Échec et mat en Inde

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Le vide intellectuel de Pee-Wee Trudeau révélé au grand jour

Pour des raisons plus ou moins obscures, celle de l’électoralisme étant la plus apparente, Justin Trudeau est fasciné par les sikhs. Ceux-ci, qui représentent le tiers des Indo-Canadiens, ont frappé le gros lot. Le premier ministre en a nommé quatre dans son cabinet. De ces quatre ministres, deux sont soupçonnés par les autorités de l’Inde d’être des sympathisants de la sécession de l’État du Pendjab, berceau du sikhisme. Ils le nient, bien évidemment.


Au cours de sa rencontre avec Justin Trudeau, le chef du gouvernement du Pendjab, Amarinder Singh lui a même donné une liste de neuf sikhs résidant au Canada que les autorités indiennes soupçonnent d’implication dans des crimes haineux en finançant des groupes subversifs et en leur fournissant des armes. C’est ce que rappelait hier La Presse.


Démenti


Selon le compte-rendu du gouvernement du Pendjab diffusé après la rencontre de mercredi, le premier ministre canadien aurait fait référence au mouvement séparatiste du Québec. Comme un enfant pris en flagrant délit, il a voulu rassurer son hôte sans doute. Toute sa vie, lui-même avait fait face à des menaces des séparatistes québécois. Il avait combattu cette violence « de toutes ses forces », a-t-il ajouté. Hier, il a démenti avoir tenu de tels propos.


Le premier ministre du Canada aurait donc comparé en quelque sorte le terrorisme des sécessionnistes sikhs, 80 000 victimes dans un passé récent en Inde, aux souverainistes québécois dont les dirigeants ont toujours dénoncé sans nuance la violence meurtrière d’une poignée de terroristes du FLQ des années soixante et soixante-dix. À l’époque, René Lévesque en a été le plus implacable dénonciateur.


Outrance


Les élucubrations de Justin Trudeau tentant de couvrir la gaffe de la présence d’un terroriste sikh canadien aux réceptions officielles du Canada en Inde en faisant référence au séparatisme québécois relèvent de l’outrance. Malgré le démenti de Justin Trudeau, le premier ministre Couillard devrait exiger des explications. Rappelons-nous que le fils de celui qui a aboli les libertés civiles au Canada en 1970 n’a jamais, lui, le défenseur des libertés individuelles, émis aucune réserve sur cette période sombre du Canada liberticide.


J’écrivais hier que tout voyageur rentre transformé après un séjour en Inde tellement le pays remet en question nos croyances et nous révèle à nous-mêmes. Eh bien, on peut affirmer que Justin Trudeau, le roi de la communication, le prince de la légèreté, le marquis de la candeur et du jovialisme et la fourbe de sa gentillesse affichée, en revêtant ses déguisements et en niant ses propos, transformant ainsi le chef du gouvernement du Pendjab en menteur, ne peut plus être mis au rang d’un grand leader occidental.


Ceux qui croient que la politique peut élever le peuple et qui insupportent les rock stars peuvent désormais se consoler. Souverainiste ou fédéraliste, on doit s’attrister du vide intellectuel et d’une tentative d’éradication de la mémoire collective à l’initiative de Justin Trudeau. Le Canada n’est pas un pays postnational quoi qu’en pense Justin Trudeau. Le Canada, lui, a de l’avenir.