rappel

Il y a de ces occasions qu’un peuple n’a pas le droit de rater, sauf à se renier lui-même

Laissez braire les apôtres de la soumission et de la démission

Chronique de Richard Le Hir

L’an dernier à pareille date ou à quelques jours près, j’avais écrit pour les lecteurs de Vigile un article intitulé Terminus : Tout l’monde descend ! dans lequel je partageais avec eux ma conviction que l’évolution de la conjoncture était favorable à la reprise de nos efforts pour accéder à l’indépendance.
Au cours des derniers jours, j’ai eu l’occasion de relire ce texte, et tous les événements survenus depuis un an n’ont fait que me conforter dans la justesse de mon analyse. Je me suis même rendu compte que non seulement la conjoncture était-elle redevenue favorable à l’indépendance du Québec, mais qu’elle allait l’être de plus en plus au cours des prochaines années, à tous les niveaux, et sur tous les plans.
Un tel alignement aussi favorable des astres est un événement rarissime, aussi faut-il prendre bien la peine de l’examiner en détail en se donnant quelques éléments de perspective.
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Tout d’abord, au niveau international, nous sommes en train d’assister à l’un des plus importants réalignements des forces à survenir depuis la Première Guerre mondiale.
Les États-Unis sont non seulement en train de perdre leur hégémonie économique, politique et militaire sur le reste du monde, mais, après avoir constitué un modèle de prospérité économique et de stabilité politique pendant au moins les soixante dernières années, de larges fissures commencent à apparaître qui laissent entrevoir des jours beaucoup plus sombres pour nos voisins du Sud.
Dans le reste du monde, l’émergence de nouvelles puissances mondiales comme le Brésil, l’Inde et la Chine est en train de bouleverser tous les schémas connus. Dans un contexte où toutes les réalités changent, ce qui pourrait survenir au Canada n’en ferait qu’une de plus, et ce serait loin d’être la plus menaçante pour qui que ce soit.
Pour le Canada, et en particulier pour l’Ontario, ce qui se passe aux États-Unis n’est pas une bonne nouvelle. On oublie trop facilement que les gains du dollar canadien au cours des dernières années constituent à la fois un signe de l’amélioration de la situation budgétaire au Canada, et un signe de la détérioration de celle des États-Unis.
Or la base de la prospérité canadienne au cours des cinquante dernières années a été la force de l’industrie manufacturière ontarienne qui jouissait de plus des avantages du Pacte de l’automobile. Mais dans le courant de la globalisation, du réalignement des monnaies, et de la crise de 2008, l’industrie manufacturière ontarienne s’est effondrée, et l’Ontario n’est plus en mesure de tirer derrière elle l’économie canadienne. Ce rôle est désormais dévolu aux industries des matières premières, et notamment du pétrole et du gaz qui proviennent essentiellement de l’Ouest et de Terre-Neuve pour le moment.
Mais une économie basée sur l’exploitation des matières premières est une économie de « casino ». La demande peut connaître des variations extrêmes presque d’un jour à l’autre. Ainsi, une diminution de l’activité économique mondiale, un scénario qu’on ne peut du tout exclure dans le contexte actuel, aurait pour effet de ramener le prix du baril de pétrole à moins de 70 dollars alors qu’il dépasse actuellement les 100 dollars. À 100 dollars le baril, c’est le Klondyke pour l’industrie pétrolière canadienne. À moins de 70 dollars, on cesse d’exploiter la ressource.
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Or la performance de l’industrie pétrolière canadienne revêt désormais une importance stratégique cruciale pour l’avenir de la fédération canadienne. C’est désormais elle qui finance une part importante de la péréquation et des transferts sociaux aux provinces. Mais comme les ressources naturelles sont de compétence provinciale, les provinces qui les produisent voient de plus en plus la ponction prélevée par le fédéral comme une appropriation abusive de ce qui leur appartient.
Le système de péréquation et des transferts sociaux est de plus en plus contesté au Canada, et il ne fait aucun doute qu’il sera au cœur des prochains affrontements fédéraux-provinciaux, avec des conséquences graves pour l’unité du pays.
On observe déjà depuis plusieurs années une diminution de la capacité du gouvernement fédéral à influencer le cours des événements. Certains vont même jusqu’à en imputer la responsabilité au Bloc Québécois. Or le Bloc n’y est pour rien. Loin d’être une cause de l’affaiblissement du pouvoir fédéral, la présence du Bloc à Ottawa en est plutôt un symptôme. Et si le Bloc Québécois devait accroître sa représentation à l’issue des prochaines élections, ce serait un autre signe important de l’affaiblissement du pouvoir fédéral.
