La perspective des temps futurs de l'indépendance

Guider la levée du marasme

Tribune libre

Nul ne prétendra avoir la recette, surtout la cagnotte en ces temps de dépression. Qu’importe, le mouvement indépendantiste doit sortir de sa torpeur et fleurir au passage des temps changeants. Un retour s’impose d’emblée. Qu’on me comprenne bien, au grand jamais je n’ai été un féru des grandes théories. Avec les temps, j’en suis venu à une conception qui mettait l’importance sur l’économie des énergies et des actes au quotidien. Tout le monde jurerait par Séguin et Sauvé, encore qu’on me comprenne bien ici, le temps n’est pas à l’auto-contemplation placide de soi.
Tout autant je suis tenté par la comparaison historique, je n’en persiste pas moins par la nécessité du changement. Que ce soit sur le plan de la langue, des compétences que par la nécessité de franchir un certain seuil qui nous mène vers un « chez-soi », nous avons à plancher sur l’idée qui saura nous réunir au sein du même domicile. Pourquoi évoquer un domicile et non un véhicule? Mettons ceci sur la propension à une certaine lenteur de voyage.
Cap sur l’indépendance. Ok. Avant même cette idée de quelque cap sur l’indépendance, j’ai été amené à me familiariser avec l’éventualité d’une coalition et du RIN. Pour ma part, la coalition n’a jamais été remise en doute, et elle n’est sûrement pas le véhicule d’un parti politique. Voyons plus loin. Au moment d’envisager la refondation du RIN, j’apprenais alors que ce serait un mouvement politique et non un parti politique de plein droit. Mon cœur a fait un sursaut.
Réfléchir et mettre en actes ce que nous incarnons… Pour ce qui me concerne, l’action politique me sied bien. Je me sens tout à fait appelé par l’éventualité d’un engagement dans la politique partisane. Je sais également que la coalition s’impose d’emblée. Elle déterminera de la suite des choses. Si nous sommes mûrs pour l’indépendance, faisons en sorte que les structures et les alliances prennent forme. Quant à ce qui survient des structures actuelles, qu’elles suivent le sens du mouvement, elles seront à même de définir leur utilité.
Comme addendum, L’Aut’Journal a été un chef de file dans le relais des nouvelles des dissidents à la direction actuelle du PQ. Comme nous le savons déjà, Pierre Dubuc et Pierre Laviolette sont les principaux porte-paroles de SPQ-Libre. Ils n’ont jamais fait mystère de leur peu d’enthousiasme à l’égard du plan Marois. Si nous ajoutons à ceci les dissidences de Vigile.net et du journal Le Québécois, nous sommes à même de témoigner de la nécessité du changement de cap. Quant à ce qui relève de la formation d’un éventuel parti indépendantiste, prenons tout simplement acte d’une nécessité de pragmatisme.
La tenue de l’actuelle direction du PQ nous laisse interrogateurs. Quand le ton devrait être au ralliement et au rassemblement, nous en restons aux dissensions partisanes. Bien sûr, la dimension d’un parti définit une certaine conception terre-à-terre de l’appât du gain. Il n’en reste pas moins que la teneur pédagogique et l’enthousiasme face à la démarche entreprise nous laisse sur notre faim. Rallier certains anciens alliés, c’est faire preuve d’une grande âme, mais de sens pratique…?
Par-devers l’éventualité d’une élection prochaine, la sagesse voudrait que nous attendions et voyions ce qui se passerait au dépouillement des résultats du scrutin. Nos préoccupations n’en sont pas là et c’est pourquoi nous avons à envisager la suite des choses avant même cette figure élémentaire. Un compromis serait alors de réfléchir à l’éventualité et la réalisabilité d’une coalition des forces indépendantistes au-delà même de la lettre défunte de la marque de commerce souverainiste. Prenons en acte.


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2 commentaires

  • Élie Presseault Répondre

    29 juillet 2011

    Nous n’en sommes pas encore au point d’escompter que le PQ se plante d’un bloc, du moins du point de vue des fidèles à l’Histoire. Quant à ce qui consiste des changements de gestion du parti et des continuités qui ont persisté, nous pouvons percevoir une cause juste et légitime de protester à grande échelle et de revendiquer des réformes profondes.
    Là-dessus et en disant cela, je divergerai d’autant plus avec les analyses échangées jusqu’à maintenant. Je considère, pour ma part, que M. Curzi a la sagesse de consulter la base avant même de s’avancer dans les tranchées de la conquête de l’opinion publique. Ne pas point créer un nouveau parti et tabler sur une coalition d’ici la prochaine échéance électorale, c’est d’autant plus habile même si nous restons encore dans un certain flou artistique.
    Contrairement à vous, je n’ai pas encore abandonné tout espoir envers le PQ indépendamment de qui dirige le parti. Je crois par contre que la nécessité d’un éventuel parti indépendantiste formé de gens rompus à la politique gagne en pertinence. Certains théoriciens, écrivains et communicateurs de l’indépendance gagneraient notamment à s’enrôler dans l’arène pour autant qu’on s’attarde à l’éventualité de la création d’un tel parti.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juillet 2011

    [1] C'est ce qui va se passer d'ailleurs, car il est raisonnable de penser que Pauline Marois ne voudra pas quitter la chefferie du Parti Québécois.
    [2] Elle a trop travaillé et manoeuvré en coulisses pour devenir la première première ministre de la province de Québec qu'elle ne va pas lâcher facilement le "gros lot".
    [3] Il faudra donc attendre que le PQMarois se fasse planter bien comme il faut avant de reprendre le combat différemment en nous ayant débarrasser entre temps de tous les carriéristes et arrivistes qui hantent ce parti depuis trop longtemps pour améliorer leur sort et leur carrière.
    [4] Si c'est le prix qu'on doit payer pour arriver au pays, je suis prêt à attendre encore un autre 4 ans.
    [5] De toute façon, avec le PQMarois, à part les limousines ministérielles de certains, il ne va pas se passer grand chose d'intéressant à l'horizon.
    Pierre Cloutier