L’Assemblée nationale française a eu l’occasion mardi à Paris de prendre la mesure de notre héros national. Ce dernier a prononcé un discours à la hauteur de la politique d’apparence qui le caractérise.
Le rédacteur de son discours mérite une note parfaite. D’ailleurs, nombre de membres de l’Assemblée nationale ont été séduits par ce joli garçon aux chaussures marron qui présente le Canada sous sa gouverne comme le pays où la vertu, la bonté, le courage, l’audace, la transparence, l’égalité et le progressisme triomphent.
Justin Trudeau a d’abord joué de ses racines en mentionnant l’ancêtre Trudeau venu en Nouvelle-France, ce qui lui a valu une première ovation. Il a aussi parlé du français, langue officielle du Canada. Il a mis de l’avant son importance et son progrès à travers le Canada, faisant référence entre autres aux parents anglophones qui envoient leurs enfants dans les classes d’immersion. Il a assuré les élus que son gouvernement s’occupait de l’avenir du français. « Avec l’appui du Québec », a-t-il ajouté.
Le Québec
Or, dans un discours de près d’une heure, c’est la seule fois où il prononcera le mot « Québec ». Il n’allait tout de même pas avouer que les revendications de la province des séparatistes terroristes de son enfance l’insupportent, comme il l’avait raconté à un dirigeant indien lors de son mémorable voyage.
Il n’allait pas dire à des Français qui ont majoritairement voté une loi pour interdire le niqab et le voile à l’école qu’il considère la laïcité française comme une perversion de la démocratie et une atteinte aux droits fondamentaux.
Il s’est enflammé en déclarant que « le Canada est pour l’immigration ». Mais sans parler des demandeurs d’asile qui attendent plus de deux ans avant de connaître leur sort et dont la moitié sera expulsée. Oui, Justin Trudeau aime les réfugiés ou plutôt il aime l’idée de les accueillir. Dans la réalité, ils sont parqués en attendant que la loi s’applique.
Expulsions
Justin Trudeau n’a pas dit que le Québec assume les coûts de l’installation provisoire de ces demandeurs d’asile, alors que la juridiction des frontières relève du gouvernement fédéral.
Il a passé sous silence le fait qu’après avoir été acceptés comme demandeurs d’asile, ces derniers, enracinés, attendront plusieurs années avant qu’on leur accorde le statut de résident. Faute de quoi, on les expulsera. Car le Canada de Trudeau n’a pas les moyens financiers de ses engagements verbaux.
Il faut avoir du culot pour se présenter devant les élus de la France, pays qui reçoit des centaines de milliers de demandeurs d’asile, qui est aux prises avec les problèmes que pose le million de clandestins, et crier dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, « le Canada est pour l’immigration ». Cette suffisance morale est inacceptable.
Justin Trudeau, qui a fait référence au Siècle des Lumières pour flatter les Français, mais qui ignore peut-être de quel siècle il s’agit, a parlé de la « nation canadienne ». Celui qui a déjà proclamé le Canada « postnational » a-t-il changé d’avis devant les représentants de la nation française ?