Hydro à la solde de Québec

Une situation anormale





C’est incroyable de voir la dépendance d’Hydro-Québec envers son actionnaire unique, le gouvernement du Québec.


Comme on sait, c’est le gouvernement qui dicte d’avance à la haute direc­tion de la société d’État le montant des profits annuels (incluant le dividende) qu’il s’attend à recevoir pour garnir ses coffres.


Bon an mal an, quand Hydro-Québec réclame devant la Régie de l’énergie une hausse de ses tarifs c’est fondamentalement en vue de répondre à la commande de profits qu’anticipe encaisser le gouvernement du Québec.


Il revient à la Régie de l’énergie, elle aussi propriété exclusive du gouvernement du Québec, de déterminer annuellement le taux d’augmentation des tarifs d’électricité, et ce, en tenant compte d’une foule de paramètres fournis par Hydro pour justifier la hausse demandée.


FAIRE-VALOIR


Dans le merveilleux monde de l’hydroélectricité québécoise, il y a un boss et deux faire-valoir. Le boss c’est évidemment le gouvernement, avec ses exigences financières. Et les deux faire-valoir? Il y a Hydro-Québec qui concocte une demande d’augmentation en fonction de la commande gouvernementale des profits et la Régie de l’énergie qui a pour rôle de justifier auprès de la population l’augmentation accordée à Hydro en vue de répondre aux attentes de rentabilité du gouvernement du Québec.


Pour vous montrer, preuve à l’appui, à quel point l’indépendance d’Hydro-Québec envers son actionnaire unique frise parfois le ridicule, il suffit de décortiquer la hausse de tarifs que la Régie de l’énergie vient d’accorder à Hydro.


La hausse décrétée est de 2,9% à partir du 1er avril. Elle se décortique comme suit: un supplément de 2,1% pour éponger les coûts des nouveaux approvisionnements éoliens; une hausse de 0,4% pour l’électricité patrimoniale; et une augmentation de 0,4% pour la croissance nette des coûts.


C’est donc dire que les nouveaux approvisionnements en électricité éolienne accaparent à eux seuls 72% de l’augmentation accordée pour le 1er avril.


Alors qu’Hydro-Québec est aux prises avec d’énormes surplus d’électricité, le gouvernement du Québec exige de sa société d’État de continuer à favoriser le développement des marchés de production d’énergie éolienne, et ce, à prix fort.


Hydro-Québec est ainsi condamnée à acheter à prix élevé de l’électricité éolienne dont elle n’a pas besoin.


SUR NOTRE DOS


Le développement forcé de cette filiè­re éolienne se fait sur le dos de l’ensemble des Québécois puisque la facture est annuellement refilée dans la hausse des tarifs accordée par la Régie de l’énergie.


Ne perdrez pas de vue que la Régie est l’organisme mandaté par le gouvernement pour légiférer les augmentations que la société d’État aura le droit de nous imposer dans le but de verser au gouvernement le profit anticipé!


MÉCHANTE INDÉPENDANCE.


Je vous rappelle en terminant qu’Hydro-Québec a rapporté dans les coffres du gouvernement du Québec rien de moins que 4,8 milliards de dollars en 2014, ce qui comprend un dividende de 2,5 milliards $, plus des revenus 2,3 milliards $ liés à diver­ses taxes et redevances.




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