L’effet Amir

Sondages 2011

Texte publié dans Le Devoir du mercredi 22 décembre 2010

Par François Cyr et Pierre Beaudet

16 décembre 2010

Depuis quelques mois déjà, les sondages indiquent de façon persistante qu’Amir Khadir est l’un des personnages politiques les plus populaires au Québec. Il s’agit de popularité, ce qui implique une forme d’approbation et non simplement de notoriété. A notre connaissance, c’est la première fois qu’une personnalité politique nettement associé à notre famille, la gauche politique, réalise un tel résultat et nous ne voulons surtout pas bouder notre plaisir. Cependant, ce phénomène suscite beaucoup de remarques,lesquelles méritent qu’on s’y attarde. Mis à part les chroniques de Michel David dans le Devoir, les médias rapportent un certain nombre de clichés qui tendent à diminuer ce phénomène : Amir est «médiatique», «c’est facile de tout critiquer», «il bénéficie de l’écœurite aigue contre le monde politique», etc. Michel David est en fait le seul à dire que c’est la persévérance et le sérieux d’Amir à suivre de près les inepties du gouvernement qui lui donnent la force. Il est aimé parce qu’il est un «homme de conviction». Il est vrai qu’Amir occupe une certaine posture politique tribunicienne, relayant souvent la colère populaire mais on oublie souvent qu’il est porteur, à l’instar de son parti, d’un projet politique alternatif. Le discours de QS n’est pas que dénonciation et stigmatisation, il en est aussi un de propositions.

Déformation et manipulation de l’opinion

La tentative de diminuer Amir est souvent accompagnée de commentaires biaisés. Amir passerait bien parce qu’il se détacherait de la «gauche extrémiste» : entre les lignes, la gauche est incapable d’être crédible. Signalons que neuf fois sur dix les commentateurs à la mode confondent la crédibilité avec la respectabilité des biens pensants. Ainsi, Amir serait écouté parce qu’il est «modéré» : entre les lignes, la gauche parle dans le vide. Amir est populaire parce qu’il propose des choses faisables : entre les lignes, il ne faut pas aller trop loin dans les revendications. En fait, on voit bien le travail des porte-voix de la classe dominante, qui d’une part, affirment que le «phénomène» Amir est superficiel, et d’autre part (au cas où il ne le serait pas), qui lui «conseille» de ne pas être «trop radical». La présence d’Amir en tant que représentant d’un vaste mouvement social et d’une sensibilité politique de gauche est difficilement tolérée.

Qui est marginal au Québec ?

À côté des sondages qui valorisent Amir, il y a aussi d’autres enquêtes qui démontrent que la majorité de la population, non seulement n’est pas hostile aux idées de gauche, mais plus encore se reconnaît dans ce discours. C’est dommage pour André Pratte ou Richard Martineau, mais les gens disent vouloir l’égalité, l’accès universel à la santé, l’éducation et l’aide sociale. Ils préfèrent taxer les riches et les entreprises. Ils ne sont pas convaincus des «bienfaits» de la mondialisation néolibérale en cours et ils pensent que les grands responsables de la crise sont les grandes banques plutôt que les gens ordinaires qu’on accuse de «vivre au dessus de leurs moyens». En plus, ils estiment que les gouvernements à Québec et à Ottawa sont scandaleusement du côté des puissants et des dominants, que cela soit par le biais de la fiscalité ou des priorités du moment (cours aux armements, financement des intérêts miniers et pétroliers, etc.).

