés vers la fin de la soirée par des autos-patrouilles : un autobus d’étudiants de McGill et Concordia et deux autobus d’étudiants du CÉGEP Montmorency; en tout, 106 arrestations. Ces personnes ont été ramenées à Victoriaville pour fin d’enquête. En conférence de presse, on annonce donc 110 arrestations dont 106 ont été faites lors des détournements d’autobus.
Quant à la question des blessés, en 2012, on dénombre 400 manifestants et 3 policiers blessés légèrement. Au moins 4 manifestants ont été blessés gravement (traumatisme crânien, blessures au visage), dont trois devront être transférés de l’hôpital d’Arthabaska à ceux de Québec et de Trois-Rivières. C’est sur ce plan que nous pouvons comparer les deux événements : des manifestants gravement blessées.
Finalement, il faut mentionner qu’en 2001, 5 148 cannettes de gaz irritant ont été lancées et plus de 900 balles de plastique ont été tirées. En 2012, selon les chiffres même de la SQ, plus de 240 cannettes de gaz irritant ont été lancées et 33 balles de plastique ont été tirées
Comment expliquer que le nombre de blessés graves à Victoriaville soit plus nombreux qu’à Québec, et cela, malgré que la proportion de balles de plastique tirées à Victoriaville représentaient 3 % de celles tirées à Québec.

Selon nos données, nous calculons que le ratio policier-manifestants était en 2001 au plus fort des manifestations de 6 500 policiers (21 avril) pour au moins 65 000 manifestants (1 versus 10), dans un périmètre très éclaté et sur une durée de temps d’au moins 18 heures alors que ce ratio serait à Victoriaville (1 versus 5) car nous calculons 500 policiers pour au moins 2 500 manifestants dans un petit périmètre encerclé et dans un temps maximal de 4 heures. Globalement, les forces policières étaient proportionnellement plus importantes à Victoriaville qu’au Sommet des Amériques. Avec les manifestants légèrement et gravement blessés, voilà la seule autre caractéristique comparable entre les deux événements.
Nous savons qui était le responsable pour la SQ au Sommet des Amériques en 2001, Richard Deschesnes, devenu en 2008 directeur général de la SQ. Il semble que sa performance lui a permis de monter rapidement les échelons.
Dans les jours qui ont suivi l’émeute de Victoriaville, même l’opposition péquiste se joignait à Québec Solidaire et à plusieurs groupes sociaux pour exiger une enquête indépendante sur le comportement des policiers le 4 mai 2012. Il était clair que l’état-major de la SQ voulait une action énergique de ses policiers. L’utilisation de balles de plastiques, comme en 2001, devenait le symbole de ce support de la haute-hiérarchie pour le PLQ. En regardant, sur des vidéos, ces tireurs d’élite visés à l‘horizontale sur des manifestants encerclés, alors que les biens privés et publics n’avaient subi que des dommages légers. une seule question doit être posée: la SQ a-telle répondue à une commande politique?
Il semble que l’insatisfaction du gouvernement péquiste par rapport à la protection de madame Marois lors de l’attentat manqué de Bain, le 4 septembre, fut la goutte qui fit déborder le vase, surtout qu’au lendemain de cet événement, la SQ prenait le contrôle de l’enquête. Le gouvernement péquiste ne pouvait permettre aux hauts-gradés de la SQ de s’en sortir encore une fois, d’où le congédiement de Richard Deschesnes et la nomination de Mario Laprise le 10 octobre.

