Gabrielle Duchaine - La déclaration d'un membre du projet Rabaska, qui incite le monopole russe de gaz naturel Gazprom à délaisser les États-Unis pour venir transformer son produit au Canada, fait bondir les détracteurs du port méthanier.
Lors d'une visite en Russie il y a deux semaines, Martin Imbleau, vice-président au développement, à l'approvisionnement gazier et au transport de Gaz Métro, partenaire du projet Rabaska, a tenté de convaincre le fournisseur Gazprom de décharger ses bateaux au Canada plutôt qu'aux États-Unis.
Ainsi, les navires de Gazprom «économiseraient du temps et de la distance durant leurs voyages à partir des Balkans ou de la mer Baltique», a-t-il déclaré à l'agence de presse Reuters.
«Et incidemment de l'argent», ajoute le porte- parole de Gaz Métro, Frédéric Krikorian, qui assure qu'il ne s'agit que d'une stratégie pour attirer un fournisseur au Québec et que le gaz ne sera destiné qu'aux marchés québécois et ontarien. «Il n'y a pas beaucoup de fournisseurs alors on fait valoir nos atouts», explique-t-il.
Une poubelle
Mais pour les opposants au projet de terminal méthanier, il est clair que le Canada servira de «poubelle» aux États-Unis.
Selon eux, la province assumera les risques liés à l'implantation d'un port méthanier, alors que le gaz alimentera des foyers américains.
«Les besoins d'énergie ne sont pas assez grands au Québec pour justifier un tel projet, croit André Belisle de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique. C'est évident que ça va être branché sur un réseau américain.»
«Alors que les États-Unis ne veulent plus de méthaniers parce que c'est trop dangereux, nous allons avoir ça dans notre cour arrière», ajoute le député du NPD Thomas Mulcair.
«Les risques environnementaux, les dangers de terrorisme et la force explosive liés au projet sont énormes, croit-il. Je sais par la Garde côtière américaine que les États-Unis n'accepteraient jamais ça, surtout en pleine ville.»
Le port méthanier de Rabaska sera situé à quelque 500 mètres d'une zone habitée.
«Alors qu'à plusieurs endroits aux États-Unis, il faut un périmètre d'au moins 1,5 km», assure l'ancien député provincial et membre de l'Association de l'Île d'Orléans contre le terminal méthanier, Louis Duclos.
Faux
L'équipe du projet Rabaska rejette toutefois ces arguments du revers de la main.
«Il y a une cinquantaine de ports méthaniers construits ou en voie d'être construits aux États-Unis, assure Frédéric Krikorian. C'est absolument faux de dire qu'ils n'en veulent pas. Ils n'ont pas besoin de nous.»
À cela, les détracteurs de Rabaska répondent que les terminaux méthaniers américains sont concentrés dans des États ou la culture du pétrole est importante et qu'ils sont loin des secteurs habités.
- source
Du gaz pour les Américains
Le port méthanier de Rabaska sera situé à quelque 500 mètres d'une zone habitée.
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