Une certaine idée de la démocratie

Pour les élites, ces opinions ne comptent pas vraiment, sinon pour mesurer l’impact de leur incessant discours pro marché, anti-étatiste et de plus en plus conservateur. Selon eux, le choix est toujours restrictif, car il ne peut s’exercer que sur des options limitées : par exemple, on ne peut remettre en question le système actuel. On offre aux gens le «choix» de décider de quel système actuel on veut, mais pas d’en sortir. Dans cette optique, proposer des réformes est toujours «risqué» : il ne faut pas toucher à l’«essentiel», par exemple la financiarisation excessive, le «droit» des entreprises de décider où et quand investir, etc. Au Québec, au Canada et dans la plupart des pays de démocratie libérale, la démocratie est limitée à l’alternance entre divers projets de maintien du statu quo, ce qui veut dire dans notre cas au Québec, entre la droite «dure», la droite« molle» et le «centre-droit». Tout le reste est «extrême», non-réaliste, dangereux. Cette démocratie limitée est celle qu’on encourage Amir à «respecter».

Le droit de dire non

L’entêtement des citoyens et des citoyennes à refuser ces faux choix et ces fausses options s’exprime de multiples manières. La résistance sociale, en fin de compte, a réussi à vaincre les projets de «restructuration» mis de l’avant par les gouvernements de droite ces dernières années. Une majorité de QuébécoisEs s’est reconnue dans le mouvement contre le démantèlement des CPE (2003). Elle a appuyé la lutte des étudiants contre la transformation en douce des universités en des »business» (2005). Elle a soutenu le combat des infirmières pour la défense d’un système de santé public de qualité (2010). Les syndicalistes, les altermondialistes, les féministes, les écologistes représentent ensemble non seulement un puissant rempart, mais de facto une majorité sociologique au Québec. C’est triste pour Gérard Delteil et Stephen Harper, mais la gauche politique est bien décidée à contribuer à transformer ce fait sociologique et acteur politique autonome.

La poussée de Québec solidaire

Depuis à peine deux ans, un nouveau projet politique est en marche. Il vient en grande partie de ce mouvement social diversifié et créatif. Il rejoint les valeurs d’une majorité de gens ordinaires. Il est une critique «positive», propositionnelle, par rapport à la droite, «nouvelle» et «ancienne». Il est aussi une alternative à un parti qui pendant longtemps a porté les espoirs du changement, mais qui aujourd’hui est rétréci et divisé. Le problème n’est pas la faible popularité de Pauline Marois, mais l’épuisement du PQ qui rêve pourtant de revenir au pouvoir sans trop d’efforts, en pensant que les gens vont voter par défaut dans le «jeu normal» de l’alternance. Certes, le défi de Québec solidaire de percer le mur dans ce système politique antidémocratique hérité de l’Empire britannique est immense. Bien peu de gens en effet souhaitent la réélection des Libéraux ! Récemment d’ailleurs, Amir Khadir a tendu la main au PQ en souhaitant des accords ad hoc qui permettraient d’éviter cette option, sans aller jusqu’à une coalition entre les deux partis (les différences de fonds sont trop importantes). Dans quelques circonscriptions électorales en effet, Québec solidaire a de sérieuses chances de faire élire des députéEs, à condition que le vote populaire ne se divise pas. Dans la majorité des cas, c’est le PQ qui est en avance. Pauline Marois devrait avoir le courage de reconnaître que Québec solidaire fait désormais partie du paysage politique, et que ce n’est plus un «effet de la conjoncture» même si la popularité d’Amir et de Françoise dépasse de loin les intentions de vote pour le parti des solidaires.

Pourquoi Amir passe bien

Terminons par la fin. Nous ne sommes pas des spécialistes en communication politique, Dieu nous en garde, mais tentons simplement l’hypothèse suivante: Amir passe bien parce qu’il parle vrai et fort. Il est en phase avec les gens, qui veulent de vrais changements. Il n’a pas peur d’appeler un chat un chat, aussi bien lorsqu’il confronte les «voleurs en cravate» qui prétendent gérer nos institutions ou brader nos ressources naturelles que lorsqu’il apporte son appui aux luttes et aux revendications de Monsieur et Madame tout le monde. Amir parle non seulement «au nom de», mais avec les mouvements et les résistances. Avec Amir se retrouvent des leaders sociaux, des intellectuels, des scientifiques, des artistes et aussi une petite armée de militantEs de gauche, avouons-le, discrets, modestes, persistants qui chaque jour et chaque heure, luttent pour les droits et pour la construction d’un autre Québec.


