HENDERSON c. Procureur général du QUÉBEC

A propos du jugement de la Cour d`Appel du Québec, le 30 août 2007

Tribune libre - 2007

Curieux et, me semble-t-il, bien futile jugement… sauf à y voir une (autre) manœuvre politique terroriste, déguisée, de nos juges tirés des très exclusifs « gros bureaux » fédéralistes (contre les aliénés mentaux politiquement corrects).
C`est qu`il « constitutionnalise » a priori pour en faire un « objet recevable » un texte où il n`est nullement question de constitution mais seulement, et en deça de celle-ci, de philosophie anthropo-ethno-sociologico politique et géographique ! Beau « charriage » !
Le Législateur de la Loi 99 « dit » le Peuple, et ne fait qu`en déduire, fort respectueusement au demeurant, l`État pertinent ! Il constate DES FAITS d`évidence générale, première ! Or est-ce vraiment justiciable ? Flagrant délit de mégalomanie judiciaire qui s`attribue « juridiction » sur la totalité de la Réalité. Voila qu`on se permet de batifoler hors de l`« obligation de réserve » : une désinhibition qui me semble relever de la psychiatrie…

Sur ladite Philosophie repose évidemment, avec le reste, tout l`édifice juridique.
Mais ceci inclut les juges eux-mêmes, qui devront ainsi décider de la validité relative de leurs fondements existentiels ! De leur « dignité » ! Se rappeler que dans bien des pays aussi civilisés que le nôtre ils sont élus par le Peuple, et qu`ici même ne sont que désignés par le politicien au pouvoir, souvent minoritairement par surcroit, et sur une base tout sauf noble et transparente …
Fragile, la « dignité » !
Or on peut douter de leur experte « compétence en cette matière », et ce dans tous les sens concevables de ces termes ! Des amateurs plus ou moins éclairés tout au plus en ces domaines. Comme plusieurs citoyens cultivés, mais sans plus.
Et alors, pour l`autorité qui consiste à « faire naître » (A. de St Exupéry) en « s`enracinant en soi-même », on repassera ! Et pas « avec respect » car il n`y a vraiment rien là de « respectable ».

Situation loufoque: le tribunal appelé à se prononcer sur la validité des articles 1 à 5
et 13 de la Loi 99, qui ne prétendent nullement créer, donner ou attribuer des droits au peuple québécois mais, en toute « clarté », ne font que lui en reconnaître et les déclarer solennellement, aura à décider si le Peuple québécois existe, si un peuple est souverain, si sa souveraineté l`autorise à choisir son mandataire, s`il peut retirer à l`un son mandat partiel pour, le donnant à l`autre, conférer à ce dernier de son choix un mandat politique général et complet par un vote démocratique… Domaine où règne le Droit Naturel, celui qui opère entre les deux oreilles des citoyens et qui existe indépendamment de la « logorrhée » positive sécrétée par leurs parlements… forcément « positiviste », ben voyons !

Loufoque parce qu`on est à l`évidence dans le domaine Politique qui est celui des rapports de force où tout se négocie, que le Droit constitutionnel est l`interface entre la Politique et le Droit, que cet interface est assimilable à celui qui existe entre le Créateur et sa créature, entre l`Auteur et son œuvre, que l`Auteur a autorité sur l`œuvre, qu`en somme la Politique est la Mère du Droit et non l`inverse !
Et que « la Loi », à laquelle il est primaire de réduire « le Droit » qu`elle n`épuise pas, tant s`en faut, (trop de juristes qui croient faire « du Droit » ne font platement que « de la loi » !) n`en est en fin de compte que la petite fille…

Loufoque aussi parce que si la dépendance relève du Droit en tant que`impliquant l`imposition de son poids par l`un sur les épaules de l`autre, l`Indépendance relève par essence du domaine de la Liberté et par définition s`extrait du droit.
LA « PRIMAUTÉ DU DROIT » NE PEUT EXISTER QUE LÀ OÙ IL Y A MATIÈRE À DROIT ! Or l`Indépendance représente la levée d`une obligation et la rupture du lien générateur de droit : un droit, parce que se définissant comme « une liberté opposable à autrui » et même « imposable à autrui » s`il est « fondamental » en ce qu`il « fonde » un rapport interpersonnel, n`existe que dans la mesure où existe un rapport concret d`opposition ou d`imposition à un « Autrui » : s`en séparer en est l`exact contraire !
Et de plus, les « libertés » qui ne sont que des « démembrements » de la « Liberté », « pouvoir d`initiative de l`individu sur lui-même », relevant de la stricte intimité de ce dernier, se vivent hors du droit et de toute atteinte de sa part.
Sauf à poser en principe un rapport de propriété d`un peuple à l`endroit de l`autre, ce qui reviendrait à poser que le premier est fondamentalement supérieur à l`autre (raciste, ça!) qui n`aurait pas assez d`existence pour détenir l`attribut naturel qu`est la Liberté et priverait son propriétaire, en renonçant… librement (contradictoire mais comment pourrait-il en être autrement ?) à dépendre de lui, d`un avantage qui ici ne saurait être a priori que naturel sous peine de relever de l`illégitimité…
Même si on est en royauté, la Reine n`y est plus, et depuis belle lurette, de Droit Divin, la propriétaire de ses sujets !