Ce retournement de situation aura comme effet qu’une enquête indépendante ne se fera pas malgré les nombreuses pressions exercées sur le gouvernement péquiste. Mario Laprise est entré en fonction le 15 octobre et a même signé, en octobre, le Rapport annuel 2011-2012 de gestion de la SQ remis à Stéphane Bergeron. Normalement, les Rapport annuels sont toujours remis en septembre ou plutôt, en l’été, par le directeur général au Ministre de la Sécurité Publique, et cela, depuis 2001-2002 à la suite d’une réforme importante de la Loi sur l’administration publique votée en 2000.
La remise du rapport en octobre est exceptionnelle et s’expliquerait essentiellement par le changement de garde intervenu le 10 octobre. Le gouvernement péquiste préférait congédier certains dirigeants plutôt que de se lancer dans une autre enquête publique indépendante sur les comportements des policiers le 4 mai 2012. L’utilisation supposée illégale de certains fonds publics par des membres de l’ancien état-major, Richard Deschesnes, Steven Talbot (retraité) et Jean Audette, révélée par le ministre Stephane Bergeron au début décembre 2012, permettait de neutraliser et faire taire les Poëti et les Ouellette (anciens hauts-gradés de la SQ) du PLQ qui commençaient à jouer les vierges offensées en affirmant que le gouvernement péquiste n’avait pas le droit de s’immiscer dans la gouvernance de la SQ !!
Il était plus important, surtout après l’attentat de Bain, pour le ministre Bergeron de siffler la fin de la récréation en reprenant le contrôle de l’état-major de la SQ tout en sacrifiant, dans un geste de bonne volonté envers la SQ, l’enquête indépendante exigée par de nombreux groupes sociaux.
Cependant, nous sommes persuadés que la gestion de la manifestation de Victoriaville a pesé dans la balance lors des congédiements.
La brutalité policière de la SQ démontrée devant ses patrons politiques (Parti Libéral du Québec) et leurs hauts-gradés ne servait qu’une seule cause : la réélection du PLQ dans les mois qui s’en venaient. En somme, la manifestation du 4 mai était un piège. Les excès policiers inutiles (balles de plastique) ne pesaient pas lourds dans les médias. Ces derniers parlaient plutôt de balles de caoutchouc, d’un policier sauvagement battu par des manifestants avec des barres de fer devenu un policier anonyme blessé légèrement (que faisait-il là au milieu de la foule ? Il allait à l’encontre de toutes les règles d’une intervention anti-émeute !! Quel est son nom ? A-t-il été sanctionné car il s’est mis en péril et a mis en danger nombre de personnes suite à l’arrivée rapide d’un camion de la SQ dans la foule avec au moins un policier qui tirait à bout-portant des cannettes de gaz irritant à l’horizontal vers les manifestants).
Plusieurs questions n’ont jamais été posées par les médias. Combien de policiers de l’unité d’urgence et des pelotons de sécurité auxiliaires étaient présents le 4 mai ? Combien de hauts-gradés de la SQ étaient présents à l’intérieur de l’hôtel Le Victoria ?
En moins de quelques mois, nous avions devant nous deux fortes images : un congrès libéral protégé par plus de 500 agents de la SQ qui utilisèrent des balles de plastique et un fête électorale du PQ et de sa nouvelle première ministre menacées par un individu fortement armé aux portes du Métropolis, tuant un technicien et en blessant un autre !! Comment Bain, habillé en peignoir avec une cagoule, armé d’une carabine Ceska Zbrojovka (CZ), d’une arme de poing de 9 mm (Beretta) et d’un cocktail Molotov a pu se trouver à quelques mètres de madame Marois alors que nous connaissons toute la préparation de la SQ pour faire de la manifestation du 4 mai, un événement sanglant que les propagandistes libéraux compareront, sans gêne, à l’immense manifestation du Sommet des Amériques de 2001 ?


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14 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2013

    Le Maire de Victoriaville, Alain Rayes: ''aller parler avec les gens du Walmart pour voir que l’étalage de balles de baseball, de boules de pool et ball de golf furent toutes achetés ds l’heure avant le début de la manifestation.''
    J'ai la preuve que le Maire de Victoriaville est un piètre menteur. Le Wal-Mart de Victoriaville était FERMÉ le jour de la manifestation.
    Regardez par vous-même deux photos publiées sur Le Huffington Post.
    28 sur 31
    Le Wal-Mart de Victoriaville ferme
    (Photo: Yves Charlebois)
    http://quebec.huffingtonpost.ca/2013/04/07/feuq-martine-desjardins-quittera-ses-fonctions-le-1er-mai_n_3033944.html#slide=941559
    29 sur 31
    Le Wal-Mart de Victoriaville ferme
    (Photo: Yves Charlebois)
    http://quebec.huffingtonpost.ca/2013/04/07/feuq-martine-desjardins-quittera-ses-fonctions-le-1er-mai_n_3033944.html#slide=941450