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10 commentaires

  • Fernand Lachaine Répondre

    24 décembre 2010

    Si monsieur Khadir continue à parler franc et vrai aux Québécois il peut devenir "quelque chose comme très important" pour le peuple québécois qui a soif d'entendre quelqu'un qui le défend pour le vrai!!
    Fernand Lachaine

  • Christian Montmarquette Répondre

    23 décembre 2010

    Je me demande si vous le fréquentez vous-même Monsieur Tremblay, car je viens d'y laisser un commentaire...
    D'ailleurs,
    Je n'oserais jamais prétendre que je suis au courant de "tout"...
    - Je ne ferais que cela de ma vie !
    - CM
    http://www.facebook.com/Quebecsolidaire
    .

  • Archives de Vigile Répondre

    23 décembre 2010

    M. Montmarquette, dois-je comprendre que vous ne fréquentez pas le site web de Québec Solidaire,
    http://communiques.gouv.qc.ca/gouvqc/communiques/GPQF/Decembre2010/21/c7149.html
    ni sont blog facebook ?
    http://www.facebook.com/Quebecsolidaire

  • Christian Montmarquette Répondre

    22 décembre 2010

    Je parlais de tergiversations sur la question nationale évidemment..
    Mais, je ne suis en rien au courant de ce que vous avancez Monsieur Tremblay.
    S'il y a un problème, je me charge de le mettre en lumière à la suite de plus d'explications.
    Merci de votre diligence.
    Vous pouvez me contacter au :
    chmontmarquette (arobas) yahoo.fr
    ____________________
    Christian Montmarquette
    Ou contacter QS au :
    Québec Solidaire : info(arobas)quebecsolidaire.net
    QS-MERCIER : mercier(arobas)quebecsolidaire.net
    Chef et secrétaire général : Bernard Larivière :
    bernard.la-riviere(arobas)quebecsolidaire.net
    .

  • Archives de Vigile Répondre

    22 décembre 2010

    "Québec Solidaire ne tergiverse pas Monsieur ou Madame poisson."(Christian Montmarquette))
    Malheureusement, il commence à le faire.
    Il se lance en campagne de défense du cinéaste iranien au service de la même National Democratic Institution (révolution verte en Iran) que l'est notre Éric Duhaime ici au Québec !
    QS glisse dans l'électoralisme primaire par crainte des calomnies de la droite extrémiste fomentées par les agents de la NDI.
    S'ils poursuivent dans cette direction, ils seront pris au piège de leur propre contradictions comme l'est maintenant le PQ de façon irréversible.

