Fillon se défend d'avoir sciemment utilisé le mot «pays»

Quant à Pauline Marois, dont la réaction ce matin fut doucereuse, elle ne semble pas vraiment comprendre ce qui est en train de se passer. (Josée Legault)

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Charest-Desmarais: "Vive le Québec subordonné!"...

Le premier ministre français François Fillon s'est adressé aux dignitaires hier. (Photo AFP)

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Rémi Nadeau - Le premier ministre français François Fillon se défend d'avoir sciemment utilisé le mot pays en désignant le Québec lors d'une déclaration qui a précédé le coup d'envoi des Fêtes du 400e anniversaire de la ville de Québec.

M. Fillon, qui a aussi fait référence jeudi au «Vive le Québec libre» prononcé par Charles de Gaulle en 1967, a indiqué vendredi devant la presse qu'il n'avait pas eu l'intention de créer un incident diplomatique, mais seulement de rappeler un fait historique.
Puis lorsqu'il a évoqué le Québec et la France en parlant de «deux pays francophones», M. Fillon a affirmé vendredi qu'il aurait dû parler de «deux nations».
Il a aussi précisé que, chez lui, «un pays est un endroit où il y a des paysans», et qu'il n'avait nullement voulu porter atteinte à l'unité territoriale du Canada.
M. Fillon et le premier ministre du Québec, Jean Charest, ont signé ce matin une déclaration conjointe devant mener à la conclusion d'une entente sur la mobilité de main-d’œuvre entre le Québec et la France en octobre prochain.
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Ce bon vieux de Gaulle...
l y a un principe de base en communication politique : pour dédramatiser une situation problématique qui traîne dans les paysage depuis longtemps, vaut mieux se la réapproprier carrément, la normaliser et tenter ainsi d'en neutraliser les effets les plus néfastes.
C'est précisément l'exercice auquel se sont livrés ce matin Jean Charest et le premier ministre français, François Fillon.
Et l'objet de cette neutralisation fut nul autre que Charles de Gaulle lui-même. Ou, plus précisément, le traumatisme que son «Vive le Québec libre» de 1967 cause depuis aux leaders fédéralistes.
Pour «réparer» la référence que M. Fillon a faite hier à la mémoire du général, il fallait le voir ce matin, avec M. Charest, dédramatiser le tout de la manière la plus calme, mais combien préparée d'avance conjointement!
Il faut se remettre de ce «traumatisme», a dit M. Charest, et se souvenir PLUTÔT de toutes ses belles initiatives moins politiques de rapprochement entre la France et le Québec. Voilà ce en quoi constitue vraiment ce «marqueur» important de l'histoire récente.
Poussant l'opération de communication à son extrême limite, M. Charest s'est même permis de dire que dorénavant, on entendrait parler de Charles de Gaulle encore plus!
Et voilà comment M. Charest a transformé le général de Bonhomme sept heures officiel des leaders fédéralistes en bon ami gentil et dorénavant politiquement inoffensif du Québec.
L'art de dépolitiser le fameux «Vive le Québec libre» en le noyant dans un tout nettement plus neutre!
Au milieu de l'opération, M. Fillon a tout de même confirmé clairement que la France - ou Sarko, pour être plus précis -, «veut sortir du «ni-ni»» (politique de non-ingérence et de non-indifférence visant l'«accompagnement» du Québec, même s'il devenait souverain).
Nous voulons «entrer dans une nouvelle ère», Fillon disait ce matin - l'ère du «le Québec est notre frère et le Canada est notre ami»...
D'où le sourire radieux de Jean Charest...
Quant à Pauline Marois, dont la réaction ce matin fut doucereuse, elle ne semble pas vraiment comprendre ce qui est en train de se passer.
Source: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2008/07/04/ce-bon-vieux-de-gaulle.aspx


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