  • Charles Laflamme Répondre

    15 janvier 2013

    La réélection de Jean Charest n'était pas le seul but et la seule motivation de la création du conflit étudiant.Pour le comprendre il faut regarder l'ensemble de la situation créée par la gestion du gouvernement Charest dans l'indifférence de l'opposition
    On voulait s'assurer d'une loi pouvant contenir une population en colère quand elle découvrirait qu’elle s’est faite déposséder de ses avoirs et du contrôle de son territoire. On a provoqué la contestation étudiante sachant quel aurait été leur réaction puis on l’a gérée de façon à ce que la polarisation augmente. On aurait jamais pu mettre une loi en place dans le futur face à une contestation globale de l’ensemble des québécois concernés dans le même sens.
    On voulait aussi créer une polarisation irréversible entre la police et la partie de la population qui se bat pour la justice. Cela aurait été plus difficile contre une population consciente d’avoir été spoliée de ses richesses et de ses ressources. Même les journaux auraient eu de la difficulté à justifier cette polarisation.
    L'application loi souhaitée permettait de pouvoir justifier d’avance tout mode d’intervention violente des forces de l’ordre que ce soit justifié de façon nébuleuse ou pas. Elle peut priver tout organisme représentant une partie de la population de ses cotisations si ces organisations appuient une contestation des agissements du gouvernement peu importe si la population du Québec est en train de se faire abuser ou pas.
    Pourquoi le gouvernement avait t-il besoin de cette loi ? Le gouvernement a transféré plus de trois mille milliards de dollars de pétrole à des compagnies privées dans des ententes confidentielles alors que les redevances basées sur la production de pétrole dans les Provinces de l’Ouest sont décrites dans des lois.
    Suite aux politiques du gouvernement, la Caisse de Dépôt et de Placement du Québec a perdu 40 milliards et nos entreprises réaliseront que ce sont elles qui devront en renflouer la moitié.
    Les dirigeants de la CDPQ parlent d’investir dans des compagnies québécoises qui veulent se développer à l’international. Ils vont créer de l’emploi à l’étranger et il sera difficile de suivre la trace de ces investissements.
    Le gouvernement veut aussi que les travailleurs investissent des montants supplémentaires dans des REER de compagnies privées. Nos économies serviront à garnir leurs réserves fragilisées par les faibles rendements et le vieillissement de la population. Nous sécuriserons les Compagnies d’assurances plutôt que notre Caisse de Dépôt.
    C’est sans oublier les négociations de Pierre-Marc Johnson avec l’Europe concernant nos ressources naturelles et qui passeront ainsi sous juridiction fédérale et comporteront les mêmes vices que l’entente qu’Obama est en train de signer avec les pays du Pacifique.
    Quand la population s’en rendra compte, elle voudra se révolter.
    En fait, ils ont initié ce conflit et l’ont géré de façon à en venir à cette loi en se servant des étudiants pour parvenir à leurs fins. Charest se foutait des coûts et des résultats du conflit. C’est la loi 78 qu’il voulait avoir en main.