En tant que rupture du lien de droit, la prise d`indépendance est bien sur « illégale » , et par nature en plus ! « Tu quitteras ton père et ta mère », dictait le Christ. Même s`ils te l`interdisent, doit-on comprendre. Faut croire qu`il prêchait l`illégalité par la désobéissance à l`autorité de la loi parentale !

Loufoque, vous dis-je !

Ceci dit, puisqu`on est en Politique et que la volonté Politique, pour peu qu`elle s`exprime, aura toujours le dernier mot, ce jugement n`est pas dangereux en lui-même.
Il l`est plutôt en tant que manipulation sordide de la « crainte révérencielle » que l`on se sent obligé d`éprouver a priori à l`endroit de leurs Seigneuries des tribunaux, de «la Loi», «du Droit», de «la Constitution».
Or, et Monsieur le Duc de La Rochefoucauld à qui la Fronde et la Cour avaient appris qu`« Il suffit parfois d`être grossier pour éviter les pièges d`une habile personne ! » approuverait sans nul doute ce discours, la Cour d`Appel du Québec vient une deuxième fois en 15 jours de nous montrer son cul : bottons-le lui en tout mépris, « pro tanto » comme ils disent !
Elle s`abaisse à descendre dans l`arène de l`indécence et du grotesque ? Affrontons-la à ce niveau, sans pitié ni respect imbécile de perdant ! Le ridicule ne tue peut-être pas, mais il invalide à coup sûr ! La Politique ( « P » majuscule…), c`est à dire nul autre en fin de compte que le «Peuple », doit lui rappeler qui est son Maître !
Il ne faut rien d`autre que la mettre de gré ou de force sur la défensive sous peine de perdre sa seule arme qui est sa crédibilité : que pourra-t-elle, et le Gouvernement fédéral son patron, contre un « mépris de cour » universel ?

Idem pour la Cour suprême, plutôt insignifiante en plus par les temps qui courent :
ça va de soi.

En bonus, excellent exercice mental de libération préparatoire à l`Indépendance,
face à ce Canada qui n`est et n`a jamais été, comme institution, autre chose que…
« At best a myth, at worst a fraud ! » .

Faisons bien la Politique, et laissons braire les tribunaux !
Occupons nous BIEN de la Mère: NOTRE bébé en sera beau…


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    4 septembre 2007

    Rappelons-nous la citation de Georges Santayana concernant l'oubli du passé, oubli qui souvent se transforme en masochisme et mauvaise foi, affectant l'avenir collectif à cause des gens qui préfèrent le statu quo d'un régime colonisateur conduisant à l'autoexclusion, plutôt que la convergence vers un projet de libération nationale :
    «Quand on ne profite pas de l'expérience... l'enfance est perpétuelle. Ceux qui ne peuvent --ou ne veulent-- se rappeler le passé sont condamnés à le répéter.»

