Tuerie, drame

Tribune libre

Au dernier texte, j’expédiai ceci sur l’initial : « Réjean Tremblay est parti. Et alors? » Sur le coup, je passai au prochain sujet. Il est des moments que les témoignages se passent de circonstances.
Quand nous lisons à propos d’un père qui dit de son fils qu’il aurait mieux fait de se suicider alors qu’il a lui-même coupé les ponts avec ce dernier, et ses autres enfants paraît-il, nous assistons au surréalisme d’une tragédie à dimension purement humaine.
Jack Layton vient de recevoir le diagnostic de son second cancer. Humainement et dans la gravité des présentes circonstances, nous lui témoignons nos sympathies.
Il y a quelques lunes déjà, Lucien Bouchard triomphait de l’adversité de la bactérie mangeuse de chair. Il est depuis lors tombé en disgrâce. Politiquement et économiquement, il s’est montré sous son vrai jour oligarque.
Amir Khadir a croisé le fer avec les puissants et les élites financières du pays. Du magasin de souliers en passant par l’appui objectif au NPD-Layton et la présence à une manifestation anti-F1, le porte-parole de Québec solidaire s’est prêté aux clichés de la vie politique et a émis un positionnement nouveau sur l’échiquier en cours.
Nouveau que ce positionnement, dites-vous? Je n’en suis pas à une contradiction près. Michel Chartrand s’est frotté à Lucien Bouchard, alors au faîte de sa gloire, et a poursuivi son bonhomme de chemin. Entre Khadir et Chartrand, nous remontons la trace originelle d’Option Québec. Alors que les lendemains du référendum déchantaient, René Lévesque y allait du « beau risque » en face du gouvernement Mulroney nouvellement élu. Amir Khadir en a fait de même avec le seul parti garant de changement selon le credo socioéconomique et des relations Québec-Canada, et a forgé cette opposition nouvelle, pari qu’il tente lui-même d’établir avec Françoise David.
Au Québec et au Canada, nous sommes face à de nombreuses impasses. L’heure n’est pas nécessairement à la dislocation des régimes établis. Certains changements se font attendre. Nous réprimons par la force quelques mouvements d’opposition aux hausses de frais. Le niveau de vie de la population moyenne se modifie considérablement sous nos yeux. Les mauvaises nouvelles du secteur économique pleuvent. Certaines populations se fragilisent.
L’ordre économique devra nécessairement se transmuer. La classe politique en fera autant. La nature humaine n’en reste pas moins humaine et alors, la force changera-t-elle de figure? Sommes-nous mûrs pour transcender les frontières et les multiples barrières que les oligarques dressent entre nous? Vivrons-nous enfin de paix et d’amour? Nous n’en sommes pas à une guerre près, médiatiquement d’abord et avant tout. Et pourtant, de réaffirmer cette nécessité d’une paix.


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