ISABELLE BOULAY
J’ai une certaine réticence face au message patriotique qu’Isabelle Boulay a livré lors spectacle de la Fête nationale et j’aimerais vous partager mon point de vue.
D’abord, oui, Isabelle Boulay est unique et magnifique. Géante certains ont-ils dit. J’adore sa voix, son émotion, l’interprétation de chacune des chansons qu’elle choisit. Elle a un réel talent et je ne peux que m’incliner devant les qualités de cette artiste, douée et sincère. Son discours était donc fidèle à sa personnalité. Simple, vrai et touchantes ses références à sa famille et son vécu parmi les siens.
Pourtant, malgré cela, je suis restée sur ma faim. Comme indépendantiste avouée et convaincue, j’aurais souhaité plus. Plus de références à notre histoire, à notre combat quotidien, à notre devenir. Si cela a plu à une majorité de québécois et québécoises, tant mieux! Si elle a su toucher le cœur des tièdes et- ou des désabusés face à notre identité et notre avenir comme peuple, tant mieux ! C’est déjà bon, positif et sans doute beaucoup.
Mais encore, en cette période trouble et passionnante de notre histoire, en cette période où nous luttons pour nos droits et nos acquis démocratiques, un texte plus affirmatif et plus engagé aurait, me semble-t-il ,été d’une meilleure efficacité. Nous avons déjà entendu mieux qu’à cette Saint-Jean 2012. La Fête nationale mérite un engagement total de la part des artistes qui y participent.
Bien sûr, les Paul Piché et Locs Locass ne courent pas les rues… et la voix d’une femme reste toujours bienvenue. Isabelle Boulay souhaitait d’ailleurs livrer ce texte et c’est bien là, justement à mes yeux, le pas de géant qu’elle a osé. Je suis certaine que s’adresser ainsi à des milliers de personnes l’aura remuée profondément et que désormais nous la compterons parmi nous comme une nouvelle combattante. Du moins je l’espère fortement.
N’oublions pas qu’elle chantera à la fête du Canada. J’espère qu’elle mesure bien la portée comme l’incongruité de son geste et qu’elle nous reviendra encore plus entière et plus québécoise que jamais.
Voilà, c’est ce que j’avais à dire sur le sujet. Cela m’apparaissait essentiel et important.
Isabelle Boulay
N’oublions pas qu’elle chantera à la fête du Canada
Tribune libre
France Bonneau39 articles
France Bonneau est professeure de français auprès des adultes-immigrant-e-s . (MICC)
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4 commentaires
Marcel Haché Répondre
30 juin 2012Et si Céline Dion chante quelque part pour le plaisir d'un dictateur...Et si Isabelle Boulay s'en allait chanter du western chez les cajuns,mais que, par simple politesse, payée et rétribuée,elle chantait l'hymne américain,cela ferait-il un gros problème ? Faudrait-il qu'elle aille en Louisiane chanter mon pays,c'est l'hiver ?
Faudra-t-il réserver à de simples chanteurs et chanteuses l'obligation de détenir une carte de membre d'un parti souverainiste pour qu'ils aient accès à notre fête nationale ?
Sommes-Nous devenus si impolis ?
Archives de Vigile Répondre
29 juin 2012Lorsque nous avançons le slogan : « Diviser pour mieux régner ! », on parle essentiellement de promouvoir, d’entretenir, d’exacerber, de provoquer, de nourrir la dualité dans l’homme. Pourquoi l’oligarchie l’utilise ? C’est parce qu’elle se nourrit de la dualité ! On n’a jamais autant parlé de Jean Charest par exemple, depuis le conflit étudiant, avec la CLASSE entre autres, avec le CARRÉ ROUGE, entre autres. Si nous arrêtions aujourd’hui même, d’accorder de l’importance au phénomène Jean Charest, l’establishment en arrière de nos gouvernements s’inquièterait, un peu comme Harper, qui constate avec stupeur, avec horreur, qu’on parle de moins en moins de lui au Québec. L’âme québécoise est dualitaire, sans parler des autres âmes des autres peuples de par le monde, donc, elle se place elle-même en position de faiblesse face aux prédateurs de ce monde, qui, à travers les siècles, et encore aujourd’hui, à utiliser, et utilisent toujours, la dualité de l’homme ancien, afin de se maintenir au pouvoir. Mais voilà, l’homme nouveau n’est plus soumis à la dualité, il se place au-dessus, au-delà !