Comme on l’observe sur la scène mondiale aujourd’hui, un pouvoir qui s’affaiblit finit par s’effondrer, et c’est le destin qui guette le pouvoir fédéral canadien.
D’autant plus que nous pouvons aussi observer d’autres signes de cette déroute dans d’autres domaines. Ainsi, l’idéologie du multiculturalisme qui constituait un des fondements du fédéralisme à la Trudeau est désormais rejetée dans le monde entier. Le concept même d’accommodation apparaît de plus en plus déraisonnable. Or c’est sur ce concept que les fédéralistes comptaient s’appuyer pour diluer la spécificité québécoise. Cette carte-là n’est désormais plus jouable.
L’affaiblissement du pouvoir fédéral l’empêche également de favoriser le tissage de liens plus étroits entre les Canadiens de toutes les régions. Jamais ces liens n’ont-ils été aussi distendus qu’ils ne le sont actuellement, et Québécois et Canadiens sont de plus en plus étrangers les uns aux autres. Au rythme où vont les choses viendra prochainement un jour où l’indépendance du Québec deviendra une évidence qui va de soi.
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Et ce sont les Québécois qui risquent de s’en rendre compte les derniers tant ils sont gavés de propagande fédéraliste non plus par le gouvernement fédéral lui-même, mais par ceux qui ont intérêt au maintien du système parce qu’ils en sont les plus grands bénéficiaires.
Or qui sont-ils ces bénéficiaires ? Ce sont nos ploutocrates à nous qui tentent de nous faire croire que nous sommes aussi les bénéficiaires du système qui les engraisse, et qui font tout ce qu’ils peuvent pour nous convaincre de regarder ailleurs pendant qu’ils se remplissent les poches, soit en nous régalant de distractions, soit en nous opposant les uns aux autres (les Lucides, Legault-Sirois) et en nous divisant, soit en nous cachant carrément l’information qui nous concerne et qui nous permettrait de voir clair dans leurs magouilles. Car il faut dire qu'ils contrôlent aussi l’information.
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Si ce qui est advenu à la Caisse de dépôt ou à Hydro-Québec dans le dossier du pétrole et du gaz ne vous a pas ouvert les yeux, c’est que vous êtes un cas désespéré. Et c’est sans parler de tous les autres dossiers où l’intérêt collectif est toujours sacrifié à des intérêts privés, jusqu’aux garderies !
Dans une chanson populaire du groupe Loco Locass que tout le monde connaît et qui s’intitule « Libérez-nous des Libéraux », on entend un court extrait d’un discours de René Lévesque au début des années 1960 où il fustige les « rois nègres » qui nous maintiennent dans la soumission et la dépendance. Il se trouve que cinquante ans plus tard, ces rois nègres n’ont jamais été si puissants et leur influence plus néfaste, preuve s’il en est que le ménage est à reprendre.
Si les Libéraux ont été les artisans de notre libération (partielle) en 1962 en nous invitant à être Maîtres chez nous, ils sont aujourd’hui les artisans de notre soumission et de notre démission devant la prise en charge de notre destin par nous-mêmes. Or bien avant un pays, l’indépendance c’est d’abord ça, prendre son destin en main. Et quand on aura ce destin en main, le pays viendra tout seul.
Regardez-les, ces vautours qui rodent dans l’air autour de nous. Ils se nomment Power, Talisman, et Total, pour ne nommer que les plus connus. Mais derrière eux se cachent toute une cohorte de profiteurs dont la seule ambition est de nous manger tout ronds et de disparaître ensuite en nous laissant derrière eux les reliefs de leur festin à ramasser pendant des dizaines, voire des centaines d’années.
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S’il faut que nous nous développions, développons-nous nous-mêmes, à notre rythme selon nos besoins, nos priorités, et à notre profit. C’est ce que nous avons fait avec Hydro-Québec, et c’est ce que nous avons réussi de mieux. Si Lucien Bouchard était l’homme qu’il prétendait être en 1995, c’est le discours qu’il nous tiendrait, au lieu de se faire l’apôtre de la soumission et de la démission devant des intérêts qui ne sont pas les nôtres. Mais les Québécois n’ont pas besoin de Lucien Bouchard. C’est le Québec et les Québécois qui ont fait Lucien Bouchard, et ce n’est pas Lucien Bouchard qui a fait le Québec.
Aujourd’hui, la conjoncture pour que le Québec se prenne en mains est plus favorable que jamais. Et demain, et dans les mois et les quelques années qui viennent, elle sera encore plus favorable. Il y a de ces occasions qu’un peuple n’a pas le droit de rater, sauf à se renier lui-même.