  • Christian Montmarquette Répondre

    22 décembre 2010

    Merci à Vigile de republier cet excellent article de Francois Cyr et Pierre Beaudet qui a le mérite d'éclaicir bien des choses au sujet de Québec Solidaire.
    Vous me permettrez, je l'espère, de laisser mon commentaire au Devoir ainsi que ma réplique à un intervenant du Devoir.
    Christian Montmarquette
    QS/Montréal
    Amir : «Le révélateur»
    .
    Avec Amir comme député le plus populaire, le Québec n'est peut-être pas aussi le cancre politique qu'on croyait finalement...
    Merci à tous nos appuis !
    Cela me redonnez espoir et confiance en la nation.
    Christian Montmarquette
    QS/Montréal
    * * *
    @ i poisson
    - Au sujet de la question nationale
    i poisson nous dit donc que...
    " Québec solidaire hésite et tergiverse pour finalement éviter de se brancher sur la question nationale afin de ne pas diviser ses propres militants."
    Je réponds que..
    Québec Solidaire ne tergiverse pas Monsieur ou Madame poisson.
    C'est plutôt, vous, à mon avis qui prenez vos lecteurs pour des poissons...
    Québec Solidaire a, au contraire, une position très claire d'accession du Québec à son indépendance politique.
    Vous devriez lire les programmes des partis avant de vous prononcer, Et dans le cas qui nous occupe, je vous recommande fortement de prendre connaissance de l'Article 7.1 des engagements de Québec Solidaire.
    Et pour compléter,
    Voici la réponse de François Cyr, ancien président de l'Union des forces progressistes (UFP) que je connais personnellement et dont tout le monde sait dans nos rangs qu'il est un républicain et un indépendantiste notoire.
    Entre autres choses, pour avoir approuvé lui-même ma proposition de logo de l'UFP conçue à l'effigie et aux couleurs du drapeau des Patriotes adoptée "à l'unanimité" par le Conseil national de l'Union des forces progressistes le 19 septembre 2002.
    Merci de votre attention,
    _______________________
    Christian Montmarquette
    QS/ Montréal
    Références :
    François Cyr : Québec Solidaire et la question nationale :
    http://www.youtube.com/watch?v=6q0A69rvdDQ
    Engagements de Québec Solidaire - Voir l'article 7.1 :
    http://www.quebecsolidaire.net/engagements_2008
    Logo de l'Union des forces progressistes :
    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/fr/1/17/Logo
    .

