Jean Charest sacré «grand bâtisseur» par le PLQ

Plan NORD du PLQ




Michel Corbeil - (Laval) Sacré «grand bâtisseur» par son propre parti, Jean Charest veut faire du Québec la première puissance du monde dans le domaine des énergies vertes. Le hic, c'est que personne ne peut dire qui occupe ce premier rang et quelle position détient le Québec.
Hier, à leur conseil général tenu à Laval, les militants ont eu droit une présentation qui place leur chef sur le même pied que les
défunts premiers ministres Adélard Godbout, créateur d'Hydro-Québec, Jean Lesage, à l'origine de la nationalisation des compagnies d'électricité, et Robert Bourassa, le «père» de la Baie-James.
Le montage a combiné images d'archives et déclarations anciennes et contemporaines. Il revient sur «l'amitieux Plan Nord» et le lancement récent des travaux pour harnacher la rivière La Romaine, sur la Côte-Nord.
Aux médias, le ministre des Ressources naturelles Claude Béchard a assuré que Jean Charest est tout à fait à sa place dans le panthéon des chefs mythiques de la province.
«On ne bâtit pas une puissance énergétique en un an comme le Québec l'a fait depuis quatre,
cinq ans. Cela a pris vision et courage en 2003. Jean Charest est parmi les grands bâtisseurs qu'ont été les Robert Bourassa, Adélard Godbout et Jean Lesage.»
Le ministre Béchard a esquivé la réponse lorsqu'un journaliste lui a demandé à quel rang se situe le Québec. «Parmi les énergies vertes et renouvelables, nous sommes déjà parmi les leaders. On veut continuer de l'être.»
Un haut fonctionnaire du Conseil mondial de l'énergie, Christoph Frei, a assuré les militants que le Québec obtient une excellente note sur le plan de la lutte contre les changements climatiques. Le spécialiste suisse s'est montré notamment impressionné que plus de 95 % de notre production d'électricité provienne d'une source renouvelable, l'eau.
M. Frei a cependant refusé de donner un rang au Québec ou de qualifier de «propre» notre hydroélectricité. «Nous n'avons pas le critère [d'énergie] verte ou pas verte. Nous avons le critère de renouvelable.»
Défi énergétique
Devant les militants comme devant les médias, le ministre Claude Béchard a mis en valeur les projets pour construire des barrages ou ériger des éoliennes. Mais il a appuyé sur la nécessité d'économiser l'énergie, une nécessité à laquelle les Québécois ne sont pas assez sensibles.
«Un des grands défis que nous avons pour être parmi les leaders, c'est l'efficacité énergique. Il y a encore beaucoup trop de gens au Québec [...] qui ont le réflexe [de penser] que l'énergie est abondante. Nous n'y faisons pas attention. Mais chaque kilowatt économisé que nous exportons est encore le kilowattheure le plus payant.»
Claude Béchard a évoqué à quelques reprises les espoirs qu'il met dans la mise au point de véhicules électriques. «La voiture électrique, nous y travaillons avec Hydro-Québec, en partenariat avec Tata Motors. Un des rêves que nous pourrions avoir serait que l'énergie de La Romaine, ou des grands barrages, soit suffisante pour faire rouler toutes les autos du Québec, si elles étaient à l'électricité.»
À une question d'un militant, Christoph Frei a cependant répondu qu'une conversion massive vers l'auto électrique ne serait pas sans conséquences dramatiques. «Le choc de consommation» de l'électricité «serait trop grand», a-t-il jugé, et le recours au lithium pour les piles électriques dégénérerait en «problème».


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