Contrôler l'État québécois

James Charest et son système de récompenses

Tribune libre

Il n'a pas que les donateurs qui profitent du système Charest, il y a aussi les technocrates libéraux et les arrivistes apolitiques.
James Charest a décidé en 2003 que l’État, c’était lui. Il nomme alors ses vassaux aux postes stratégiques et remercie ses nombreux donateurs. Il peut alors piger dans le vivier libéral (donateurs, attachés politiques et directeurs de cabinet venant principalement du deuxième gouvernement de Bourassa (1985-1994). Il exploite aussi de façon cynique le carriérisme effréné de certains hauts fonctionnaires apolitiques. Il connaît la recette. Vous plantez un indéfectible partisan libéral dans un poste-clé (sous-ministre, président d’une société d’État), vous l’entourez d’anciens attachés et directeurs de cabinet libéraux et vous obtenez alors le silence des hauts fonctionnaires carriéristes. Les autres demandent alors leur mutation en espérant de trouver un "meilleur ailleurs". Certains restent et se battent (Lorraine Pagé à la Conseil Supérieur de la langue française ou Marc Dermote à l'Office québécois de la langue française (OQLL).
Regardons seulement l’OQLF. Sous l’emprise de France Boucher, nommée présidente-directrice générale, cet organisme s’est éteint peu à peu. La dame est carrée, mal embouchée, mais très compétente dans l’art de faire le vide et surtout de ne rien faire. C’est une vraie partisane libérale comme Fava les aime. Elle a travaillé dans plusieurs cabinets, à divers titres dans le deuxième gouvernement de Bourassa. Elle passe de la Commission de protection du territoire agricole en octobre 2003 pour devenir sous-ministre adjoint au Ministère des Communications et de la Culture, pour finalement aboutir présidente-directrice de l’OQLF en juillet 2005. Elle y sévit depuis ce temps. Avons-nous entendu un avis juridique ou une recommandation de cette Office sur la Loi 115 ? Rien, nil, nada. Sur ce point, le Conseil Supérieur de la langue française, malgré ses nombreuses limites, son discours conciliant et quelques nominations partisanes a eu le courage de demander dès mars 2010 que les écoles anglaises non-subventionnées soient régies par la Charte de la langue française et que le gouvernement devait éviter la solution administrative d’analyse évaluative du parcours scolaire de chaque enfant.
Pendant ce temps, France Boucher nous envoie, comme par hasard, le 19 octobre 2010, Martin Bergeron, porte-parole de l’OQLL, qui nous dit que l’Office reçoit de nombreuses plaintes concernant l’affichage illégal en anglais et que l’Office s’en occupe. L’Office québécois serait-il devenu soudainement le gardien de langue alors que sa directrice nie le problème de l’anglicisation de Montréal ? Voilà comment on crée un écran de fumée et que l’on détourne l’attention sur l’adoption de la Loi 115.
Mais il y a plus, l’Office relève de Christine St-Pierre, cette ancienne apparatchik de Radio-Canada, ministre de la Culture, des Communications et de la Condition Féminine. Son sous-ministre est Sylvie Barcelo nommée à ce ministère seulement depuis août 2009. Elle était auparavant sous-ministre sous Tony Tomassi. Après un passage de deux ans chez Nortel entre 2002 et 2004, Sylvie Barcelo est engagée par la ministre Jérôme-Forget en 2004 comme secrétaire associé au Sécrétariat du Conseil du Trésor. Sa carrière prend donc son envol dans les premiers mois de l’entrée au pouvoir de James Charest.
A ce ministère, il y a d’autres nominations qui relèvent de la même logique. Danielle-Claude Chartré devient sous-ministre adjointe au Ministère de la Culture, Communications et de la Condition Féminine en 2006, Auparavant, elle a avait été attaché politique et directrice adjointe du Ministre libéral délégué aux Mines à la fin des années 80. Entrée au Ministère de la Culture et des Communications en 1997. elle y poursuit sa carrière. Elle a un bacc. en communication de l’université d’Ottawa et a été enseignante à la Commission fédérale de la fonction publique du français, langue SECONDE.
Ce n’est pas tout. Louis Vallée, bio-agronome, ancien attaché politique sous le gouvernement libéral de Bourassa voit sa carrière éclore en 2004 (tiens, tiens,,,), Il devient, en juin 2004, sous-ministre adjoint aux pêches et à l’aquaculture commerciales au Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’alimentation du Québec (MAPAQ). Puis, connaissant bien l’aquaculture !!, il devient, le 1 octobre 2007, sous-ministre adjoint au Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition Féminine.
Somme toute, vous avez la démonstration de ce cynique Charest qui utilise le carriérisme des uns et la partisanerie des autres. Alors que le Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine et l’Office québécois de la langue française devraient compter sur des gens dont la compétence et la passion pour la défense de la langue française seraient reconnues de tous, James Charest nomme de chauds partisans libéraux et de froids carriéristes pour mieux éteindre toute volonté de révolte.
Il faut que Charest parte avant que cette contamination libérale gangrène tout l'État Québécois.


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 octobre 2010

    M.Archambault,
    vous décrivez bien comment on peut arriver à détourner une institution, l'Office de langue française, de sa mission.
    C'est tout simplement scandaleux.
    Même avec le Parti québécois au pouvoir, ça va être une grosse job de nettoyer la soue libérale. Ils sont partout... 800 nominations partisanes par an pendant huit ans.
    Robert Barberis-Gervais

  • Marcel Haché Répondre

    21 octobre 2010

    Élus, les libéraux de Charest ont cru qu’ils seraient capables de détruire le mouvement souverainiste.
    Cela en a incité plusieurs à penser, puis calculer, qu’il y aurait comme une amnistie perpétuelle à tous leurs appétits. C’était sans compter avec l’accélération de l’histoire et la révolution touchant l’information.
    Le multiculturalisme devrait être extirpé de l’État. Après, bien évidemment, après seulement qu’un gouvernement souverainiste véritable n’ait réussi une purge. Les « métastases » sont rendues au bas de la pyramide de l’État.
    Et si « purge » répugne, utilisons simplement le mot « épuration », qui a déjà été utilisé ailleurs. C’est bien ce dont il s’agit, en effet.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 octobre 2010

    Jamais trop tard pour bien faire.
    Profitant du sommet de la francophonie, John James Charest est allé fermé som compte en Suisse.
    http://www.ledevoir.com/economie/finances-personnelles/298438/comptes-en-suisse-des-contribuables-revelent-leurs-avoirs-au-fisc

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    21 octobre 2010

    Vous dites: "Il faut que Charest parte avant que cette contamination libérale gangrène tout l’État Québécois."
    Les métastases se sont propagé pendant sept ans. Le cancer est généralisé:
    Voici la confirmation que notre État est squatté:
    http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201010/19/01-4334154-une-place-de-choix-pour-des-donateurs-du-plq.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4334196_article_POS1
    http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201010/20/01-4334416-le-parti-liberal-sest-litteralement-empare-de-letat-quebecois.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS2
    http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201010/20/01-4334196-nominations-six-exemples.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4334416_article_POS1
    JCPomerleau