  • Charles Laflamme Répondre

    15 janvier 2013

    La réélection de Jean Charest n'était pas le seul but et la seule motivation de la création du conflit étudiant.Pour le comprendre il faut regarder l'ensemble de la situation créée par la gestion du gouvernement Charest dans l'indifférence de l'opposition
    On voulait s'assurer d'une loi pouvant contenir une population en colère quand elle découvrirait qu’elle s’est faite déposséder de ses avoirs et du contrôle de son territoire. On a provoqué la contestation étudiante sachant quel aurait été leur réaction puis on l’a gérée de façon à ce que la polarisation augmente. On aurait jamais pu mettre une loi en place dans le futur face à une contestation globale de l’ensemble des québécois concernés dans le même sens.
    On voulait aussi créer une polarisation irréversible entre la police et la partie de la population qui se bat pour la justice. Cela aurait été plus difficile contre une population consciente d’avoir été spoliée de ses richesses et de ses ressources. Même les journaux auraient eu de la difficulté à justifier cette polarisation.
    L'application loi souhaitée endossait permettait de pouvoir justifier d’avance tout mode d’intervention violente des forces de l’ordre que ce soit justifié de façon nébuleuse ou pas. Elle peut priver tout organisme représentant une partie de la population de ses cotisations si ces organisations appuient une contestation des agissements du gouvernement peu importe si la population du Québec est en train de se faire abuser ou pas.
    Pourquoi le gouvernement avait t-il besoin de cette loi ? Le gouvernement a transféré plus de trois mille milliards de dollars de pétrole à des compagnies privées dans des ententes confidentielles alors que les redevances basées sur la production de pétrole dans les Provinces de l’Ouest sont décrites dans des lois.
    Suite aux politiques du gouvernement, la Caisse de Dépôt et de Placement du Québec a perdu 40 milliards et nos entreprises réaliseront que ce sont elles qui devront en renflouer la moitié.
    Les dirigeants de la CDPQ parlent d’investir dans des compagnies québécoises qui veulent se développer à l’international. Ils vont créer de l’emploi à l’étranger et il sera difficile de suivre la trace de ces investissements.
    Le gouvernement veut aussi que les travailleurs investissent des montants supplémentaires dans des REER de compagnies privées. Nos économies serviront à garnir leurs réserves fragilisées par les faibles rendements et le vieillissement de la population. Nous sécuriserons les Compagnies d’assurances plutôt que notre Caisse de Dépôt.
    C’est sans oublier les négociations de Pierre-Marc Johnson avec l’Europe concernant nos ressources naturelles et qui passeront ainsi sous juridiction fédérale et comporteront les mêmes vices que l’entente qu’Obama est en train de signer avec les pays du Pacifique.
    Quand la population s’en rendra compte, elle voudra se révolter.
    En fait, ils ont initié ce conflit et l’ont géré de façon à en venir à cette loi en se servant des étudiants pour parvenir à leurs fins. Charest se foutait des coûts et des résultats du conflit. C’est la loi 78 qu’il voulait avoir en main.

  • Jean Lespérance Répondre

    13 janvier 2013

    Je ne peux pas parler de Victo comme si j'y étais mais les témoins peuvent corroborer que c'était un piège, un coup monté. J'ai manifesté plusieurs fois à Montréal et parfois en première ligne et je vais vous raconter deux incidents qui m'ont laissé songeur.
    Premier incident: un soir sur la rue St-Laurent, dans la côte entre Sherbrooke et Ontario, des morceaux de balles de plastiques sont atterris sur le bas de mon pantalon, de retour à la maison, mon pantalon était taché de vert exactement où les débris avaient frappé. Je pouvais y voir de la poudre sur mon pantalon. Tout a disparu au lavage avec du chasse-taches. Je confirme, à Montréal, défendues ou pas, les balles de plastiques sont utilisées. Pourtant on disait qu'on en avait cessé l'utilisation.
    Deuxième incident: 3 cagoulards tout de noir vêtus, sont de biais en arrière de moi, soudain l'un d'eux déclare: j'ai été touché, aidez-moi, il se frotte l'estomac, je regarde, je m'approche et je souris parce qu'il n'avait aucune trace de vert sur son chandail, ses deux copains me barrent le chemin, l'entourent et les trois disparaissent au pas de course. Je me disais pour quelqu'un qui est blessé, il court drôlement vite. Comment pouvait-on avoir tiré sur eux lorsque plusieurs personnes étaient devant eux?
    J'en ai vus beaucoup de manifestants, j'ai aussi parlé avec plusieurs, ces hommes cagoulés n'étaient pas de vrais manifestants car les vrais manifestants ne s'enfuient pas et restent sur le terrain. Alors qui étaient-ils?
    Il m'est arrivé d'être à l'arrière assez près des policiers à cheval pour les entendre se parler entre eux et curieusement, ils ne parlaient jamais des hommes en noir, cagoulés. Ils parlaient de tactiques pour fouiller dans les sacs à dos de certains, même les plus tranquilles. Presque tout le monde a un sac à dos pour mettre des bouteilles d'eau ou des liqueurs plus une serviette mouillée, pourquoi s'en prendre aux plus faibles, à ceux qui sont tranquilles?
    Sans une enquête publique, tous les incidents louches sont considérés comme des cas isolés, sans liens ou rapports avec les autres. Quand on est sur le terrain, on voit mieux que ce qui est présenté à la télévision et dans les journaux.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 janvier 2013