  • Archives de Vigile Répondre

    19 décembre 2010

    Bonjour Messieurs Beaudet et Cyr, vous écrivez : Il (QS) est une critique « positive », propositionnelle, par rapport à la droite, « nouvelle » et « ancienne ».
    À travers le temps, la droite et la gauche ont toujours existé en même temps comme en témoignent les 3 extraits suivants :
    Un siècle avant notre ère, un empereur Han enlève aux Xiongnu le contrôle des oasis du bassin du Tarim pour diriger seul le commerce de la soie avec l’occident. Son successeur, l’empereur Zha, encore enfant, fait organiser à Xian une célébrissime joute oratoire entre soixante sages, la Dispute sur le fer et le sel, portant sur la répartition de la richesse, la justice fiscale, la lutte contre la pauvreté, les affaires vertueuses (relevant de l’agriculture) et celles qui sont amorales (relevant du commerce). Certains des sages défendent la nécessité du profit, les autres dénoncent son effet corrupteur. - Extrait de L’homme nomade de Jacques Attali.
    Ces propos rejoignent ceux de Pierre Falardeau au sujet de l’indépendance :
    Alors que nous devrions en être au comment faire l’indépendance, on nous ramène 40 ans en arrière avec le pourquoi. On nous ramène à tous ces collabos bilingues, à tous ces foremen jécisies, à tous ces yesmen clérico-fédéralistes des années soixante qui claironnaient déjà que l’indépendance était un vieux projet dépassé.
    La liberté des peuples un vieux problème ? Vraiment ? Un vieux problème en effet. Très vieux. Très très vieux. Un problème vieux comme le monde. Vieux comme l’opression et la tyrannie. Un problème jamais réglé, toujours à réinventer, à défendre continuellement, à construire chaque jour. Un vieux problème étonnament moderne. Un vieux problème explosivement d’actualité dans un monde où les multinationales préparent l’abolition des États-nations et l’écrasement des cultures nationales. - Extrait de Rien n’est plus précieux que la liberté et l’indépendance.
    Finalement, Julie Bruneau Papineau, femme de Louis-Joseph Papineau y est aussi allée de son commentaire politique dans une lettre adressée à son mari le 17 janvier 1833. Elle disait ceci :
    Cela a si peu de sens qu’on ne doit pas le supposer ni le craindre d’avance et si cela arrive, on doit s’en plaindre hautement aux ministres et leur faire voir leur mauvaise foi et leur jeu de toujours rendre des fantômes de justice qui ne sont plus de leur ressort. Les choses sont rendues au point qu’il faut disputer pas à pas et ne rien céder de nos droits. Si nous pouvons parvenir à les persuader que nous sommes fermement décidés à avoir pleine justice, ils seront forcés de nous la rendre tôt ou tard : nous sommes en bon chemin. Les mauvais Canadiens ne le voient pas parce qu’ils n’entendent pas assez les affaires ; lls se bercent encore d’illusions, mais nos ennemis sentent mieux leur position, ils nous enragent et nous feront enrager quelques temps. Il n’y a pas à en douter : il faut de notre part beaucoup d’énergie et de persévérence pour repousser et surmonter les difficultés qui se présenteront tous les jours, ici, avec une administration aussi malhonnête et aussi envieuse de nous écraser ; et, de l’autre côté de l’océan, nous ne sommes guère mieux, car tous les messages de lord Goderich cette année sont odieux au sujet des finances, au sujet du juge Ewan, de Christie, etc. Toutes ces démarches démontrent évidemment qu’ils avaient envie de nous apaiser, parfois quand ils nous voyaient trop mécontents, par de belles promesses et revenir ensuite avec plus de ruse et de despotisme nous tyranniser. Ils ne peuvent plus nous traiter comme cela si la Chambre se montre fermement décidée à ne pas voter de subsides et à ne pas lever d’impôts, car, tant qu’ils auront de l’argent dans les coffres, ils pilleront impumément. – Extrait de Julie Papineau, Une femme patriote, correspondance 1823-1862.
    Un long détour pour dire qu’aujourd’hui la différence est que nos structures démocratiques, bien sûr perfectibles, font que la gauche est politiquement représentée sans qu’elle soit mise à feu et à sang comme cela s’est vu des milliers de fois dans l’Histoire humaine. QS est dans la lignée de tous ces hommes et toutes ces femmes qui voient la vie en communauté sur des bases de responsabilité des uns vis-à-vis des autres via un État souverain, de justice sociale et d’honnêteté.
    Amir en est un de nos représentants connu qui fait un très bon travail malgré le peu de temps de parole dont il bénificie. Il se fait remarquer parce que ce qu’il dit est intelligent, documenté et sensé. Il n’y a pas si longtemps, Mario Dumont a eu le même temps de parole. Il n’a pas eu autant de popularité tout simplement parce qu’il était un produit dérivé du PLQ.
    Nos détracteurs auront toujours la violence politique, judiciaire et médiatique pour nous neutraliser. Et quand tout cela ne suffit pas, on nous envoie l’anti-émeute et l’armée.
    Je termine avec un passage que Patrick Bourgeois a écrit sur le site Organisation du québécois :
    Face aux z’élites médiatiques, politiques et capitalistes, les citoyens ordinaires ont bien peu de moyens pour mener la lutte. Mais il y a une chose quand même qui les rend plus forts que les serviteurs et maîtres du système et c’est leur amour de la justice et de la liberté.

    Notre cœur peut vaincre leur portefeuille. Il s’agit tout simplement que nous en prenions enfin conscience.
    Pour lire l’article au complet :
    http://www.lequebecois.org/chroniques/militantisme/la-nouvelle-lutte-des-classes
    Sur ce passez de Joyeuses fêtes, santé et courage pour la prochaine année. Puis Amir, continuez à nous faire de l'effet!

