«L'Assemblée nationale la moins fédéraliste de toute l'histoire»

ADQ - De l'identité à l'autonomisme - La souveraineté confuse


Joël-Denis Bellavance - Bernard Landry croit dur comme fer que le chef de l’Action démocratique du Québec, Mario Dumont, appuie toujours la cause souverainiste même s’il s’oppose à la tenue d’un référendum au Québec à court terme.
Dans une entrevue accordée cette semaine au site web du magazine anglophone Maclean’s, l’ancien premier ministre du Québec se console des résultats des élections du 26 mars en affirmant que l’Assemblée nationale est majoritairement composée de députés qui ne croient pas au fédéralisme.
Ce faisant, M. Landry tient à faire savoir au reste du Canada que le mouvement souverainiste est loin d’être à l’agonie, malgré les résultats décevants des élections.
Au dernier scrutin, le Parti québécois dirigé par André Boisclair a obtenu son pire score depuis 1970, en récoltant seulement 36 sièges. Il a aussi été relégué au troisième rang des partis à l’Assemblée nationale.
«Il est vrai que le Parti québécois n’a pas réussi à profiter du mécontentement (envers le gouvernement Charest) pour plusieurs raisons. Mais cela nous a quand même donné l’Assemblée nationale la moins fédéraliste de toute l’histoire. Le Parti québécois n’est pas fédéraliste et l’ADQ ne l’est pas non plus. C’est quelque chose qu’il ne faut pas oublier», a affirmé M. Landry.
L’ex-chef péquiste a soutenu que l’ADQ a tiré son épingle du jeu aux dernières élections parce que Mario Dumont a été le premier leader à mettre son grain de sel dans le débat sur les accommodements raisonnables au Québec. Il s’agit, selon M. Landry, d’un enjeu crucial pour l’identité du Québec. Il a aussi soutenu que M. Dumont a présenté des politiques populistes afin de courtiser les familles de la classe moyenne.
Mais ceux qui croient dans le reste du Canada que Mario Dumont est un allié indéfectible du camp fédéraliste se trompent royalement, selon M. Landry.
Interrogé pour savoir si le gouvernement Harper a coupé l’herbe sous le pied du Parti québécois en reconnaissant les Québécois comme une nation et en affirmant avoir réglé le déséquilibre fiscal dans son dernier budget, M. Landry a indiqué que cela aurait été le cas si Mario Dumont avait été fédéraliste.
«Si Mario Dumont était un fédéraliste comme Jean Charest, je dirais oui. Mais ce n’est pas du tout le cas. Mario Dumont n’est pas un fédéraliste. Il est dans la lignée du rapport Allaire, qui demandait que 22 pouvoirs additionnels soient transférés au Québec. Mario Dumont ne veut même pas que l’on parle du Québec comme étant la province de Québec», a-t-il déclaré.
En campagne électorale, Mario Dumont a refusé de dire s’il était fédéraliste ou souverainiste. Malgré les attaques de Jean Charest durant le débat notamment, M. Dumont s’est réfugié derrière le programme électoral de son parti, qui fait la promotion de l’autonomie du Québec au sein du Canada. «S’affirmer sans se séparer», a-t-il lancé à quelques reprises.
Mais en réponse à André Boisclair, qui le pressait de se joindre à lui pour tenir un autre référendum le plus rapidement possible à la toute fin de la campagne, M. Dumont a été un peu plus précis en disant que l’ADQ n’était pas dans le camp des souverainistes.
M. Dumont, qui faisait partie du camp du OUI au référendum de 1995 aux côtés de Lucien Bouchard et Jacques Parizeau, préconise tout de même une reprise des négociations constitutionnelles afin d’encadrer notamment le pouvoir fédéral de dépenser dans les champs de compétence des provinces.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé