Sous le déguisement de Trudeau

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Ce n'est pas une visite diplomatique, c'est un pèlerinage !

Pourquoi éprouve-t-on tant de malaise depuis la découverte de la transformation, cette semaine en Inde, de la famille Trudeau au grand complet en des personnages sortis des blockbusters de Bollywood ?


Nous ne sommes plus dans la poli­tique. Nous sommes au-delà des apparences dans une représentation fantasmagorique de ce qui habite Justin Trudeau, l’homme enfant qui cherche à séduire l’Autre en disparaissant lui-même. En devenant l’Autre à vrai dire.


Ce n’est pas Machiavel ou d’autres penseurs politiques qui peuvent nous éclairer sur les motivations politiques du premier ministre du Canada, mais plutôt Freud et sa théorie de l’inconscient­­­.


Qui donc en effet a conseillé Trudeau pour qu’il en arrive à se mettre en scène de la sorte dans cette visite en Inde, pays complexe, profondément inscrit dans son histoire et sa culture ? Un pays qui transforme à jamais le visiteur qui s’y aventure tant il déstabilise, bouleverse, confronte, désarçonne et oblige à une remise en question des valeurs qui nous définissent.


Instrumentalisation inquiétante


Plutôt qu’une visite du chef du gouvernement canadien, c’est à un voyage initiatique de la famille Trudeau qu’on assiste. Personne n’a osé à ce jour commenter l’instrumentalisation que font les Trudeau de leurs enfants, retirés de l’école pour les circons­tances et que l’on voit non sans tristesse mimer des gestes religieux dans les temples visités. Comme s’il s’agissait de joindre les mains pour se transformer en hindous ou en sikhs.


Les enfants sont photogéniques et Justin Trudeau, le roi de l’image, ne peut résister à expédier sur les réseaux sociaux les photos de sa progéniture. Mais ce voyage officiel n’a-t-il pas d’abord pour objectif de développer davantage nos échanges économiques et commerciaux avec cet immense pays ? Alors, ne peut-on pas s’interroger sur la pertinence de se faire accompagner par des enfants dans une conception élargie du travail-famille ?


À lire les commentaires de la presse internationale sur notre famille « royale », l’on comprend que le premier ministre Trudeau a ouvert une brèche dans l’engouement qu’il suscitait. Trudeau le jeune, dynamique, ouvert d’esprit et mondialiste à souhait révèle plutôt un aspect plus discutable de lui-même. « Est-il un illuminé ? » se demandait mardi un journaliste français.


Mains vides


Boudé, pour ne pas dire ignoré, par le premier ministre indien Modi, un ultra-religieux hindou qui a enfin consenti à le recevoir aujourd’hui, Justin Trudeau quittera sans doute l’Inde les mains à peu près vides, mais le cœur et l’âme remplis de spiritualité.


La façon dont se sont déroulées les rencontres de cette semaine nous donne l’impression qu’on assiste à un pèlerinage plutôt qu’à un voyage officiel d’un premier ministre en titre.


Les chefs d’État et de gouvernement ne se comportent pas en touristes lorsqu’ils rendent visite à leurs homologues. Le Canada est un vrai pays et ceux qui croient que Justin Trudeau le symbolise dans sa manière surprenante et pour tout dire ridicule se fourvoient.


Le Canada, incarné par le premier ministre et sa politique délirante de diversité, mérite mieux que ce cinéma exporté cette semaine en Inde.


Demain : Trudeau et le lobby sikh.