Bloc québécois : des sympathisants hors Québec

Le BQ à Ottawa


Joël-Denis Bellavance - Le Bloc québécois n’a pas des sympathisants qu’au Québec. Des Canadiens vivant à l’extérieur de la Belle Province souhaitent voir cette formation politique parvenir à réaliser l’objectif de la souveraineté. Et ils délient volontiers les cordons de leur bourse pour l’aider à financer ses activités politiques.


Un examen de toutes les contributions faites aux formations politiques durant les six premiers mois de l’année 2007 a permis de constater que le Bloc a reçu 1350 $ de trois Canadiens de l’extérieur du Québec.
En tout, la formation de Gilles Duceppe a recueilli 62 155 $ auprès de 862 personnes durant la première moitié de l’année, selon les déclarations soumises par le Bloc québécois à Élections Canada. Le Bloc québécois a récolté environ 2 % de ses dons à l’extérieur du Québec.
David Henderson, un médecin de Victoria, en Colombie-Britannique, a ainsi versé 300 $ à la caisse du Bloc en mai et une autre somme de 300 $ en juin.
Michel Lamoureux, qui est aussi médecin à Embrun, en Ontario, a quant à lui donné 200 $ en mai et 100 $ en juin aux troupes bloquistes. Enfin, Yves Bellefeuille, un fonctionnaire fédéral vivant à Ottawa, a remis 450 $ au Bloc en juin.
La Presse a joint les trois généreux donateurs au cours des derniers jours.
M. Henderson a indiqué qu’il contribue à la caisse du Bloc québécois depuis quatre ans et qu’il détient même une carte de membre du parti. Il a décidé de verser de l’argent à cette formation souverainiste parce qu’il désire que le Québec devienne indépendant un jour.
De cette façon, a-t-il affirmé, le Canada ne sera plus sous la férule des francophones à Ottawa. «Je veux que l’on reprenne possession de notre pays», a-t-il indiqué.
M. Lamoureux, qui est natif de Québec, a quant à lui précisé qu’il est un souverainiste de longue date même s’il habite l’extérieur de la province depuis quelques années. Il a expliqué avoir contribué pour la première fois cette année à la caisse du Bloc après avoir entendu que le parti de Gilles Duceppe éprouvait de la difficulté à recueillir de l’argent.
Pas d’accusé de réception
Mais M. Lamoureux a indiqué qu’il n’avait plus l’intention de délier les cordons de sa bourse de la sorte parce que les dirigeants du Bloc ont oublié de lui envoyer un reçu ou un accusé de réception. «Je suis furieux et j’espère que vous allez leur dire. C’est la première et la dernière fois que je contribue au Bloc», a dit M. Lamoureux, qui demeure toutefois favorable à la souveraineté du Québec.
Enfin, M. Bellefeuille a refusé de faire quelque commentaire que ce soit au sujet de sa contribution et a exprimé sa surprise de l’appel de La Presse.
Depuis quelques années
Un porte-parole du Bloc québécois, Frédéric Lepage, a indiqué que le parti reçoit des contributions de l’extérieur du Québec depuis quelques années déjà. «Nous recevons des dons de membres ou de sympathisants qui ont quitté le Québec et même de gens qui ne viennent pas du Québec. Mais c’est somme toute mineur», a-t-il affirmé.
M. Lepage a aussi rappelé que la chaîne parlementaire CPAC a réalisé un sondage en 2004 démontrant que 4% des gens de la Colombie-Britannique étaient prêts à voter pour le Bloc québécois même s’il ne présente des candidats qu’au Québec. «Il semble que nous ayons des amis là-bas», a-t-il dit.
Le débat des chefs
M. Lepage a aussi indiqué qu’au lendemain du débat des chefs en anglais lors de la campagne électorale de 2004, le Bloc avait reçu une centaine de courriels d’électeurs canadiens déplorant que le parti n’ait pas de candidat dans le reste du pays.
Durant ce débat, le chef bloquiste Gilles Duceppe avait tiré son épingle du jeu. Sa maîtrise des dossiers avait impressionné de nombreux téléspectateurs et journalistes anglophones.
«En campagne électorale, nous recevons souvent de la correspondance de gens qui déplorent qu’on n’ait pas de candidats à l’extérieur du Québec. Il y a même des gens qui se proposent d’être candidats à l’extérieur de la province. On apprécie toujours avoir des appuis de la sorte, mais le Bloc est un parti voué à la défense des intérêts du Québec. Il serait illogique d’être présent à l’extérieur», a dit M. Lepage.
Durant la dernière campagne électorale, le président du puissant Syndicat des travailleurs canadiens de l’automobile, Buzz Hargrove, avait donné son appui au Bloc québécois, affirmant qu’il était le meilleur parti pour défendre les intérêts des forces progressistes au Québec.
M. Hargrove avait aussi invité les Québécois à voter pour le Bloc s’ils ne voulaient pas appuyer les libéraux de Paul Martin pour barrer la route au Parti conservateur au Québec. Cette sortie avait causé une tempête dans les rangs libéraux au pays.
– Avec la collaboration de William Leclerc

dimanche 7 octobre 6:30



dimanche 7 octobre 6:50...




lundi 8 octobre 6:50... - GESCA persiste et signe - quel défi !!!...


