Réponse à Jean-Jacques NANTEL

Il est parfaitement logique de voter pour Martine Ouellet quand on est indépendantiste

Mais peu importe qui sera élu chef du PQ au soir du 7 octobre, il ou elle aura besoin de l'appui de tous, y compris de vous!

Tribune libre

[Pour le bénéfice de l'ensemble des lecteurs et lectrices de Vigile, je reproduis ci-dessous mon commentaire au dernier texte de Jean-Jacques Nantel publié sur ce site (http://vigile.quebec/Si-Ouellet-perd-le-PQ-ne-sert-plus). Bonne lecture! NP]

Monsieur Nantel,

Comme vous, j'appuie Martine Ouellet et je vais voter pour elle dès demain. C'est la logique même! En effet, elle seule a le courage de ses convictions indépendantistes. Elle seule affiche ouvertement et de manière décomplexée sa volonté de faire du Québec un pays. Elle seule a établi un plan d'action en ce sens qui comprend des gestes de rupture concrets et réalistes: abolition du serment de la reine, mise en place d'une déclaration de revenus unique, renforcement du réseau des délégations du Québec à l'étranger, élaboration d'une constitution québécoise, etc. (Voilà qui devrait réjouir les partisans de la Realpolitik de la trempe de JC Pomerleau!)

Exception faite de la brève parenthèse PKP, on n'avait pas vu une telle détermination et un tel engagement depuis Jacques Parizeau. Quelle bouffée d'air frais! Oserons-nous saisir cette occasion inespérée de respirer à pleins poumons l'air vivifiant de la liberté? Ou allons-nous continuer encore longtemps de vivoter sous respirateur artificiel ou en étant plongés dans le coma?...

Les autres candidats font figure de perdants à côté de Martine Ouellet: l'un nage en plein flou artistique, l'autre veut nous refaire le coup du bon gouvernement et le troisième, lui, veut s'en remettre au bon vouloir de la population. Quel courage! Quelle belle perspective d'avenir! Quel défi enthousiasmant! Et c'est avec des chefs aussi peu déterminés à leur tête que les troupes du PQ espéreraient affronter victorieusement l'armée des libéraux et des fédéralistes en 2018 et au cours des années suivantes? Quelle illusion!...

Comme en 2014, ce serait la débandade assurée! Les partisans des Cloutier, Lisée et Plamondon auraient-ils déjà oublié les leçons du passé? Pourquoi font-ils semblant d'ignorer que l'option souverainiste est plus populaire dans les sondages que le parti qui prétend encore la défendre?

Compte tenu que, depuis 1995, les dirigeants du PQ ont balayé le projet de pays sous le tapis comme s'il s'agissait d'une maladie honteuse, on ne peut que s'étonner de constater qu'un tel engouement perdure. Imaginez ce que ce serait si le PQ se remettait enfin à faire résolument la promotion de son option fondamentale! Si, au lieu de se chamailler comme des enfants d'école dans la cour de récréation, les candidats à la chefferie décidaient d'unir dès à présent leurs forces pour affronter ensemble les adversaires de l'émancipation économique, politique et sociale de notre peuple!...

Car au-delà de l'avenir du PQ, c'est l'avenir de notre nation qui est plus que jamais en jeu. Les militants péquistes ont donc doublement intérêt à élire comme chef une femme disposée à mettre résolument le cap sur l'indépendance en expliquant à la population que la meilleure façon de se débarrasser définitivement des libéraux et des fédéralistes qui appauvrissent artificiellement le Québec, c'est encore de sortir le plus vite possible du Canada! Mais si ce parti devait encore une fois tergiverser ou renier sa raison d'être pour des raisons purement électoralistes, je ne donne pas cher de sa peau et de ses chances de battre Couillard dans deux ans...

Cela dit, peu importe qui sera élu chef du PQ au soir du 7 octobre. Il ou elle aura besoin de l'appui de tous ses collègues et de tous les militants pour lutter efficacement contre l'indifférence, l'immobilisme et le cynisme qui prévalent au sein de la population, de même que pour mobiliser et canaliser les énergies des forces vives de la société en vue d'amener un profond changement dans les mentalités actuelles.

Par conséquent, j'ose espérer que, quel que soit le résultat des courses, vous allez continuer de nous éclairer de vos lumières sur le chemin qu'il nous reste encore à parcourir dans la lutte pour l'indépendance de notre patrie!