    Bravo à Jean Archambault pour sa recherche et son analyse !

  • Jean Archambault Répondre

    9 janvier 2013

    Réponse au maire de Victoriaville.
    Bonjour monsieur le maire,
    Je tiens à réagir à votre commentaire. Je me présente; mon nom est Jean Archambault et je suis travailleur social retraité de la DPJ de Lanaudière. Pendant plus de trente ans, je suis intervenu dans tous les types de milieu pour évaluer des signalements pour des enfants qui pouvaient être battus, négligés, et isolés. J'ai travaillé à plusieurs reprises avec des patrouileurs de la SQ dans des milieux violents. J'ai vu leur professionnalisme et apprécié leur travail. Dans mon article, je différencie très bien les policiers patrouilleurs et les policiers appartenant à l'escouade anti-émeute.
    Pourquoi cet article dans le site Vigile ? Le but de ma recherche était d'une part, de dénoncer les commentaires du capitaine Jean Finet et de l'ex-directeur des communications à la SQ, monsieur Poëti. L'émeute de Victoriaville n'avait rien à voir avec les manifestations au Sommet des Amériques et je tenais à dénoncer cet amalgame. En formulant cette comparaison, le capitaine Finet semblait excuser l'emploi des balles de plastique en voulant faire croire que nous étions dans un deuxième Sommet des Amériques. Tous les chiffres que j'ai mis dans l'article sont tirés des commentaires du capitaine Finet et des dossiers annuels de gestion de la SQ. Le seul chiffre que j'avance, c'est le nombre de policiers de l'escouade anti-émeute. Si vous le savez, vous pourriez nous donner cette information et celle concernant la présence ou pas de certains hauts-gradés à l'intérieur de l'hôtel le Victoria ! C'est le capitaine Jean Finet qui mentionne que du côté des policiers, il y avait trois blessés légers.
    L'autre commentaire que je veux faire, c'est que les policiers de l'anti-émeute (des tireurs d'élite) ont tiré 33 balles de plastique. En Europe, l'utilisation de ces balles à bout dur est interdite même en Irlande du Nord. Beaucoup de personnes, souvent spectatrices, ont été tuées par ce genre de projectiles. Au Québec, la SQ est le seul corps policier qui utilise ces balles. Vous avez reconnu que les dommages matériels étaient minimes dans votre ville; pourquoi, alors, cibler des manifestants avec des balles de plastique. Il y a d'autres moyens aussi efficaces et moins dangereux: gaz irritant, canons à eau. Il est anormal que que tous les blessés graves soient des étudiants dont l'un a été transporté à un hôpital universitaire et a été entre la vie et la mort. Lisez le témoignage de Dominique Laliberté, étudiante de 20 ans de l'Université Laval, blessée gravement au visage et qui demande que les balles de plastique ne soient plus utilisées; elle était à plus de 200 mètres et n'a rien d'une "casseuse". Peut-on mettre en place des mesures de sécurité en ayant comme but d'éviter des blessures graves. Or il est prouvé qu'une balle de plastique peut être léthale. Je suis contre toute utilisation de cette arme comme je suis contre toute manifestation violente de la part des casseurs (balles de billard , balles de golf,etc). Les policiers doivent-ils se mettre au même niveau et tirer pour blesser ? Il y a moyen de les circonscrire par des enquêtes, ces casseurs professionnels sont connus des policiers. Finalement selon le journaliste Gerbet de Radio-Canada, c'est vers 18 h. que des manifestants ont été blessés par les balles de plastique.
    Je ne suis donc pas d'accord avec votre opinion que je fais de la fabulation. Les balles de plastique ont été utilisées et les personnes gravement blessées sont tous et toutes été des étudiants et étudiantes et non les casseurs. Vous avez tout le droit de ne pas être d'accord avec mon analyse, mais les faits sont les faits. L'utilisation de balles de plastique n'était pas nécessaire et alors pourquoi s'en servir ?