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mars 2012

    . Le prix de production du baril de pétrole a partir des sables bitumineux est maintenant de l'ordre de 50 $ le baril et le prix de production continue de baisser.
    . Le pétrole est cher et va rester cher, l'ère du pétrole bon marché est terminée. Pétrobas au Brésil parle d'investir la bagatelle de 120 milliards de $ pour exploiter les champs offshores du Brésil et cherche des partenaires, c'est pas le signe d'un baril qui va descendre....
    . Les bruits de bottes dans le Golfe Persique ne permettront pas de faire baisser même un peu le prix du baril, et le ralentissement économique chinois, sinon l'effondrement de son marché immobilier n'apporteront pas grand chose...
    . Goldman Sachs et compagnie, hedge funds, etc, continuent de s'empiffrer, grace a l'argent a 0.5 % d'intérêt fourni par la FED, sur les contrats a terme et les produits financiers dérivés, tout ceci ne prédispose pas à une baisse du prix du baril.
    .L'embargo, un acte de guerre en passant, vis a vis de l'Iran va faire monter encore plus le prix du baril a partir du mois de Mai 2012 (fin des contrats chinois et indien).
    . L'Alberta retire 40 % de son produit brut par l'intermédiaire de la vente de ses ressources pétrolières et il n'y a rien qui puisse freiner ce mouvement. Le Canada est maintenant un pays de pétro-dollars et la destruction du secteur manufacturier en Ontario et au Québec va se poursuivre (le modèle québécois va se faire raboter également).
    . Je ne comprends pas ce que Desmarais vient faire ici, il ne détient, en association avec Bruxelles Lambert, que 4 % de Total et le personnel de Total (4.3 %) en possède plus que lui, tout comme le Quatar qui est monté récemment a 5 %. Il n'a pas a se plaindre de ses investissements dans Total...
    . Tant qu'au gouvernement du Canada je ne le trouve pas actuellement particulièrement impuissant et il passe toutes les législations qu'il a en carton en se brossant les fesses avec l'opposition. La dernière idée en date, journal Le Devoir de ce matin étant de mettre à mal la protection des poissons afin de permettre d'éliminer la plupart des études d'impact..

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mars 2012


    Vos analyses sont toujours si juste... monsieur Le Hir. C'est bien que vous nous le rappeliez sans quoi, on s'en souviendrait peut-être pas.
    André Vincent

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mars 2012

    Et je vois difficilement quelle conjoncture va faire que le Québec va se libérer de l'emprise des petits baveux de yuppies des chambres de commerce.
    Ce sont eux (encore) qui sont les premiers à s'opposer avec véhémence à ce que proposait le regretté Michel Chartrand, c'est à dire un revenu de citoyenneté universel afin que tous sans exception puissent vivre décemment et être heureux au Québec.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    15 mars 2012

    Navré, vous aurez compris monsieur Le Hir que je faisais référence au bon stratège que vous êtes ou pourriez être et non au "stratagème", celui-là découlant du travail du stratège....

