La blague du siècle est venue tout droit de la bouche de Claude Béchard, lors du congrès libéral de la fin de semaine, à Laval: «On ne bâtit pas une puissance énergétique en un an comme le Québec l'a fait depuis quatre, cinq ans. Cela a pris vision et courage en 2003. Jean Charest est parmi les grands bâtisseurs qu'ont été les Robert Bourassa, Adélard Godbout et Jean Lesage». Excès d'enthousiasme ou révision de l'histoire?
Jean Charest, grand bâtisseur? De quoi au juste? Béchard nous prend pour des imbéciles heureux en pensant que Charest a carrément inventé les projets actuels de développement hydroélectrique de son propre cru. Est-ce à dire qu'avant Jean Charest, le développement hydroélectrique n'existait pas? Pourtant en 2003, il s'agissait non pas d'une promesse de Jean Charest, mais plutôt d'un engagement de Mario Dumont et de l'ADQ de redéployer les grands travaux énergétiques de l'époque des années 60 et 70. Jean Charest n'avait rien dit. Il avait seulement ridiculisé le chef de l'ADQ, comme il l'a toujours fait.
VISION ET RÉALISATIONS
Mais que faut-il au juste pour entrer au «panthéon des grands bâtisseurs du Québec»? Une vision et des réalisations concrètes à son actif. Charest avait émis l'idée de réformer le système de santé en 2003. Souvenez-vous de la publicité électorale de Charest à 180 degrés! À peine 6 ans plus tard, et toujours rien. Et que dire du CHUM disparu des écrans radars? Souvenez-vous de la réorganisation de l'État promise par Charest.
Toujours rien. L'État demeure aussi réglementé et tentaculaire dans tous les aspects de notre vie. Souvenez-vous de l'effondrement du viaduc de la Concorde à Laval. Charest a dû devancer les travaux de réfection des infrastructures parce que tout était sur le bord de s'effondrer.
Or, en campagne électorale de 2008, il nous fait croire que ces travaux ont plutôt été lancés pour juguler la crise économique, la pire depuis les années vingt! «J'ai vu venir la crise et j'ai agi», de nous chanter Charest. Souvenez-vous du discours environnemental de Charest qui voudrait bien nous faire croire que le Québec est la province verte du Canada. Erreur! Nous sommes toujours aussi bruns, faute de leadership de sa ministre de l'Environnement qui refuse même de bannir les sacs de plastique, une initiative simple à comprendre par un enfant de cinq ans.
Souvenez-vous des promesses de développement régional avec les Fonds FIER, devenus plutôt des fonds d'aide aux amis libéraux en région! Et que dire des pertes astronomiques de la Caisse de dépôt et placement, et de cette supposée «ignorance» de Jean Charest durant la dernière campagne électorale? Dumont savait et Charest ne voulait pas le savoir!
FAIBLE TAUX DE PARTICIPATION
En moins de six ans et à travers le gaspillage de trois élections, Charest nous a prouvé effectivement qu'il était au panthéon de ceux et celles qui ont détruit notre confiance envers l'État et ses institutions. Charest aura été, sans l'ombre d'un doute, le grand fossoyeur du peu d'estime qu'a la population envers les élus.
La preuve: le faible taux de participation aux élections de décembre 2008. Une tragédie et un déni de démocratie. Charest a beau rêver à de longues années à la barre du Québec, tout porte à croire qu'il sera conspué en 2013, à moins que la relève soit inexistante, comme en 2008.
La chronique de Stéphane Gendron
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