  • Archives de Vigile Répondre

    9 janvier 2013

    J'ai participé à toutes les rencontres préparatoires, j'étais présents sur place lorsque les manifestants sont arrivés, j'ai vu des gens renverser des clôtures et lancer des objets. J'ai vu aussi des policiers tenter de contrôler la situation. Malheureusement, des gens qui voulaient manifester dans l'ordre et un parti politique qui souhaitait se rassembler pour échanger sur leur plateforme électorale ont été éclipsé par des gens sans scrupules qui n'avaient aucune autre intention que de faire du trouble (aller parler avec les gens du Walmart pour voir que l'étalage de balles de baseball, de boules de pool et ball de golf furent toutes achetés ds l'heure avant le début de la manifestation). De plus des gens des 2 côtés des barrières furent blessés. Le problème ce n'est ni les policiers ni les étudiants, se sont les casseurs point à la ligne et penser que la SQ peut avoir volontairement voulu provoquer une telle situation est de la pure fabulation. Au lieu de critiquer les étudiants ou les policiers, les gens (de toutes les sphères de notre société) devraient s'assoir ensemble pour trouver des façons de contrer la présence des casseurs lors des différents manifestations de tous genres. Maintenant, est-ce que cela aurait pu mieux se passer, sûrement, personne n'est parfait! Est-ce que cela se compare au sommet des Amériques? Aucune importance pour moi car j'ai bien plus mal à l'image que je me fais de la démocratie que de savoir à quoi se compare le 4 mai 2012.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 janvier 2013

    Bravo, il faut continuer à en parler et à demander une enquête! C'est fondamentale. Il est clair que la SQ a agit comme une police politique, un bras armé du parti Libéral inc. Comme une police pourtant nationale mais au service d'un parti privé. Dès le début du conflit étudiant j'avais écrit ici même que si jean Charest répétait sans cesse qu'il fallait condamner la violence «alors qu'il n'y en avait pas eu» c'est que des événements violents arriveraient. Que les étudiants étaient utilisés comme prétexte à une mascarade dans laquelle Charest jouerait le rôle du CAPITAINE DÉFENDANT L'ORDRE devant le bon peuple qui à force de l'entendre parler de violence finiera par le croire. Il faut une commission d'enquête pour savoir qui a commander cette violence. Qui a demandé de déménager cette rencontre privée du parti Libéral de Montréal à Victoriaville. Car Victo était par son lieu, ce parking, un endroit parfait pour casser des gueules et faire des blessés. À Montréal rien de tout ça ne se serait produit. De plus je crois qu'à Montréal le type de gaz utilisé n'est pas permis et les balles de plastiques non plus. Ils utilisent le caoutchouc. Tout ceci sent la magouille à plein nez ! Du grand guignole. Il faut une enquête indépendante avant que ne se reproduise ce même genre de comportement contre des citoyens.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 janvier 2013