Cordialement,
Normand Paiement

PS – Comment pensez-vous qu'il sera possible de mettre en pratique vos idées concernant notamment l'application de droits de passage sur le territoire d'un Québec indépendant ?


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    8 octobre 2016

    Monsieur Nantel, votre contribution à l'indépendance par vos vidéos est remarquable, et je vous supplie de continuer.
    Quant au chef du PQ, chacun peut méditer ces deux maximes:
    "Le mieux est l'ennemi du bien."
    "Quand on n'a pas ce qu'on aimerait avoir, il faut aimer ce que l'on a."
    D'autre part, le discours d’acceptation de M Lisée a montré de façon non équivoque sa stature de chef d’état capable de dégonfler les mensonges et chasses aux sorcières des libéraux.

  • Normand Paiement Répondre

    6 octobre 2016

    @ Marcel Haché
    Content de lire que vous continuerez de voter pour le PQ si Martine Ouellet en devient la chef!
    En ce qui me concerne, si vous prenez la peine de relire le sous-titre de mon texte, vous constaterez que j'ai écrit: «peu importe qui sera élu chef du PQ au soir du 7 octobre, il ou elle aura besoin de l’appui de tous». Cela répond-il à votre question?
    Il me semble que le contraire (appeler à un boycott du PQ lors du prochain scrutin général, par exemple, advenant l'élection de Lisée ou de Cloutier) serait pour le moins contre-productif à deux ans des prochaines élections.
    Ce message s'adresse aussi tout spécialement à M. Nantel, à qui je réponds ceci:
    @ Jean-Jacques Nantel
    J'apprécie plus que tout la force de vos convictions et votre engagement indéfectible pour la Cause qui nous tient tous tant à coeur. Si seulement TOUS les Québécois pouvaient rapidement prendre connaissance de vos arguments choc en faveur de l'indépendance et si seulement les dirigeants péquistes avaient le courage de les utiliser lorsqu'ils s'adressent à la population, le Québec deviendrait un pays riche et prospère en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire! Et il y a longtemps que nous tous, indépendantistes tant que nous sommes, aurions cessé de palabrer et de nous chamailler inutilement, tant sur ce site qu'ailleurs, pour mettre résolument le cap sur l'indépendance...
    Hélas! vos idées révolutionnaires mettent de toute évidence du temps à pénétrer dans les esprits...
    Aussi permettez-moi de citer ces vers de Boileau à votre intention:
    Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
    Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
    Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
    Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.

    Vous l'aurez compris, mon voeu le plus cher est de vous voir continuer sans relâche à «défendre les intérêts de (votre) peuple», et ce «peu importe qui sera élu chef du PQ au soir du 7 octobre», comme je l'ai écrit.
    Comme vous, je mise sur Martine Ouellet. Comme vous, je me méfie comme de la peste des autres candidats. Comme vous, je ne donne pas cher de l'avenir du PQ si le projet d'indépendance devait de nouveau être relégué aux oubliettes sous le fallacieux prétexte de vouloir battre les libéraux en 2018.
    Mais, contrairement à vous, je ne vois pas l'utilité d'enfoncer prématurément les clous de son cercueil. La population s'en chargera bien toute seule le moment venu si vos craintes se réalisent.
    Or, justement, vos craintes me paraissent prématurées, voire injustifiées, à ce stade-ci de l'histoire tourmentée du PQ. En effet, vous aurez sans doute remarqué que le mot «indépendance» n'est plus tabou depuis que PKP l'a réhabilité dans les esprits au cours de son trop bref passage à la tête de ce parti. Que tous les candidats aient désormais ce mot à la bouche, c'est déjà une bonne nouvelle! Certes, si l'on fait exception de Martine Ouellet qui en parle de manière décomplexée, tous donnent l'impression que le projet de pays ne fait pas partie de leurs priorités immédiates. Mais tous ont néanmoins dévoilé avec plus ou moins de conviction leur stratégie plus ou moins viable et bien étayée visant à atteindre cet objectif.
    Par conséquent, peu importe qui prendra la barre de ce qui demeure jusqu'à nouvel ordre le vaisseau amiral de l'indépendance, je suis d'avis qu'il serait davantage utile et efficace de talonner de près son futur capitaine que de le dénigrer sans arrêt et d'inviter les simples matelots comme moi à abandonner le navire. Je reste d'ailleurs persuadé que vous êtes le mieux placé de nous tous pour suivre à la trace, conseiller et aiguillonner l'ensemble des dirigeants péquistes, qui - pour leur plus grand malheur et pour notre plus grande joie! - ne peuvent désormais plus feindre d'ignorer ni votre existence ni la pertinence de vos réflexions!
    Il sera toujours temps, au vu des résultats électoraux d'octobre 2018, d'envisager si nécessaire une meilleure façon de parvenir au but fixé. D'ici là, pas de panique sur le Titanic! Acharnez-vous à rayonner encore davantage au lieu de perdre votre temps à vouloir jouer les éteignoirs! La victoire tant espérée est à ce prix!
    ¡Hasta la victoria siempre!

