Me voilà encore en train de t’écrire. Tu m’en prends du temps, de l’espace, des pages.
Tout ça parce que j’ai besoin de libérer ma parole. Tout ça parce que je veux d’abord et avant tout notre libération nationale. Tout ça parce que j’en ai plus que marre de tes lois, tes décisions, de ta gouvernance.
Tu n’as donc pas conscience que tu trahis ton peuple, que tu le cloues au pilori.
En permettant, par ta loi 62, aux policiers, juges, procureurs, gardiens de prisons et figures d’autorité de porter leurs attributs vestimentaires dans l’espace public, en nous pointant du doigt et nous accusant d’islamophobie lorsque nous réclamons la laïcité, la neutralité religieuse, on le voit bien, tu n’es plus des nôtres. Nous avons toujours accueilli avec respect les divers peuples venant vivre chez nous. Notre histoire en témoigne. Ne le sais-tu pas? Ton image à laquelle tu tiens tant, elle nous répugne et nous fait honte.
Sache, Philippe, que le Québec est une nation et que ses valeurs premières sont la langue française, la laïcité, l’égalité entre les hommes et les femmes. Tu t’enlises et oses, plus que jamais, faire fi de nos valeurs et nos racines que nous avons défendues avec force et conviction.
Bien sûr, les musulmans peuvent vivre ici en toute tranquillité, humanisme et accueil. À la condition que chacun, chacune s’intègre aux valeurs de la majorité que nous formons.
L’épisode de la tuerie dans la mosquée de Ste-Foy t’a bien servi n’est-ce pas? Comme ce revirement inattendu de Charles Taylor. Enfin, tu peux librement afficher tes tendances pro-islam et nous traiter encore plus fortement d’intolérants, comme tu l’as fait d’ailleurs à l’Assemblée nationale pour le Parti Québécois, en réaffirmant que toutes les dissensions actuelles venaient de la Charte des valeurs proposée par Bernard Drainville.
Cela dit, j’ai une question importante pour toi. De quel côté se tiennent, crois-tu, les poètes, les écrivains-es d’ici?
Ils, elles écrivent parce qu’ils-elles aiment leur langue, leur culture, leur identité. Ils-elles écrivent pour témoigner du monde dans lequel ils-elles vivent et pour livrer leurs émotions, leur monde intérieur, leurs assises premières. Cela découle de leurs racines en terre québécoise.
Tu veux les anéantir, les faire disparaître, noyer leur création? Ouvre ta conscience. Prends acte.
Hébert, Uguay, Bersianik, Aquin, Langevin, Miron, Leclerc et combien d’autres figures marquantes, se retournent dans leurs tombes en ce moment. Et mon père et ma mère et des ancêtres fidèles à leurs origines. Vigneault et Pellerin ne sont aussi sûrement pas d’accord avec tes positions vouées à la destruction de notre culture.
Voilà, ma parole est libérée. J’ai fait vite. C’était simple et clair pour moi. Me suis permis aussi le tutoiement. Plus vivant, plus direct.
Te reste à me lire! À apprendre ce que pense vraiment une citoyenne indépendantiste qui n’a pas, surtout pas, voté pour toi.
France Bonneau
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