Dans [une lettre ouverte parue dans l'édition du Devoir du 23 octobre dernier->31798] et qu'il adresse au ministre des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada, l'ancien président du syndicat des employés de Droits et Démocratie, M. Maxime Longangué, dresse de cet organisme un portrait bien sombre. Il s'adonne surtout à un procès d'intention aussi gratuit que dénué de fondements, d'abord à mon égard en tant que nouveau président de Droits et Démocratie, mais aussi à l'endroit des membres du conseil d'administration.
Selon lui, des faits récents portent à croire que Droits et Démocratie serait «en déroute»; que la non-partisanerie de l'organisation ne serait pas assurée; que l'organisation empêcherait en outre les employés de s'exprimer; et que les programmes découlant de notre mission de promouvoir et défendre la démocratie et les droits humains seraient destinés à être dénaturés ou abandonnés. Rien n'est plus faux.
Droits et Démocratie n'est pas en déroute, elle est plutôt en bonne voie de reprendre sa vitesse de croisière. Cela étant, il est vrai qu'en mars dernier, lorsque j'ai été appelé à prendre la barre de ce navire sans gouvernail, j'ai trouvé une organisation secouée par une crise sans précédent qui avait ruiné la confiance nécessaire entre la direction et les employés. La situation était marquée par des dysfonctionnements, de la méfiance de part et d'autre ainsi que par un environnement de travail lourd et peu propice à la mise sur pied de nouveaux programmes. Au cours des derniers mois, je me suis attelé à redresser la situation en commençant par en cerner les causes afin d'en tirer les bonnes leçons.
Recentrer
Mon objectif est de sortir l'organisation de cette crise et non de l'entretenir ou de la prolonger indûment. Son caractère non partisan a toujours été un atout important de Droits et Démocratie et j'ai exprimé à plusieurs reprises mon intention de protéger son autonomie. C'est pourquoi il est important de recentrer l'organisation sur sa raison d'être, c'est-à-dire répondre efficacement à sa double mission en matière de développement démocratique et de promotion des droits de la personne. Cela repose sur notre capacité de préserver et de consolider l'héritage des vingt dernières années, légué par ceux qui ont oeuvré dans l'organisation, mais aussi, sur celle de s'adapter aux changements indispensables pour mieux servir notre mission.
Droits et Démocratie vit actuellement une phase de redressement que j'ai souhaitée et planifiée, précisément pour permettre à l'institution de se relever le plus rapidement possible. Aujourd'hui même, les membres du conseil d'administration doivent se pencher sur un plan d'action détaillé que je leur ai communiqué et je suis certain que toutes les mesures proposées seront approuvées, tout comme sept nouveaux projets préparés par le personnel de Droits et Démocratie au cours des derniers mois.
J'ai aussi communiqué aux employés ma volonté de travailler de concert tant avec eux qu'avec les membres du conseil d'administration pour analyser nos choix stratégiques, développer des modes de gestion de programme orientés sur les résultats, ramener la cohésion à l'interne et réunir les meilleures conditions de réussite de nos activités à l'externe. Voilà, en résumé, le travail de fond qui est en cours.
Cadre plus serein
À travers cette reconstruction, il est vrai que la nouvelle direction a fait appel à des conseillers externes pour l'aider dans sa tâche. Compte tenu de l'état des lieux, ne pas le faire aurait été une erreur. En ce qui a trait à la divulgation du rapport demandé par le conseil d'administration à la firme Deloitte avant mon arrivée à Droits et Démocratie, j'ai évidemment l'intention de faire preuve de la plus grande transparence tant auprès des pouvoirs publics que de la population.
Les derniers mois ont également servi à recruter une équipe de directeurs chevronnés dont j'ai annoncé les nominations la semaine dernière. Les nouveaux directeurs sont déjà au travail, avec les employés, pour redonner à Droits et Démocratie le dynamisme et la pertinence que la crise avait emportés.
Certes, je ne peux garantir que les mesures envisagées dans le cadre du redressement de Droits et Démocratie plairont de façon unanime. Toutefois, tous les employés peuvent avoir la garantie qu'ils travailleront désormais dans un cadre plus serein et avec des objectifs clairs, mettant en valeur leur expérience, leur esprit d'initiative et leurs compétences. Ils seront ainsi mieux à même de relever les défis externes liés à l'exigeante mission de Droits et Démocratie et de jouer pleinement le rôle que les Canadiens attendent de nous.
Quant à M. Longangué, il a choisi de quitter Droits et Démocratie, et c'est son droit. Je tiens toutefois à le rassurer, non seulement l'organisation survivra à son départ, mais elle renouera bientôt avec le succès.
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Gérard Latulippe - Président du Centre international des droits de la personne et du développement démocratique (Droits et Démocratie)
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L'auteur a été député et ministre sous le gouvernement libéral de Robert Bourassa. Il a été délégué général du Québec à Bruxelles et au Mexique. Il travaille maintenant pour une organisation internationale dans plusieurs pays de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
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