    Cordialement,
    Normand Paiement

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    5 octobre 2016

    Monsieur Paiement,
    Il est hors de question que j'appuie le PQ si celui-ci abandonne l'indépendance et qu'il continue de la dénigrer; ce que les trois candidats ¨fédéralistes¨ à la direction du PQ ont la ferme intention de faire.
    Et ce refus n'a absolument rien à voir avec un quelconque dépit d'avoir perdu. Ça fait longtemps que je suis habitué à voir perdre mon peuple...
    Quiconque a visionné mes vidéos sait que, quoi que fassent le PQ actuel et ses alliés fédéralistes, je ne deviendrai jamais fédéraliste et que, si je suis indépendantiste, c'est pour des raisons parfaitement rationnelles.
    Comme je l'ai abondamment expliqué ailleurs, les Québécois n'ont jamais contrôlé leur territoire, leurs frontières ou leur immigration. Or, malgré une immigration massive de six ou sept millions d'immigrants (peut-être plus) qui s'est étendue sur 256 ans et malgré la volonté arrêtée de nous détruire du plus puissant empire ayant jamais existé, à savoir l'empire britannique, nous formons encore aujourd'hui les trois quarts de la population. Or, il y a des raisons géopolitiques absolument fondamentales à cette survivance; des raisons qui ne disparaîtront pas et qui font que, tôt ou tard, le mouvement renaîtra de ses cendres sous la gouverne de nos descendants ou de ceux des immigrants qui nous auront remplacés.
    Ce que je constate chez beaucoup d'indépendantistes actuels, c'est qu'ils retournent d'instinct aux vieux réflexes de perdants de leurs ancêtres qui votaient ¨rouge¨ ou ¨bleu¨ par habitude ou par tradition et ce, même si les deux partis ne se distinguaient l'un de l'autre que par une très légère différence dans le discours.
    Il est absolument certain qu'un PQ dirigé par Lisée ou Cloutier va continuer à bavasser contre Ottawa pour ¨aller chercher notre butin¨ comme disait Duplessis mais ce discours aura en fait pour but, non ¨d'aller chercher notre butin¨, mais d'aller chercher vos votes.
    Une fois au pouvoir, il est encore plus certain que le PQ ne fera pratiquement rien pour faire progresser le Québec étant donné qu'il sera prisonnier du système fédéral. Il n'essaiera même pas de changer la moindre virgule de la loi 101 sous le prétexte électoraliste bien commode qu'il ¨ne faut surtout pas mettre en danger la paix sociale¨!!!
    Quant à l'idée de réduire l'immigration à un niveau raisonnable, ce qui est d'une urgence criante, n'y comptez même pas car les dirigeants du PQ auront bien trop peur de passer pour de gros méchants nazis s'ils se mettaient à agir comme le font tous les autres peuples normaux du monde.
    Vous noterez que si je dépense tant d'énergie pour défendre les intérêts de mon peuple, c'est certes pour des raisons de nature intellectuelle, mais c'est surtout parce que c'est mon devoir de le faire. Que voulez-vous? Je suis né ici et maintenant; c'est-à-dire n'importe où et n'importe quand dans le continuum espace-temps. Je fais donc mon devoir, mais sans me faire trop d'illusions sur mon époque...
    En résumé, je vous dirai que, pour moi, un PQ ayant retourné casaque sera devenu un ennemi juré! On est cohérent ou on ne l'est pas!

