Immigration: le dialogue est-il encore possible?

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Le sujet qui divise tout l'Occident

L’immigration, tant légale qu’illégale, est devenue une question incontournable.


Quand elle est légale, le débat porte sur les quantités, les critères de sélection, les règles du vivre-ensemble, les coûts et l’impact économique.


Quand elle est illégale, le débat porte sur les moyens de la combattre ou de la freiner, mais aussi sur les quantités, les coûts et les conséquences.


Blâmes


On a beaucoup loué la générosité de l’Allemagne quand elle a accueilli 1 million de demandeurs d’asile en 2015.


Cette décision a plongé la vie politique allemande dans une crise dont elle peine à s’extirper.


L’Union européenne vit des tas de tensions, mais la gestion des migrants depuis l’abolition des frontières est la plus aiguë.


Les victoires de Donald Trump et du Brexit doivent beaucoup à la question de l’immigration, tant légale qu’illégale.


Voyez aussi chez nous : migrants irréguliers, accommodements plus ou moins « raisonnables », charte des valeurs, visage voilé, accusations lancées par Philippe Couillard, etc.


Ces enjeux sont là pour rester.


Pour le moment, c’est un débat de sourds : on pointe du doigt, on cherche des coupables.


En haut, on blâme ceux d’en bas : une partie de l’élite trouve le peuple fermé, raciste, pas assez comme elle.


En bas, on blâme ceux d’en haut : bien à l’abri dans ses emplois et ses beaux quartiers, l’élite impose au peuple une cohabitation qu’elle-même s’évite, tout en pontifiant.


La gauche multiculturaliste accuse la droite culturelle de racisme.


La droite culturelle accuse la droite économique de vouloir du « cheap labour», et la gauche multiculturaliste de détruire les identités nationales et d’alimenter les crises par son aveuglement volontaire.


Les uns disent que ceux d’en face sont cruels et insensibles.


Les autres disent qu’il n’est que normal de faire respecter les lois et les frontières : pourquoi existent-elles ?


Si les politiques d’immigration ne sont pas resserrées, on fera le lit de forces politiques de plus en plus dures qui vont surfer sur le ressentiment populaire.


Si les politiques d’immigration sont resserrées, comment et jusqu’où ?


Il y a le réalisme, mais il y a aussi la morale, l’humanisme et les particularités locales.


Courage


Je fais quatre constats :


Premièrement, une politique d’immigration imposée d’en haut, unilatéralement, sans un authentique consensus citoyen, ne fera qu’envenimer la situation.


Deuxièmement, les populations locales sont, majoritairement, ulcérées par le non-respect des lois et les reproches continuels.


Troisièmement, les capacités d’accueil ne sont pas illimitées, surtout pour des petites sociétés comme la nôtre.


Finalement, il est incontournable de clarifier quelles sont les exigences de la société d’accueil, mais aussi quels ajustements celle-ci est prête à consentir.


Au bout du compte, on en revient toujours au courage politique d’agir.