Hydro-Québec a dévoilé vendredi un contrat de 20 ans pour vendre de l’électricité à Énergie NB Power, au Nouveau-Brunswick, lui permettant ainsi de progresser un peu plus dans l’écoulement de ses surplus tout en poursuivant les discussions avec la ville de New York de façon active.
Le contrat de 47 TWh au Nouveau-Brunswick, où Hydro-Québec a envoyé 7 % de ses exportations en 2018, générera pour la société d’État des revenus d’un peu plus de deux milliards sur sa durée. La province maritime a commencé ses importations d’électricité auprès d’Hydro-Québec en 2012.
« [Énergie NB] voulait acheter plus d’énergie verte du Québec, prolonger pour sécuriser jusqu’en 2040 » les achats d’électricité, a dit en entrevue téléphonique le p.-d.g. d’Hydro-Québec, Éric Martel, qui était au Nouveau-Brunswick vendredi matin pour une conférence de presse avec son vis-à-vis, Gaëtan Thomas.
Le contrat repose sur l’utilisation d’une interconnexion déjà existante. « Le besoin était là. Ils étaient contents de nos services jusqu’à maintenant, notre réseau est extrêmement fiable », a ajouté M. Martel. D’autant plus que c’est par le Nouveau-Brunswick qu’Hydro-Québec passe pour acheminer une partie de ses exportations vers les États-Unis.
Il est bien connu que la société d’État est aux prises avec des surplus depuis plusieurs années et qu’elle a multiplié les efforts au fil du temps afin de signer des contrats hors Québec.
Sur 20 ans, le contrat de 47 TWh au Nouveau-Brunswick représente une moyenne annuelle de 2,35 TWh. Cela s’ajoute à l’entente qu’Hydro-Québec a signée avec le Massachusetts prévoyant des exportations annuelles de 9,45 TWh si le projet New Energy Clean Energy Connect, qui passerait par le Maine, obtenait toutes les autorisations nécessaires pour une mise en service en 2022.
Le contrat avec la ville de New York n’est pas signé mais « il y a beaucoup de discussions qui prennent forme présentement », a dit M. Martel. En prenant le contrat du Nouveau-Brunswick et en y ajoutant un contrat new-yorkais du même ordre que celui du Massachusetts, soit d’environ « 10 TWH aussi, on est rendu à 22 TWh. Ça, ça voudrait dire qu’on aurait à peu près écoulé nos surplus », a-t-il poursuivi.
Deux autres ententes
Une deuxième entente présentée vendredi par Hydro-Québec et Énergie NB porte sur la réfection de la centrale de Mactaquac, près de Fredericton. L’installation, mise en service en 1968 et responsable de l’approvisionnement énergétique de 12 % des foyers du Nouveau-Brunswick, vit un problème lié à une réaction chimique qui entraîne un gonflement et une fissuration du béton. À 660 MW, la puissance de la centrale est environ le tiers de celle de Beauharnois, à l’ouest de Montréal.
Pour Hydro-Québec, qui « offrira des services conseils, réalisera les travaux de conception et assurera la supervision technique du projet », le contrat rapportera environ 100 millions sur la durée de la réfection, qui prendra une douzaine d’années, a dit M. Martel. La durée de vie utile de la centrale serait ainsi prolongée jusqu’en 2068.
Enfin, Hydro-Québec et Énergie NB ont convenu d’entamer des pourparlers portant sur des interconnexions supplémentaires entre les deux provinces, l’objectif étant d’accroître les exportations vers les Maritimes et les États-Unis.