L’Être québécois qui est déjà là, aujourd’hui, sur Virgile, comme ailleurs, partout autour de nous, souvent incognito, souvent qualifié par ceux qui ne comprennent pas ce qui se passe actuellement au Québec, de MINORITÉ SILENCIEUSE ou de LA RUE ; ceci n’est qu’une déformation de la réalité de ce que représente cette soi-disant minorité, qui sans trop agir directement, agit tout de même au-delà de nos sens, et avec une efficience qui ferait pâlir tous nos meilleurs stratèges politiques. Donc cette Être québécois, qui renaît aujourd’hui, n’est plus un être dualitaire, il est un Être Souverain, Unitaire, au-dessus de la loi d’action-réaction de ce monde, au-dessus de la loi du Talion ; il n’est plus soumis à son âme ancestrale, à son âme archaïque, à ses passions, à ses sentiments, à sa dualité instinctive, car Son Esprit Universel, tel un phénix, est retrouvé, et se manifeste de plus en plus, aux grands désarrois des manipulateurs de ce monde qui s’inquiète.
Archives de Vigile Répondre
29 juin 2012Être souverain c’est d’abord et avant tout se libérer de notre propre dualité. Nous avons tous été programmé par notre éducation, par notre histoire, par notre culture, par nos valeurs, par nos croyances, par nos connaissances, par les religions, par nos parents, par nos modèles, par notre passé, par nos expériences…etc., à réagir, à toujours réagir par réflexe devant ce que nous observons de par le monde, à toujours tout couper les choses en deux, à toujours trancher, séparer, à toujours prendre parti, partout, à droite ou à gauche, au centre gauche ou au centre droit, libéral ou indépendantiste, le bien commun du peuple ou l’oligarchie, conservateur ou démocrate…etc. ; si tu n’es pas avec nous tu es contre nous. Quelle stupidité !
Que ce soit l’Oligarchie, ou que ce soit le peuple, tous cherche et recherche le bien, mais le bien de l’oligarchie n’est pas nécessairement le bien du peuple, le mal pour l’oligarchie est souvent voir toujours, ultimement, le bien du peuple, et le mal pour le peuple est souvent voir toujours le bien de l’oligarchie. Tant que nous jouons le jeu de la dualité, dans notre tête, dans notre cœur, ou dans notre ventre, nous ne sommes pas libres. Avant d’établir la liberté pour tous, il faut commencer à l’établir d’abord pour soi-même. Or, être prisonnier du jeu de la dualité, nous tue tous à petits feux. Vivre, réellement, c’est se placer au-dessus, ou aller au-delà du bien ou du mal, c’est ne pas nier qu’il existe deux polarités à travers notre démocratie, à travers nos cultures, à travers nos langues…etc. C’est comme si deux mondes différents vivaient côte à côte, et que chacun tirait sur la couverte de son bord. L’équilibre dans notre monde, toute relative, toujours fragile, dépendant de la vision de chacun des partis, normalement, devrait être égale de chaque bord, sinon l’équilibre est toujours rompu. Si nous nourrissons la dualité en nous, nous la nourrissons aussi à l’extérieur de nous. Notre propre perception extérieure de la réalité n’est que le reflet de nos propres limites intérieures. Critiquer l’autre est un non-sens, en ce sens que l’autre est l’une de nos propres projections, autrement dit critiquer l’autre c’est se critiquer soi-même. La véritable liberté c’est d’abord régler notre propre problème de dualité, et se placer en observateurs, neutres, immobiles, impassibles, au-dessus de notre réflexe congénital, au-dessus du bien et du mal, de ce que nous concevons comme étant un bien ou un mal, au-dessus de ce jeu, toujours relatif, toujours éphémère, qui n’a jamais rien régler.
Jean-François-le-Québécois Répondre
28 juin 2012@ F. Bonneau:
«N’oublions pas qu’elle chantera à la fête du Canada. J’espère qu’elle mesure bien la portée comme l’incongruité de son geste et qu’elle nous reviendra encore plus entière et plus québécoise que jamais.».
Mais ce n'est pas la première fois qu'elle chante LEUR fête nationale, à Ottawa. Et si ma mémoire est bonne, elle avait auparavant déjà chanté à l'occasion du 1er luillet, mais pas nécessairement à Ottawa, alors.
J'oserais dire qu'il y a des gens sur Vigile (et ailleurs) qui lui vouent une admiration interprétative, en refusant de bien regarder certains faits, peut-être.
Au moins, elle chante en français.