Brutalité policière à Victoriaville

Embuscade et légitime défense

C’est une véritable embuscade que la Sûreté du Québec a tendue aux manifestants, vendredi le 4 mai dernier à Victoriaville

Crise sociale - printemps 2012 - comprendre la crise

APRiT de SLB
(Association de Protection des Riverains et du Territoire de St-Louis-de-Blandford)
*ÉDITORIAL*
C’est une véritable embuscade que la Sûreté du Québec a tendue aux manifestants, vendredi le 4 mai dernier à Victoriaville. Les barrières métalliques, attachées par des liens en plastique et placées en triangle à moins de deux mètres de l’entrée de l’Hôtel le Victorin, où se tenait le congrès du Parti Libéral du Québec. C’est en riant que quelques jeunes ont utilisé leurs briquets pour faire fondre les liens précaires.

À ce moment, deux hommes dans la trentaine avancée, habillés en civil et sans signes distinctifs à part les chaussures, se sont concertés du regard avant de faire sauter chacun un feu d’artifice, manifestement dans le but de mettre le feu aux poudres. Un cordon de policiers casqués, armés de fusils à balle de caoutchouc, s’est massés tout près de la porte d’entrée. D’autres manifestants avaient sauté la barrière et dansaient en riant. Le reste de la foule restait sagement de l’autre côté et tous étaient calmes.
Sans avertissement, sans déclarer la manifestation illégale, les policiers ont envoyé les premières bombes lacrymogènes de nouvelle génération qui combine le poivre de Cayenne au gaz sulfureux. La foule a reculé et ordre relatif. J’ai moi-même subi mon premier contact avec cette arme. Ce n’est qu’après quelques centaines de bombes que les pierres ont commencé à voler. J’ai vu un jeune homme prendre une énorme pierre, la soupeser et, faisant non de la tête la reposer par terre. Plus loin, un autre a pris une brique et l’a lancée plusieurs fois par terre pour ne ramasser que quelques grenaille et laissant là le plus gros morceau.

Plus tard, on a transporté un blessé sérieux, le jeune Maxence Valade, en retrait sur une pelouse. La foule scandait il y a un blessé. J’ai visionné le reportage de CUTV, alors que les journalistes ont vainement tenté d’obtenir de l’aide pour le blessé. Les policier sont allés jusqu’à empêcher ces gens d’aller chercher l’ambulance. Un courageux médecin a rejoint le blessé et lui prodiguait les premier soins quand les policiers ont chargé la foule pour la faire reculer jusqu’à pratiquement piétiner le blessé à mort.
Heureusement, la discipline de fer de ces jeunes lui a sauvé la vie. Ils ont formé un mur humain et tenu bon jusqu’à ce que le blessé soit emporté plus loin, subissant une énorme quantité de gaz. Ce fut mon second poivrage (j’en ai subit une bonne dizaine). Une amie qui faisait partie de la muraille humaine a témoigné que les policiers les ont poursuivi, qu’ils ont du reformer la muraille et que le blessé a dû être transporté pour la troisième fois. Par bonheur, le jeune homme est maintenant hors de danger mais il a subi un traumatisme crânien et perdu l’usage d’un œil. Je laisse aux lecteurs le soin de tirer ses propres conclusions.
***
source : Marie-Eve Doré.
Préposée aux multi-médias pour
L’A.P.Ri.T.de SLB


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    12 mai 2012

    L'automne dernier, c'étaient les indignés, ce printemps, ce sont les étudiants. L'automne prochain, ça va être le tour des travailleurs syndiqués ou non.
    Le gouvernement ne s'en sortira pas si facilement, ça ne fait que commencer et ça va aller en s'intensifiant...
    Serge Grenier

  • Serge Jean Répondre

    11 mai 2012

    Crever les yeux des gens est un crime odieux contre le peuple.
    Jean Charest, tu auras des comptes à rendre au peuple qui te jugeras pour tes crimes. Non tu n'es pas le maître ici. La honte et le deshonneur viennent assurément.
    Jean

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mai 2012

    Je crois que la stratégie de ce gouvernement pro Canada est clair soit la même que lors de la crise d'octobre ou de 1837.
    La voici: on laisse le peuple se révolter pour mieux l'écraser après. C'est la même stratégie qu'Israel. On les laisse nous lancer des roches pour ensuite les frapper
    à coup de fusil et de bombes. On donne alors comme excuse qu'on n'avait pas le choix pour maintenir l'ordre. En se faisant, on écrase psychologiquement le désir du peuple de se soulever et on divise le peuple en se servant de volonté de changement d'une partie pour faire peur à l'autre moitié qui même si elle aurait pu se joindre au mouvement, décide plutôt de se ranger du côté de son gouvernement exploiteur.
    Plus les étudiants vont se révolter, plus on va les frapper durement sous la complaisance de la population à qui on fait peur au lieu d'éliminer les éléments agressifs de ces manifestations. Le gouvernement ne veut pas évidemment car c'est grâce à eux s'il est justifié de frapper très fort sur les étudiants pour les discréditer et les écraser.
    A remarquer que cette lutte est essentiellement canadienne française car je ne vois que très peu d'immigrants ou des anglophones dans ces manifestations. En matant la jeunesse québécoise française,on mate le mouvement d'éveil de notre peuple.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    10 mai 2012

    Une vague de fond se prépare.
    Je souhaite qu'elle n'amène pas la violence mais bien à un profond changement structurel au plan sociétal alors que nos institutions "démocratiques" seront transparentes et résolument portées sur le développement et la révélation du meilleur qui habite les Québécois.
    L'heure est aux choix et à l'action citoyenne. La nécessité est arrivé et comme le "possible habite près du nécessaire"...alors...