Comme le rapporte Monsieur Norman Spector dans Le Devoir ([«Se coller à Israël»->33753], 30 décembre 2010) (http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/313820/se-coller-a-israel), il est étonnant que des fonds publics soient investis dans une entreprise aussi orientée politiquement que la «Coalition interparlementaire de lutte contre l'antisémitisme», présidée par un acteur politique bien connu, Monsieur Irwin Cotler, député libéral (fédéral) de Mont-Royal. Mais avec le «gouvernement» de Monsieur Harper, ce genre de dérive semble être devenu la règle.
Monsieur Norman Spector remarque que la «lutte contre l'antisémitisme», a la fâcheuse tendance à se confondre avec une défense inconditionnelle de l'«État d'Israël» et du sionisme.
En effet, selon Monsieur Irwin Cotler: «Nous assistons aujourd'hui à l'émergence d'un nouvel antisémitisme, sophistiqué, virulent et même mortel qui rappelle l'atmosphère des années 1930, et sans parallèle depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce nouvel antijudaïsme a trouvé sa première expression juridique dans la résolution "Le sionisme est une forme de racisme" des Nations Unies, mais il va plus loin.» (http://www.juif.org/blogs/13490,le-nouvel-antisemitisme-par-irwin-cotler.php)
Monsieur Irwin Cotler a parfaitement le droit de privilégier les intérêts d'un autre pays que le sien. Mais cette orientation politique devient des plus problématiques lorsqu'elle s'impose comme celle des grands partis canadiens ou québécois.
Alors que la «lutte contre l'antisémitisme» est devenue la stratégie privilégiée pour discréditer ceux et celles qui souhaitent l'établissement de la Paix et de la Justice en Palestine, le terme d'«antisémitisme», déjà très ambigü, devrait être banni, comme le fut le terme "girouette" à l'Assemblée nationale du Québec.
De fait, la «lutte contre l'antisémitisme» n'échappe pas au syndrome de «L'Arroseur arrosé». Ainsi, en 2003, j'avais signalé la présence, sur le site internet français de B'nai Brith, de nombreux messages non seulement racistes, mais qui constituaient des appels formels à la violence et au génocide (http://archives.vigile.net/ds-actu/docs3/03-5-2-1.html#tlyc). Ces messages ont été ensuite discrètement éliminés de ce site de B'nai Brith, mais sans aucune mise au point ou autocritique. Ces propos, à l'encontre d'une population sémite, la nation palestinienne, auraient pu être qualifiés objectivement comme étant «antisémitistes »... !
Quitte à me faire épingler (de nouveau ...) comme «antisémite», je ne peux faire abstraction de l'homologie d'origine, de structure et d'essence qui existe entre le sionisme et les ethnofascismes racialistes qui se sont élaborés dans les remous identitaires européens du 19e siècle. C'est ce que l'on retrouve, si l'on se donne la peine de gratter un peu le verni de «modernisme» et de «démocratisme» apposé à la surface de l'entité ethno-politique aux contours territoriaux incertains connue sous l'appellation d'«État d'Israël».
Yves Claudé
Montréal, le 31 décembre 2010
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1 commentaire
Raymond Poulin Répondre
31 décembre 2010Et ce sont les mêmes qui nous accusent d’être racistes ou xénophobes parce que nous voulons être une nation comme les autres, alors que nous les avons accueillis chez nous et que nous ne les reléguons pas dans des bandoustans comme le fait Israël avec les Palestiniens, alors que la terre qu’ils se sont appropriée de force depuis la Nakba appartient de droit à ces derniers. Nous n’avons aucune leçon à recevoir de ces supporteurs d’un génocide planifié depuis Jabotinsky, soit depuis le début du 20e siècle.