  • Marcel Haché Répondre

    15 mars 2012

    Je partage depuis assez longtemps votre point de vue sur la proximité de l’Indépendance du Québec. Vos rappels sont autrement plus constructifs que de déplorer toujours que les indépendantistes sont devant un Mur.
    Les indépendantistes sont malheureusement souvent leurs propres ennemis. Plusieurs croient, en effet, que le P.Q.n’ambitionne de faire rien de plus de ce que les gouvernements Bouchard et Landry ont déjà fait, comme si ce parti était condamné à perpétuité à tourner en rond. Cela n’est pas exact, même s’il y a sans doute dans ce parti des adeptes féroces du tournage en rond.
    SI, un gros SI, le P.Q. pouvait ravir le Pouvoir, cela résulterait d’une conjoncture politique exactement inversée de celles héritées par Lucien Bouchard et surtout, surtout, Bernard Landry. Lucien Bouchard avait héritée d’une situation sans doute très difficile, mais Bernard Landry avait héritée, lui, d’une situation pourrie, désespérée.
    Un P.Q. au pouvoir ne pourrait plus invoquer une telle situation pour excuser une nouvelle léthargie. Précisément parce que c’est l’espoir seul (et non le désespoir) qui l’aurait porté au Pouvoir. Le désespoir, Charest est amplement capable de s’occuper de cela.
    Je suis de votre avis que l’Indépendance est d’actualité. Il n’en tiendrait qu’au P.Q., s’il était élu, que cet idéal devienne d’actualité pour l’électorat si impatient, si impatient.
    Ce n’est pas vrai que les indépendantistes sont devant un Mur.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    15 mars 2012

    Monsieur Le Hir,
    Le Québec deviendra un pays, c'est incontournable. Harper ne s'en offusquera pas, comme on peut le comprendre avec l'un de ses propos tenus lors d'un discours devant le National Citizens Coalition en 1994:
    "Whether Canada ends up with one national government or two governments or 10 governments, the Canadian people will require less government no matter what the constitutional status or arrangement of any future country may be."
    Les discussions actuelles entre les bonzes de la finance et de la politique internationales portent sur la reconfiguration du pouvoir à l'échelle continentale et mondiale. En Amériques du Nord, la production de l'Améro étant là pour en témoigner, c'est la création de blocs régionaux de coopération avec une protection militaire par une autorité continentale http://www.bankintroductions.com/amero.html . Ce pouvoir régional (dont le Québec est une unité indépendante) sera guidé par les mêmes principes que le pouvoir actuel: On concentre davantage le pouvoir, d'abord avec la devise, puis une fois cette devise papier disparue, on concentre le pouvoir via un nouveau médium d'échange, celui-là pleinement électronique. Nous en sommes rendu là. Et toutes la question de l'indépendance du Québec se doit d'être étudiée avec cette éventualité en tête.
    Le risque, et il est de taille, c'est que ce nouveau pays -Québec-, soit miné de l'intérieur au moment de sa création, d'abord par la dette colossale, puis par les contrats de vente à rabais de nos ressources à des multinationales ou firmes étrangères, et surtout enfin par les hommes (ou des femmes!) qui nous gouvernent, complètements vendus aux intérêts de l'establishment.
    ______
    C'est le propre des Desmarais et des hommes ayant frayé dans les mêmes eaux, ils ont toujours un plan B. Ce plan B, c'est l'indépendance du Québec mais chapeauté par des Blocs régionaux de pouvoir, eux-mêmes sous la férule d'un pouvoir concentré pour l'Amériques, voire du monde.
    ______
    Regardez ce que l'on observe avec Golman et Sach, ils poursuivent leurs pillages malgré les évidences contre-eux. Regardez Obama, même approche mais plus feutrée cette fois et même résultats.
    ______
    La seule facon de prévenir l'émergence d'un risque comme celui que je décrie est la mise en place d'un mécanisme parallèle de gouvernance, celui là guidé par la sagesse d'un certains nombre.
    Le dollars tombera, ce n'est qu'une question de temps. En bon stratagème que vous êtes, ou pourriez être, je vous invite à réfléchir sur les fondements d'une stratégie pour préparer l'après crise. Sans une solide stratégie, nous nous verrons imposé un nouveau système, celui-là pire que celui qui nous asservit actuellement.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mars 2012

    Je suis d'accord qu'il y a du changement présentement etc... Cependant, je pense que la propagande des trente dernières années en faveur du chacun pour soi et du au plus fort la poche a fait son oeuvre, en particulier chez la jeune génération. Donc, difficile de relancer un projet de société.
    De plus, l'immigration massive des 30 dernières années a totalement transformé le Québec qui n'est plus du tout le Québec de novembre 1976 quand le PQ a pris le pouvoir pour la première fois.
    Un autre point: Guy Paiement soulignait dans un article du début des années 1990, il y a donc 20 ans, que c'est dans les couches socio-économiques les plus défavorisées du Québec qu'il y avait le plus de solitude et le moins d'enfants.
    Ainsi, on a perdu une génération de Québécois dans cette couche socio-économique, souvent des gens aux valeurs solides puisqu'ayant connu la précarité et la pauvreté.
    Il aurait fallu que les changements présents que vous mentionnez se produisent à la fin du dernier siècle, juste avant l'an 2000 pour que le Québec se resaisisse.
    Il sera très difficile de ramasser les pots cassés.