  • Archives de Vigile Répondre

    19 décembre 2010

    Vous écrivez:
    "Amir passe bien parce qu’il parle vrai et fort. Il est en phase avec les gens, qui veulent de vrais changements. Il n’a pas peur d’appeler un chat un chat, aussi bien lorsqu’il confronte les « voleurs en cravate » qui prétendent gérer nos institutions ou brader nos ressources naturelles que lorsqu’il apporte son appui aux luttes et aux revendications de Monsieur et Madame tout le monde. Amir parle non seulement « au nom de », mais avec les mouvements et les résistances."
    C'est exactement cela. Exactement ce qui expliquait la popularité de René Lévesque, en son temps. Ajoutez à cela, la vraie assurance du leader sous des dehors d’humilité à la fois vraie et fausse : vraie parce qu’elle ne se réclame jamais de lui-même, de ses engagements et de ses réalisations personnels, vraie parce que fondée sur des certitudes qui n’ont pas besoins d’être prouvées, manifestes par elles-mêmes; fausse parce que consciente du respect et de l’affection du peuple.
    Le fameux charisme, ce n’est rien d’autre.
    Souhaitons que la nation québécoise saura, au-delà des sondages et des emballements passagers reconnaître Amir Khadir comme le leader actuel qui répond hic et nunc à ses aspirations nationales et sociales de toujours : liberté, équité, partage.
    J'exprime ici un voeu, rien d'autre. Je le précise, comme il est nécessaire sur cette tribune de lecteurs-rédacteurs à l'épiderme égocentrique..
    Andrée Ferretti.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 décembre 2010

    Messieurs,
    Tout ce que vous énumérez ici comme étant la base des causes défendues par Québec Solidaire ; l’égalité, l’accès universel à la santé, l’éducation et l’aide sociale, taxer les riches et les entreprises, la crise sont les grandes banques, course aux armements, financement des intérêts miniers et pétroliers, l'écologie, etc... Sont du domaine de l'économie.
    La droite, tout le monde le voit, évite comme la peste toutes ces références économiques. Pourtant, c'est l'économie qu'elle présente toujours comme son unique cause. La raison est qu'en ne contrôlant pas les débats (comme ils le font avec les médias), leurs entourloupettes seraient dévoilées. Comment alors arrive t'elle à éviter les débats sur ces sujets pendant les campagnes électorales ? Simplement en exploitant la plus grande faiblesse de la gauche, c'est à dire en s'en prenant aux causes défendues par Québec Solidaire qui n'ont rien à voir avec l'économie et tout à voir avec les idéologies ; quoi enseigner dans les écoles, les moeurs sexuelles, le racisme, le rôle de la famille, les rapports inter-ethniques, la religion dans les garderies et à l'école, l'athéisme, etc... etc...
    C'est alors qu'ils sortent leur carte de la "liberté" et accuse la gauche de vouloir réprimer les libertés individuelles et des groupes. La gauche se sent obligée de défendre ses idéologies et voilà que la droite a ainsi une fois de plus imposé le débat hors du champ économique.
    C'est pourquoi Amir Khadir est le plus populaire mais pas Françoise David ni Québec Solidaire. Khadir s'en tient à l'essentiel ; l'économie nationale. C'est le coeur et moteur de l'indépendance nationale et de la liberté.
    Les Québécois ne veulent pas se faire dire comment penser, rêver, aimer, ou comment se regarder dans le miroir le matin et comment ils doivent regarder leur voisin, ou comment élever leurs enfants. Ils vont s'occuper et décider de ça eux-mêmes, en toute liberté, une fois qu'ils auront la liberté économique et pris possession de leurs ressources.
    Que QS s'en tienne à l'économie nationale, comme fait Khadir, et prenne à son compte la carte de la liberté. La vraie.
    La droite sera alors désarmée.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 décembre 2010

    Je voulais juste attirer votre attention sur le fait que le travail acharné d'Amir et de son équipe (qui n'est malheureusement pas mentionnée) est salué d'une façon que je considère inattendue de la part de Patrick Lagacé, dans le paragraphe suivant:
    «Dans les scandales de corruption et de collusion entre l'univers de la construction et celui de la politique, le député de Mercier ne s'est pas contenté de dénoncer. Il a mis en lumière des dons hautement suspects de quatre firmes de génie au Parti libéral du Québec. Cela a mené à des amendes du Directeur général des élections.»
    http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/patrick-lagace/201012/14/01-4352108-amir-khadir-poil-a-gratter.php
    On commence donc à dépasser le «c'est facile de tout critiquer» (sans pour autant mettre l'accent sur les propositions)...