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3 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    7 octobre 2007

    Une voix de plus pour dénoncer cette indiscrétion malveillante du journaleux: Révéler dans son papier le nom d'un fonctionnaire francophone qui aurait?...
    On a vu pareille malhonnêteté coûter une carrière dans ce gouvernement soviétisé!

  • Gaston Boivin Répondre

    7 octobre 2007

    Oui, bien-sûr, le sujet de cet article à la une de la Presse est sans aucun doute insignifiant mais l'intention qui se cache derrière, elle, ne l'est assurément pas : Elle est malveillante! Elle est au service du pouvoir économique et du pouvoir politique fédéralistes qui se nourissent l'un et l'autre, pour protéger les avantages qu'ils en retirent au détriment de ceux du Québec. Cet article est la manifestation même que la Presse sous Gesca est devenu un journal de combat pour protéger, défendre et favoriser l'Establishment économique et fédéraliste du Canada, qui se fait une mission de lutter contre l'indépendance du Québec et contre tous ceux qui s'en font les partisans, soit en les harcelant, soit en minimisant leur importance et celle de leur message, ainsi qu'un devoir de promouvoir le fédéralisme canadien et l'unité canadienne. Je me permets ici de citer, hors contexte et sans ainsi rendre vraiment justice au texte dans son ensemble, un extrait d'un excellent mémoire présenté en septembre 2002 par madame Sophie Boulay, M.A. , dans le cadre d'une thèse, intitulé "Les médias priviligient-ils leur mission économique ou démocratique? Une analyse du contenu des médias montréalais"(cf: bibliothèque de l'UQAM: www.bibliotheques.uqam.ca), page 27 : - "Ignacio Ramonet, dans son ouvrage "La tyrannie de la communication", explique que les pouvoirs ne sont plus les mêmes: le pouvoir économique prend le premier rang, suivi du pouvoir médiatique, alors que le pouvoir politique, dans son ensemble, se positionne au troisième rang.(37). À son avis, le public sait qu'une information de qualité est essentielle pour sa participation à la vie civique. Par contre, le public croit toujours que la télévision l'informe parfaitement malgré le fait qu'elle lui présente des informations divertissantes, brèves et spectaculaires. En ce sens, le public se laisse berner par les médias." - -" L'opinion de Noarn Chomsky rejoint directement celle de Ramonet et de l'école critique. Il est convaincu que les médias actuels sont des machines propagandistes bien huilées et dirigées par l'élite financière et politique. C'est l'opinion qu'il défend dans son texte "Les exploits de la propagande". Il parsème son ouvrage d'exemples où ces groupes, les pouvoirs politique et économique, contrôlent l'information. "Ceux qui sont capables de fabriquer le consentement sont ceux qui disposent des ressouces et du pouvoir, à savoir la communauté des affaires, et c'est pour eux que l'on travaille."(38)" -(38=les exploits de la propagande, in Propagande, médias et démocraie, Montréal, editions Ecosociété, 2000, p. 37)

  • Archives de Vigile Répondre

    7 octobre 2007

    Il faut être modéré à priori pour répondre à cet article en effet. Point d’alarme à sonner, et nul besoin de faire crier les commentaires.
    Est-il en notre temps rien de plus odieux, de plus désespérant, de plus scandaleux que de produire un article au sujet de 3 contributions, pour un total de 1 350 $, un article complet, à la une s’il-vous-plaît. 808 mots. 62 lignes. 22 paragraphes. Écrire une tartine pour ne rien dire, qui aurait pu se résumer en une ligne bien concise, voilà bien du blah blah, - des mots tout bêtement -, journalistique tout craché.
    Pas de quoi déclencher l'enthousiasme. Ni susciter l'indignation, d'ailleurs... Dommage... Sommes-nous rendus étiolés à ce point, avons-nous à ce point perdu tout repère et tout sens ? Oui, beaucoup de bruit pour rien, en anglais, Much A Do About Nothing. N’est-ce pas monsieur Bellavance ?