  • François A. Lachapelle Répondre

    16 mars 2011

    Je reviens à l'idée centrale de Monsieur Le Hir, à savoir «se prendre en main».
    J'ouvre une fenêtre sur le dossier de la réfection INUTILE de la centrale Gentilly-2. Encore une fois, la "riche" société du Québec peut gaspiller des milliards$ en toute indifférence, comme pour le 40 milliards$ de Henri-Paul Rousseau en 2008, brave homme recyclé par Power Corp. avec un salaire de plus du million$ par année, pour livrer à un concurrent privé ses connaissances du bas de laine des québécois.
    Au sujet du projet de réfection de Gentilly-2 au coût annoncé de 1,9 milliard$ en août 2008 (beaucoup d'événements sont intervenus depuis) j'ai refait un calcul de Hydro-Québec. Hydro estime que le PRU, prix de revient unitaire après réfection, est 7,2¢/kWh. Mon calcul arrive à 15,8¢/kWh.
    Voici 2 conclusions auxquelles j'arrive:
    C.1 En 2011, un prix de revient “marginal” de 15,8¢/kWh ne peut justifier la
    réfection de Gentilly-2, d’autant plus que le prix de détail vendu par Hydro-
    Québec à ses clients québécois est d’environ 7,2¢/kWh avant taxes.
    En comparant le prix de revient unitaire après réfection de 15,8¢/kWh au prix de vente de détail actuel de 7,2¢/kWh, nous constatons que le différentiel est une perte d’investissement de plus de 50%.
    C.2 Si Hydro-Québec va de l’avant avec sa décision qui date d’août 2008,
    cela veut dire que le Gouvernement du Québec impose aux consommateurs
    québécois de subventionner l’énergie nucléaire et de garnir les carnets de
    commandes des compagnies privées impliquées dans la réfection de
    Gentilly-2!
    Pendant ce temps, nos enfants dans nos écoles et nos patients
    dans les hôpitaux souffrent de sous financement. Il y a un lien de cause à
    effet évident qu’il faut reconnaître et s’empresser de corriger en toute
    urgence.
    En conséquence, les québécois doivent TOUT FAIRE pour empêcher Hydro-Québec de maintenir sa décision de procéder à la réfection de Gentilly-2 et gaspiller des milliards$. IL FAUT SE PRENDRE EN MAIN!
    Je vous en supplie, écrivez au président de Hydro-Québec et demandez des comptes. Il s'appelle Thierry VANDAL et il doit s'expliquer devant ses clients qui sont aussi propriétaires de Hydro-Québec, leur société d'État. Si je vous le demande, c'est que je l'ai déjà fait et je persiste à croire que Thierry Vandal ne peut pas continuellement faire la sourde oreille. Un seul grain de sable peut arrêter le marcheur.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mars 2011

    Tout ce que vous venez de dire est vrai, mais beaucoup trop l'ignore.
    Au moins 30% de la population croit que nous sommes redevables à l'Alberta, et que sans le Canada, on serait dans la même situation que la Grèce.
    On assiste présentement à une propagande fédéraliste camouflée. Les médias nous assomme, nous parlent de dette, de déficit, de péréquation, nous montre que le côté négatif de notre système. Tout est fait pour nous donner l'impression que le Québec est faible économiquement.
    Sans parler de question nationale et de constitution, les fédéralistes réussissent à nous convaincre que nous sommes des incapables.
    Il faut renverser la tendance. On ne voit jamais vos textes, pourtant si éclairants, dans Le Devoir. Pourtant, Le Devoir vous publierait sans aucun doute. Ici, vous ne faites que convaincre des convaincus. La cause souverainiste gagnerait beaucoup si vous écriviez dans les grands journaux.