Le 20 janvier dernier, Jean Charest annonçait une 2e entente entre Énergie NB et Hydro-Québec, corrigeant ainsi la première entente qui remonte au jeudi, 29 octobre 2009. Le prix de 4,75 milliards baisse à 3,2 milliards.
Mais, pourquoi une entente spéciale avec une province voisine avec qui nous exportons déjà 30% de ses besoins en électricité? Réponse de Jean Charest: pour augmenter nos exportations vers le Nouveau-Brunswick et ultérieurement vers la Nouvelle-Angleterre.
Concernant les exportations d'électricité par Hydro-Québec, Monsieur Charest dit que cela est payant pour le Québec en citant "partiellement" les derniers chiffres disponibles dans le dernier Rapport annuel 2008 d'Hydro-Québec. Je cite Monsieur Charest «Il y a deux chiffres qui parlent (pour l'exercice 2008 d'H.-Q.) Hydro exporte 8% de sa production, mais cela représente 32% de ses profits». Ce qui manque aux chiffres de Monsieur Charest, c'est le prix de vente de 9,8 c/kWh de l'électricité exportée en 2008 par Hydro-Québec. Quel est le prix fixé par cette 2e entente avec Énergie NB: 7,35 c/kWh, soit un rabais de 25% Pourquoi un tel rabais? Était-il essentiel à la conclusion de cette entente? Si Hydro-Québec avait vendu ses exportations de 2008 à 7,35 c/kWh, le % de contribution aux profits aurait été de 25% et non de 32%.
Deuxième point: Monsieur Charest parle lors de la même conférence de presse du 20 janvier que «les centrales obtenues sont de qualité». Lors d'une recherche faite sur le site d'Énergie NB, j'ai fait un inventaire des "centrales de qualité" avec leur puissance et année de construction respective et je vais jouer le même jeu que Monsieur Charest. Voici les bijoux qu'Hydro-Québec acquiert: MillTown 4 mégawatts(MW) en 1928, Sisson 9 MW en 1965, Nepisiquit Falls 10,8MW en 1929 (souvenir de la crise...!) Tobique 20MW en 1953,
Grand-Sault 66MW en 1931, etc. Ici, on comprend mieux pourquoi Énegie NB est contente de vendre à un sauveur.
3e point: ne lisant le résumé des médias du rapport de David GANONG, comité mandaté par le gouvernement de Monsieur Graham, nous comprenons que les néo-brunswickois ont avantage à accepter cette vente qui va leur procurer un peu de répit dans l'augmentation des tarifs d'électricité et qui va transférer sur les épaules des québécois via Hydro-Québec les risques associés aux actifs pourris qu'Hydro-Québec a le culot de payer 3,2 milliards, sans parler de la patate chaude de la centrale nucléaire Pont Lepreau qui produira 100 tonnes de déchets irradiés par année. C'est comme si chaque foyer gardait ses vidanges dans sa cave "à perpétuité". Ça va coûter cher en "glade".
4e point: cette entente est l'illustration parfaite que la fédération canadienne fonctionne bien "en rond": ceux qui ne seront pas satisfaits du service électrique rendu au Nouveau-Brunswick pourront toujours montrer du doigt le 5e roue de la charette, soit Hydro-Québec comme les anglos font au Québec avec la Cour Suprême du Canada.
Conclusion: cette transaction est inutile pour augmenter les ventes d'électricité "hors Québec" tant qu'il y aura de la demande pour l'électricité. Plus est: cette transaction est truffée d'actifs en mauvais état qui coûtera cher et Énergie NB a fait la preuve que le marché local est déficitaire depuis des lunes et ce n'est pas Jean Charest qui va changer cela. Les québécois doivent refuser cette transaction à perte et mieux gérer leurs exportation d'énergie noble qu'est l'hydroélectricité.
François A. LACHAPELLE, Montréal / 2 février 2010
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1 commentaire
Jacques Vaillancourt Répondre
3 février 2010Achat d'Énergie NB
[BOLDUC,André. Du génie au pouvoir- Robert A. Boyd-
«À la gouverne d’Hydro-Québec, aux années glorieuses.»
Montréal; Libre Expression, 2000.]
Comme nous somme loin de cette période!
Les projets comme celui-ci,(Achat d'Énergie NB) sont des commandes provenant de politiciens bas-de-gammes sous la dictée de financiers sans scrupules.
De plus, il y a de ces projets qui sont souvent susceptibles de mettre en danger la santé physique et financière des citoyens.
Où sont les syndicats, ceux de l’Hydro et de la fonction publique, qui dans le passé n’hésitaient pas à souligner certaines dérives? On se souvient d’il y a quelque vingt ans cette frénésie pour les petites centrales, lesquelles pouvaient produire au double du prix.
Il en est de même de ce saupoudrage d’éoliennes qui ne produisent qu’en temps de surplus, lesquelles de ce fait sont inutiles. Ces éoliennes sont pertinentes pour l’électricité produite par les centrales thermiques et inappropriées pour l’hydro-électricité.
En outre, cette électricité instable produite par des éoliennes est susceptible de produire des pannes majeures dans le réseau de distribution, comme ce fut le cas en Allemagne et une partie de l’Europe de l’Ouest il y a quelques années, soit en 2007.
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