Joël-Denis Bellavance - Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, prépare son retrait de la politique. M. Duceppe a confié à certains proches collaborateurs qu’il dirigera les troupes bloquistes pour la dernière fois aux prochaines élections fédérales.
Élu pour la première fois à la Chambre des communes en 1990 à la faveur d’une élection partielle dans Laurier–Sainte-Marie, M. Duceppe a aussi confirmé son intention de quitter la barre du Bloc québécois après les prochaines élections fédérales à la chef du PQ, Pauline Marois, son alliée souverainiste à Québec, a appris La Presse.
M. Duceppe, 60 ans, dirige les destinées du Bloc québécois depuis 1997. Si des élections fédérales ont lieu cet automne, ce sera sa cinquième bataille électorale comme chef de cette formation souverainiste.
«M. Duceppe n’a plus trois ou quatre campagnes électorales encore devant lui, ça c’est évident», a-t-on affirmé dans les rangs bloquistes pour illustrer la réflexion à laquelle s’est livré le chef bloquiste au cours des dernières semaines.
Les débuts de Gilles Duceppe à la tête du Bloc québécois ont été difficiles.
L’épisode du bonnet qu’il portait pour visiter une usine de fromage durant la campagne électorale de 1997 a miné sa confiance pendant plusieurs mois.
Travailleur infatigable, il s’est repris de brillante façon par la suite en tirant son épingle du jeu durant les débats des chefs en français et en anglais lors des campagnes électorales de 2000, 2004 et 2006.
Aux élections de 2004, il a d’ailleurs mené son parti à la victoire dans 54 circonscriptions au Québec, permettant ainsi au Bloc d’égaler son meilleur score historique sous Lucien Bouchard. Aux élections de 2006, le Bloc a encore une fois remporté la majorité des 75 sièges au Québec – 51 en tout –, mais les troupes de Gilles Duceppe n’ont pas vu venir la poussée des conservateurs dans la région de Québec.
Cela dit, l’étoile de M. Duceppe a un peu pâli depuis qu’il a annoncé qu’il serait candidat à la course à la direction du Parti québécois au printemps avant de faire une spectaculaire volte-face 24 heures plus tard. Depuis cet épisode, certains députés bloquistes estiment que leur chef n’a plus le feu sacré.
Lorsqu’il tirera sa révérence de la politique fédérale, M. Duceppe aura droit à une pension annuelle de près de 115 000 $ après 17 années de service comme député à la Chambre des communes. À l’heure actuelle, le chef bloquiste a droit à une rémunération de quelque 200 000 $ (150 000 comme député et 50 000 en tant que chef d’un parti reconnu aux Communes).
Depuis quelques semaines, le Bloc québécois est en mode électoral. Le parti compte bien voter contre le discours du Trône que doit présenter le gouvernement Harper au Parlement le 16 octobre.
Désireux de prendre ses distances du gouvernement conservateur, que le Bloc québécois a appuyé depuis son arrivée au pouvoir, Gilles Duceppe a énoncé cinq conditions non négociables pour voter en faveur du discours du Trône il y a deux semaines.
M. Duceppe réclame l’élimination du pouvoir fédéral de dépenser, le retrait de soldats canadiens de l’Afghanistan au plus tard en février 2011, le respect des objectifs du protocole de Kyoto, le maintien du système de gestion de l’offre agricole et des mesures fiscales pour les travailleurs touchés par la crise forestière.
Tout indique que le NPD de Jack Layton votera aussi contre les mesures proposées par le gouvernement conservateur minoritaire dans deux semaines. Il reviendra donc aux libéraux de Stéphane Dion de trancher le sort du gouvernement Harper lorsque la Chambre des communes se prononcera sur le discours du Trône.
En privé, M. Duceppe et ses stratèges bloquistes souhaitent que des élections fédérales aient lieu dès cet automne afin de libérer le calendrier électoral du Québec pour le printemps prochain. Plusieurs s’attendent à ce que le gouvernement libéral de Jean Charest soit défait à l’Assemblée nationale lorsqu’il déposera son prochain budget.
Si le Bloc québécois perd son pari de forcer la tenue d’élections générales au pays cet automne – le troisième scrutin fédéral en trois ans – il pourrait être obligé de soutenir le gouvernement Harper lorsqu’il déposera son prochain budget en février ou en mars. Car le Bloc ne voudrait pas nuire aux plans électoraux du Parti québécois qui se prépare en prévision d’élections au printemps prochain.
Dans les rangs bloquistes, on estime aussi que le temps n’est pas nécessairement le meilleur allié du parti, compte tenu de la raclée qu’a subie la candidate bloquiste dans Roberval–Lac-Saint-Jean aux mains du candidat conservateur Denis Lebel et l’effritement des appuis au Bloc québécois dans Saint-Hyacinthe–Bagot.
Depuis sa fondation, en 1990, le Bloc québécois n’a eu que trois chefs. Lucien Bouchard a été à la barre du parti de 1990 à 1996. L’ancien député de Roberval, Michel Gauthier, a dirigé le Bloc pendant neuf mois. Et Gilles Duceppe en a pris la tête en 1997, quelques semaines seulement avant le déclenchement des élections générales.
Quand M. Duceppe a songé pendant 24 heures à faire le saut en politique provinciale, quelques candidats étaient intéressés à le remplacer à la tête du Bloc.
Il y avait notamment le leader parlementaire et député de Joliette, Pierre Paquette, et le député de Rosemont-La Petite-Prairie, Bernard Bigras, qui s’est illustré en tant que critique en matière d’environnement au cours des derniers mois.
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Duceppe dément la rumeur
La Presse Canadienne 2 octobre 2007 - Par voie de communiqué, Gilles Duceppe nie avec véhémence qu'il quittera bientôt la vie politique et son poste de chef du Bloc québécois, comme l'affirme «La Presse» dans un article publié à la une, mardi.
Le journal soutient que M. Duceppe a confié à de proches collaborateurs qu'il dirigera ses troupes pour la dernière fois aux prochaines élections fédérales et qu'il a confirmé ses intentions de départ à la chef du Parti québécois, Pauline Marois.
En entrevue à la chaîne LCN, mardi matin, M. Duceppe jure que lorsque son épouse lui a tendu le journal, à l'aube, il a cru à une blague. Lundi soir, il s'est attardé au choix des vêtements qu'il portera mardi pour des photographies devant servir dans l'éventualité d'une campagne électorale prochaine.
M. Duceppe, qui est âgé de 60 ans, affirme avoir parlé plus tôt en matinée à Mme Marois pour lui confirmer qu'il restait bel et bien en poste.
Il qualifie l'article de journalisme de bas étage, sans rigueur. Il déplore que son auteur ne lui ait pas téléphoné pour vérifier s'il comptait bel et bien démissionner.
Élu pour la première fois à la Chambre des communes en 1990 à la faveur d'une élection partielle dans Laurier/Sainte-Marie, Gilles Duceppe dirige les troupes bloquistes depuis 1997.
Si des élections générales ont lieu cet automne, ce sera sa cinquième campagne comme chef de la formation souverainiste.
La Presse soutient que depuis que M. Duceppe a annoncé qu'il serait candidat à la course à la direction du Parti québécois avant de faire volte-face 24 heures plus tard, au printemps, certains bloquistes estiment que leur chef n'a plus le feu sacré.
Duceppe prépare sa sortie
Duceppe dément la rumeur
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