  • Archives de Vigile Répondre

    4 septembre 2007

    Le 1 septembre, 2007. Copie corrigée le 02 et recorrigée le 04.
    NOUI à la diversité culturelle, mais c'est non à l'exception culturelle qu'est le multiculturalisme canadiAn !
    Ce texte s'est approprié (puis leur a fait dire tout et son contraire) d'idées contenues dans (a) "La diversité culturelle nuit-elle à la société ?", du journaliste Antoine Robitaille le 16 août et (b) "Ouverture ?" du journaliste Christian Rioux, le 31 août 2007, tous deux chroniqueurs au journal Le Devoir.
    Ce qui agace les Québécois chez nos prêcheurs d'ouverture aux autres, c'est qu'ils ne dissimulent pas leurs volonté maléfique de s'en prendre aux prétendues fautes de nos ancêtres canadiEns. Le mot "ouverture" en latin, signifie trou, espace béant, et n'a donc rien à voir avec l'acceptation des altérités au Québec. En autant qu'elle soit réalisée selon NOS termes et valeurs québéco/canadiEnnes françaises !
    Fermés aux autres, NOUS !? Les premiers colons et nos coureurs des bois dont les jésuites se méfiaient tant, étaient-ils fautifs dans leurs ouvertures aux Amérindiens, alors qu'ils forniquaient avec eux et s’ensauvageaient ? Veut-on parler de ces anciens CanadiEns, qui accueillirent à bras ouverts les Irlandais cathos fuyant la famine induite par l'anglo chez eux. Des Irlandais québécois aujourd'hui traîtres au "nous", Lawrence Cannon en témoigne ! S’agit-il de notre "fermeture" à la nation métisse du Manitoba que nous avions embrassé, avant que les Mitchifs nous répudient !? Ou de l'ouverture-exil désespéré de ce 1 à 2 millions de Québécois, forcés par la British American Land Co., d'aller vivoter aux Etats-Unis jusqu'à ce que l'assimilation s'ensuive ? Soit dit en passant, le sociologue canadiAn John F. Conway estime que nous serions aujourd'hui 15 millions de français en Amérique du nord, n'eut été du racisme inné des Britishs, des Amerloques et des CanadiAns. NON, les Québécois de souche française n'ont pas de leçons de multiculturalisme ou de 'multi-ethnicisme' à recevoir de quiconque !
    Dire qu'à une autre époque, le lord anglais Durham voulait faire accéder les Canadiens français à la "civilisation" en leur inculquant la langue anglaise par la force. BELLE OUVERTURE, indeed !
    Pour les disciples du CHEAP LABOUR MONDIAL, l’immigrant est devenu la nouvelle classe ouvrière rédemptrice de la déshumanité des PRÉPONDÉRANTS. Ce qui explique les réactions hypocrites de vierges offensées tel Mario Dumont, John Charest et la Marois - tous des droites conservatrices de leur propre butin - tous trois en faveur de la mondialisation de la pauvreté ! Partout dans le monde des nantis, mais surtout aux USA, au Canada-anglais et dans le monde anglo-saxon, l’immigration à outrance est une obligation infernale, sous peine de voir poindre une récession économique mondiale. Les bas salaires alimentent la richesse des prépondérants. Alors que la majorité chez les cuistres des autres classes sociales, entre ouvriers, classe moyenne et classes intermédiaires, tempèrent sottement leur désapprobation de cette escroquerie globale, espérant eux aussi accéder un jour aux richesses promises par la mondialisation des économies nationales.
    Il y a quelques années, les Allemands, au passé nazi récent, ont combattu bec et ongles l'enracinement de l'immigration chez eux, puis se sont donné pour la contrer, une loi empreinte de racisme. Le taux d’immigration se mesure au compte-gouttes en Allemagne, puis aux rythme de réunifications familiales et l'asile politique (clin d'oeil à contrecœur aux instances étrangères et internationales telle l'ONU), et ce taux demeure donc des plus bas. Il y a aujourd’hui un consensus dans une société allemande excédée par les étrangers, pour qu’il en soit ainsi. On ose à peine imaginer comment réagiraient les Allemands, s’ils étaient dans la même situation que "nous" au Québec.
    En France, les propos outranciers de Sarkozy envers la racaille chez les jeunes, et le harcèlement de jeunes beurs et noirs par des policiers racistes, ont soulevé une indignation tout au plus mitigée dans la population française. Pour leur part les socialistes français INTERNATIONALISTES (donc prompts à soumettre leur propre État national aux diktats d'une entité supranationale), gauchistes pourtant réputés sympathiques aux immigrants, disent maintenant vouloir limiter l’immigration au seul regroupement familial et à l’accueil des réfugiés politiques. Puis, ces Français sont tellement vendus à la supériorité présumée de langue anglaise et à l'internationalisme qu'ils se laisseront "manger la laine sur le dos".