  • Marcel Haché Répondre

    5 octobre 2016

    @ M. Paiement.
    Je continuerai de voter pour le P.Q. quoi qu’il arrive, quand bien même ce serait Martine Ouellet qui serait élue à la direction du P.Q.
    Mais vous-même, M. Paiement, s’il fallait que ce soit J.F. Lisée qui devienne le prochain chef du P.Q. s’il fallait que Martine Ouellet soit quasiment désavouée, vous resteriez fidèle au P.Q. et voteriez encore pour lui ?
    N’assisterions-nous pas- pouvez-vous nous l’assurer si vous signez de votre nom, (comme moi), à d’autres souveraines contorsions dont les référendeux sont les champions, pour finalement faire valoir, à votre grand regret évidemment, que vous seriez dorénavant plus à l’aise avec les buts et les méthodes préconisées par O.N. ?
    Salutations.

  • Monique Chapdelaine Répondre

    5 octobre 2016

    Je suis entièrement d’accord que Martine Ouellet mérite notre appui, et que le prochain chef aura besoin de l’appui de tous ses collègues et de tous les militants pour continuer la montée vers l’indépendance.
    À François Ricard
    Pourquoi dites-vous que Martine Ouellet veut précipiter le référendum ? Si vous avez bien lu le texte de M. Paiement, le référendum sera précédé d’un plan d’action :
    « Elle seule a établi un plan d’action en ce sens qui comprend des gestes de rupture concrets et réalistes : abolition du serment de la reine, mise en place d’une déclaration de revenus unique, renforcement du réseau des délégations du Québec à l’étranger, élaboration d’une constitution québécoise, etc. »
    Martine Ouellet veut réaliser son plan d’action en six ans, lequel sera suivi du référendum. Alors, je répète ma question : Pourquoi dites-vous que Martine Ouellet veut précipiter le référendum ?

  • Normand Paiement Répondre

    5 octobre 2016

    @ François Ricard
    Je désespère simplement de voir le PQ cesser un jour de tourner en rond, de louvoyer et de tergiverser sur la question nationale. Pas vous?
    En ce sens, Martine Ouellet m'apparaît comme la dernière chance du PQ de mettre enfin clairement le cap sur l'indépendance. Je veux bien croire que nous différions d'avis à ce sujet, mais je reste néanmoins persuadé que vous et moi sommes d'accord sur au moins un point : pour moi aussi bien que pour vous, le référendum n'est qu'un outil permettant d'arriver à cette fin, rien de plus!
    Or, contrairement à ce que vous laissez entendre, il en est de même pour Martine Ouellet, tout comme c'était le cas pour PKP avant elle. Prenez la peine de regarder son programme et vous verrez qu'elle a élaboré un plan d'action original et audacieux visant à faire du Québec une république laïque dotée d’une constitution que le peuple sera appelé à approuver par référendum... à la fin d'un long processus de consultation populaire qui prendra la forme d'un grand débat national (http://martineouellet.quebec/actualite/plan-ouellet-2018-2022-republique-quebec/).
    En somme, son objectif est de rompre définitivement avec la monarchie constitutionnelle du Canada d'ici à 2022. Ce qui lui laisse 6 ans pour mettre son plan à exécution et le mener à bien! Est-ce trop «rapide» à votre goût? De combien de temps avez-vous encore besoin avant d'accepter l'idée que le Québec pourrait alors devenir indépendant si nous faisons le bon choix ici et maintenant? De quoi avez-vous peur au juste pour tenter de justifier aussi maladroitement votre refus d'aller de l'avant avec un projet aussi emballant?...
    Au lieu d'hésiter et d'appliquer les freins, il faut savoir saisir l'occasion au moment où elle se présente! Après, il pourrait être trop tard...
    Cordialement,
    Normand Paiement

  • François Ricard Répondre

    5 octobre 2016

    Depuis quelques semaines, Martine Ouellet et ses ouailles nous répètent à plus que satiété que, parce qu'ils sont pour un référendum rapide, ils sont les seuls véritables indépendantistes.
    Foutaise, messieurs, dame. Le référendum n'est qu'un outil dont on doit se servir en temps oppoortun. Un outil ne saurait être ni un projet de société ni une stratégie d'indépendance. Il n'est qu'une tactique parmi tant d,autres D'ailleurs, c'est cette insistance sur le recours à un référendum précipité qui m'a fait m'éloigner de Martine Ouellet.
    Croire qu'un référendum est une baguette magique qui conduira à l'indépendance est irréaliste.