    "Globalement, il y a surtout des étudiants et des groupes communautaires chapeautés par la Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics. Il y a aussi des casseurs et des provocateurs."
    Quand on parle de reprendre le narratif des autorités/médias de masse/policiers on ne peut trouver mieux. Comme si ceux qui ont choisi de confronter les policiers étaient automatiquement extérieurs aux manifestants et donc illégitimes. Les individus qui optent pour des tactiques autre que se laisser rudoyer par les policiers passivement ne sont-ils pas aussi des étudiant-e-s, des chômeur-euse-s, des travailleur-e-s et des indigné-e-s? Franchement je m'attends à beaucoup mieux d'un média alternatif qui prend la peine d'analyser en profondeur les actions policières lors de cette manifestation.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 janvier 2013

    Je suis citoyenne de Victoriaville depuis 2 ans et enseignante diplômée en éthique au secondaire. J'ai participé à un article avec Mme Montgomery de la Gazette pour dénoncer la violence du 4 mai 2012. J'étais avec ma fille de 10 ans et mon mari. J'étais aussi au Sommet des Ameriques...En mai 2012, nous avons été témoins des tirs à bout portant et des gazs lancés exagérément mais surtout...du silence radio entre les policiers. Nous avons vu un policier père de famille complètement livré à lui-même dans sa voiture. Nous lui avons dit de déguerpir car des manifestants vers lesquels une camionnette s'était ruée s'en venaient en colère avec des bats de baseball. Ils ne nous a pas écoutés, seul un agent haut-gradé vêtu de blanc lui a crié en courant de vite démarrer sa voiture. C'est alors que la patrouille est partie en catastrophe, les vitres volant en éclats par les projectiles des manifestants. Nous nous sommes regardés mon mari et moi complètement stupéfaits... Où était la radio de cet agent, visiblement paralysé par la peur. Nous avons cru à une bavure policière mais finalement, nous croyons que la stratégie de la SQ a été pensée de cette manière. Étrange planification???

  • Archives de Vigile Répondre

    8 janvier 2013

    J'étais à Victo lors de l'émeute du 4 mai. Je ne suis pas violent et la pluspart des gens qui j'ai vu là n'étaient pas là pour faire de la violence. J'ai vu des gens de la camapagne qui sortait de leur rang probablement pour la 1re fois de leur vie pour venir démontrer leur désacord à ce gouvernement au service des parasites du système. J'ai vu aussi tout le "frame up" de la SQ qui ont décidé au bout de 20 minutes de tout défoncé. Ce que j'ai vu, ce sont des policiers indignes et méprisants se comportant comme des mercenaires. Évidemment je ne suis pas resté là pour me faire taper dessus et en quittant ce qu'on pouvait voir c'était que tous les policiers de Victo étaient en périférie de la manif et regardait leurs confrères "mercenaires" taper sur leurs cousins, cousines et leurs beaux-frères et belles soeurs. Car c'est ça l'affaire aussi, à Victo, tout le monde, ou presque, est parent proche, même avec les policiers de la SQ. Ce jour là la SQ s'est montrée indigne de son devoir à protéger le citoyen. On a eu affaire à une gang de "beus" qui sont venus fesser dans le tas pour avoir des histoires à se raconter par la suite... "Quin toé, drette dans l'cul".

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    7 janvier 2013

    Plusieurs faits me trouble après cette manifestation: 15 minutes avant l'arrivé des manifestants, il n'y avait AUCUNE clôture pour protéger le "périmètre de sécurité" annoncé par la SQ et préparé pendant une semaine. Lorsque déployée, la clôture était beaucoup trop proche (à portée de tir). Le nombre de policiers déployés derrière la clôture était minime (une douzaine) avant l'arrivé théâtral de l'unité anti-émeute...

  • Archives de Vigile Répondre

    7 janvier 2013

    Sans parler des clôtures reliées entre avec des attaches de plastique (tie-wrap) alors que le lendemains la SQ avait pris la peine de mettre des chaînes en métal... comme on le fait pour la parade du Père Noël à Montréal

  • Archives de Vigile Répondre

    7 janvier 2013

    Merci pour toutes ces informations.Lorsque je regardais
    les conférences de presse de la sureté du Québéc,c'était
    flagrant qu'il y avait quelque chose qui ne marchait pas
    à la sureté du Québec,cela leur paraissait dans la face.