Immigration et travail: parler l'anglais est un atout

Immigration : francisation et intégration


Malorie Beauchemin - Plus les immigrants du Canada parlent bien l'anglais, plus ils sont susceptibles de trouver un emploi qui est approprié pour eux, et ce même au Québec.
Voilà une des conclusions d'une vaste enquête de Statistique Canada sur l'intégration des immigrants qui traite notamment des perspectives d'emploi et de la connaissance des langues officielles.
Les analystes établissent une corrélation claire entre le fait de «bien» ou «très bien» parler la langue de Shakespeare et les emplois avec haut niveau de compétence, dans le domaine envisagé par l'immigrant, similaire à celui occupé avant, relié à la formation ou encore dont le salaire est plus élevé.
«Nous n'avons trouvé aucun lien entre la qualité du français et les chances d'occuper un emploi approprié au Québec, explique cependant Chantal Grondin, analyste à Statistique Canada. Mais ça ne veut pas dire que ce n'est pas utile. Ceux qui ont suivi des formations en français ont aussi en majorité affirmé s'être mieux adaptés à la vie ici et s'être fait des amis.»
Un facteur qui peut expliquer, selon les chercheurs, que le niveau de français n'ait pas d'effet significatif sur les chances d'occuper un bon emploi est que «près de neuf immigrants sur 10 au Québec travaillent à Montréal, où la langue de travail n'est pas toujours le français», souligne Mme Grondin.
Mais les immigrants du Québec sont aussi les plus nombreux à apprivoiser les deux langues officielles. Après quatre ans dans la Belle Province, 37 % d'entre eux disent utiliser le français et l'anglais dans leur travail.
Interrogés après six mois, deux ans et quatre ans de vie au Canada, les immigrants ont tous témoigné d'une nette progression dans au moins une des deux langues officielles.
Près d'un immigrant sur deux (46 %) a affirmé que le fait de trouver un emploi approprié était la plus grande difficulté rencontrée. «Les deux tiers des immigrants ont dit avoir rencontré de multiples obstacles dans la recherche d'un emploi», souligne Hélène Maheux, une des auteurs du rapport sur les perspectives générales des immigrants.
Une bonne décision
Malgré les difficultés à trouver un emploi et la barrière linguistique, les immigrants sont majoritairement heureux de leur décision de venir au Canada.
Après quatre ans, 84 % d'entre eux affirment qu'ils prendraient la même décision si c'était à refaire. Les raisons évoquées pour s'établir au Canada vont de la qualité de vie (32 %) aux perspectives d'avenir (18 %) en passant par le caractère pacifique du pays (9 %).
Entre avril 2001 et mai 2002, 12 000 immigrants ont été interviewés pour cette enquête. Parmi ceux-ci, 9300 ont été interrogés à nouveau en 2003. Finalement en 2005, environ quatre ans après leur arrivée, 7700 de ces mêmes immigrants ont été interviewés une troisième fois.
ObstaclesSelon l'étude de Statistique Canada, les plus grandes difficultés éprouvées par les immigrants sont :
1> Trouver un emploi approprié (46,1 %)
2 > Apprendre une nouvelle langue (26,2 %)
3 > S'habituer au climat (15,6 %)


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