    Ainsi, certains états-majors politiques et économiques des pays industrialisés du G-7 (ou 8 ou 9 ou 30 qu'ils soient), tout opportunistes, racistes et xénophobes qu'ils soient, prennent maintenant peur devant le désastre social et écologique qui s'annonce, et souhaitent limiter l'immigration. Même sous peine d'encourir les foudres des divers patronats nationaux mécontents. Même pour eux, trop - c'est TROP !
    Remarquez que chaque NATION a parfaitement le droit de déterminer le nombre d’immigrants qu’elle veut recevoir sur son sol NATIONAL, sans devoir subir l’opprobre de donneurs de leçons multiethniques.
    Pour ma part je suis en faveur d'une immigration limitée et programmée dans ses moindres détails, et pour peu qu'elle profitera autant aux pays receveurs d'émigrants, qu'aux pays les plus pauvres de la planète. Et qu'elle soulagera les plus déshérités de ces pays pauvres. Et non pas sournoisement, comme cela se fait présentement, pour inclure les élites opportunistes, individualistes, apatrides et (sic) cosmopolites de ses pauvres pays du Tiers-monde !
    Quant à moi, j'ai changé mes croyances (même en ce qui a trait à la diversité culturelle), suite à la lecture de l'article du journaliste 'ethniciste' (= antinationaliste) du Devoir-de-tous-les-accommodements Antoine Robitaille, texte intitulé "La diversité nuit-elle à la société ?" J'ai changé de OUI à NOUI, ma conviction sur la désidérabilité de la diversité culturelle dans un pays donné (d'où mon titre, ci haut). Et je suis OUTRÉ par les conclusions que tire le sociologue américain Robert Putnam (et le compte-rendu de Robitaille) dans l'article de référence, intitulé "E Pluribus Unum : Diversity and Community in the Twenty-First Century". À SAVOIR selon Putnam (et Robitaille), qu'il est tout à fait correct pour l'Occident de PILLER les pays du Tiers-monde de leurs élites instruites et nantis, de les PRIVER de leurs meilleurs éléments humains, afin d'avantager outrageusement nos pays occidentaux déjà prospères ! Pays occidentaux que Putnam et Robitaille baptisent impudiquement "pays diversifiés" culturellement (sic !).
    Ce qui a rendu le sociologue Robert Putnam célèbre, c'est sa déclaration à savoir que TROP de diversité culturelle dans un État national donné, cause de sérieux problèmes d'ANOMIE, c'est à dire un état de désorganisation et de déstructuration de ladite nation (ici, la québécoise) - dû à la disparition partielle ou totale, des normes et des valeurs communes des membres de cette nation - québécoise et française. Putnam a alors été -
    1° ovationné, (par des nationalistes ethnoculturels comme moi),
    2° acclamé, pour toutes les mauvaises raisons, par des racistes américains tels Pat Buchanan et Samuel Huntington, et,
    3° décrié par -
    (a) des universitaires américains des diverses gauches, qui estiment que Putnam a trahi "son camp", et,
    (b) dénoncé par des antinationalistes québécois et fédéralistes civiques notoires - pluralistes à outrance, telle Micheline Labelle de la chaire 'ethniciste' du CANADA - le CRIEC (le Centre de recherche sur l'immigration, l'ETHNICITÉ, et la citoyenneté. ('Ethnicité' est un néologisme jamais entré au dictionnaire et que je défini alors comme signifiant "antinationalisme raciste"). Labelle, et son comparse le philosophe Daniel Weinstock (membre-conseil de la malfamée Commission Taylor-Bouchard) - sont tous deux de l'Université fédéraliste de Montréal. Tout comme Laval U., est fédéraste.
    Plus loin dans l'article, Putnam renchérit avec son concept de "CAPITAL SOCIAL" (lequel affirme Robitaille "frappa les esprits, pénétra le vocabulaire", et rendit Putnam la coqueluche sociale qu'il est aujourd'hui). Putnam fait remonter son concept de capital social jusqu'à Tocqueville au XIXe siècle, lequel "avait présenté comme un élément essentiel de la démocratie américaine, les ASSOCIATIONS VOLONTAIRES". Qui ne sont rien d'autre que nos CORVÉES de la Nouvelle-France, et plus tard celles du Canada français d'antan, revues, copiées et reprises.
    Selon lui, il arrive que de trop nombreux "CONTACTS" entre les membres d'une nation établie sur un territoire depuis des centaines d'années, ET, les trop nombreux groupes ethniques qui envahissent ce territoire national de la nation SOUCHE, résultent en des "CONFLITS". Il arrive alors, de façon tout à fait prévisible, que les membres de la NATION d'ACCUEIL se replient sur eux mêmes, et tous, les altérités comprises, se réfugient dans des GHETTOS. Trop de promiscuité culturelle devient TROP !
    Selon Putnam, "les gens qui vivent dans des lieux (TROP) diversifiés (par une immigration sauvage ayant pour but d'inonder le territoire du Québec de CHEAP LABOUR), ces gens "se réfugient alors dans leur carapace." L'individu (par exemple le Québécois de souche, de langue et de culture françaises), pour reprendre une autre formule de Tocqueville, "se réfugie alors dans la solitude de son coeur".
