Doug Ford : le révélateur

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Les francophones, un groupe ethnique parmi d'autres du Canada multiculturel

On le sait, le nouveau gouvernement ontarien a décidé de piétiner les droits des Franco-Ontariens, et cela, au nom des contraintes budgétaires provinciales.


Globalement, il veut bien assurer les droits des francophones pour peu que cela ne coûte pas trop cher – et apparemment, la dépense serait aujourd’hui exagérée.


Ontario


Doug Ford est d’une honnêteté désarmante. Comme le rapportait le site onfr.tfo.org, en expliquant à une citoyenne en colère sa décision, « il a comparé les Franco-Ontariens aux autres minorités. Il a dit que oui, il y avait 600 000 francophones, mais qu’il y avait aussi 600 000 Chinois et 600 000 Italiens ». La citoyenne a ajouté : « J’ai eu un malaise d’entendre cette comparaison entre minorités. »


Comment dire plus clairement que du point de vue du Canada anglais, les Canadiens-français ne sont plus considérés comme un peuple fondateur, mais comme un résidu historique exaspérant appelé à se définir comme une minorité parmi d’autres dans le multiculturalisme ?


Au Canada, les francophones sont condamnés à se faire digérer par la majorité anglaise. Leurs victoires sont toujours provisoires et leur situation compromise : telle est la leçon des présents événements.


Canadiens-français


Cela dit, cet événement devrait amener le Québec à réfléchir à la situation de la minorité anglo-canadienne ici.


Le Québec traite impeccablement sa minorité anglaise. Mais plus encore, il la chouchoute en lui conservant des privilèges coloniaux hérités qui n’ont rien à voir avec les droits des minorités. Il suffit de voir à quel point le système universitaire anglophone est surfinancé par rapport au poids de la minorité historique anglaise dans la population pour en convenir.


Ce débalancement du financement déstructure notre système d’éducation supérieur, comme l’avaient noté en 2013 un collectif d’universitaires. Au Québec, les francophones sont ainsi pénalisés. Dans les faits, l’État québécois travaille sans même s’en rendre compte à l’anglicisation de Montréal.


Il serait temps de rouvrir la question.