    Robitaille fait alors dire à Putnam pour clouer le cercueil du multiculturalisme canadiAn, que les Québécois "font alors MOINS confiance à leur voisins étrangers, ils se reconnaissent MOINS dans leurs divers gouvernements qui les enterrent sous cette immigration massive, puis désabusé devant la non réceptivité de leurs élus, les Québécois vont MOINS voter - font MOINS de bénévolat, puisqu'ils n'appartiennent plus à une communauté où ils sont à l'aise ! Ils font MOINS de dons pour les mêmes raisons citées, et participent MOINS à des projets communautaires. Dixit Putnam, le fameux "capital social" étant devenu ASOCIAL - plusieurs se referment sur eux-mêmes et s'affaissent devant leur appareil TV. Et moi d'ajouter, exit la socialité, qui est l'instinct et la volonté de socialiser des Québécois.
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    J'arrive ENFIN là où je voulais arriver, avec mon NOUI en appui à une certaine diversité culturelle. Pour dire qu'Ottawa, Canada, la ville anglo-saxonne où je suis né et habite, était avant l'arrivée des étrangers, d'un ennui total. On y mangeait généralement de façon exécrable. Ottawa était ville provinciale en ce qu'il n'existait que les deux clans, entre anglos et francos. Il est à peine exagéré de citer l'expression consacrée, que le Mail de la rue Sparks au coeur de la ville, était si déserté dès la brunante, qu'on y roulait les trottoirs, vu le peu d'usage qu'on en faisait durant la soirée.
    Depuis, avec l'arrivée des divers groupes ethniques (des "groupes" à ne pas confondre avec les minorités officielles canadiAns (entre la française, l'anglaise et les tribus amérindiennes) - des groupes ethniques épars sans droit à l'appellation de minorité avant plusieurs centaines d'années) - DONC, avec l'apport de ces groupes ethniques, Ottawa bourdonne d'activités (oui, tous les clichés y passent), la vie culturelle éclate dans toute sa diversité cosmopolite, la dichotomie anglo-franco s'est amenuisée, les affaires y sont plus prospères, et il n'est pas rare de manger superbement dans nos restaurants ethniques.
    On peut aussi, sans être qualifié de raciste, ne pas vouloir vivre dans un Québec où chaque communauté culturelle cultive sa propre identité, aux frais de la majorité/minorité française ! D’ailleurs, tel que démontré par l'auteur canadiAn Neil Bissoondath venu de la Barbade, s'établir au Québec, ce multiculturalisme 'ethniciste' (lire raciste) est une farce idéologique qui s’est développée dans le monde anglo-saxon international. Un monde wasp où la pression de l’intégration à la langue anglaise est si puissante, que la sacralisation des identités culturelles des immigrants n’y change rien. Tout se termine en anglais, de toute façon. Il est à parier que les archiprêtres canadiAns du multiculturalisme 'ethniciste' ne seraient pas du tout aussi militants en sa faveur, s’ils n’étaient que 7 millions à parler anglais dans un océan de 300 millions de francophones !
    Les Québécois ont donc toutes les raisons au monde de honnir l'immigration à outrance sur leur sol national, en ce que depuis la création du multiculturalisme canadiAn par Elliott P. Trudeau, on sait qu'il a pour but explicite de les enterrer sous une masse d'immigrants ! De génocide tout court, à un ethnocide soft à notre endroit. Et nos élites québécoises mesquinement individualistes, cupides, avides et égoïstes, sont là qui 'watchent', béatement.
    Mince consolation - c'est cette même immigration massive encouragée par le Canada-anglais, qui a fait d’eux, un extrême minorité au Canada, en moins de deux GÉNÉRATIONS. Et non pas en 2 siècles comme vous dites, M. Rioux - rappelons-nous dans les années 1940 et '50, du "No DOGS, NO JEWS and NO FRENCH-CANADIANS ALLOWED", même au Québec ! L'immigration a fait de ces wasps une minorité infime, dans l'Amérique du nord britannique qu’ils avaient fondé ! Déjà à Vancouver les menus sont souvent en mandarin ou en cantonnais SEULEMENT ! "Shot by a ball of their own shit", comme disent si bien les Américains !
    N’est-ce pas cette même immigration massive qui fait de Montréal une métropole où le joual-franglais est en déséquilibre instable total !? Ne parlons même pas du français, langue universelle ! Désabusés les Québécois de souche française attendent toujours la preuve, au-delà des beaux discours, autant du PLQ au pouvoir - que de l'ADQ-patronat ou du PQ-péculat --, que dans un futur rapproché, la loi 101 ASSIMILE véritablement à la communauté française du Québec, 100 % de ces nouveaux arrivants.
    Ce n’est pas être "fermé" à quoi que ce soit, que de le dire. Qu'on se le dise donc au Québec français !
    François Perrier.