Dormez-vous ?
Même le détaillant de matelas Sleep Country pose la question !
Depuis l’élection de 2003, qui faisait de John James Charest le premier Ministre du Québec, les raisons de réclamer son départ n’ont pas manqué. Six mois après son assermentation, les étudiants en révolte le défiaient. La grogne s’étendait. Loco Locass chantait « Libérez-nous des libéraux ». La pétition en ligne « Destituons Patapouf » était lancée. Quelques concessions plus tard, le mouvement s’essoufflait. Les Québécois allaient se recoucher.
Par la suite,
- le Québec, avec l’aide libérale, perdait la Bourse de Montréal,
- 40 milliards de dollars,
- cherchait à vendre une partie du Mont-Orford,
- augmentait le nombre d’immigrants sur son territoire,
- supprimait celui des cours de français et d’intégration à la société québécoise,
- instaurait les commissions-paravents Bouchard-Taylor-Bastarache,
- lançait des chantiers pour garnir les poches des amis du parti avec l’argent des contribuables,
- rendait légales les écoles illégales,
- rendait obligatoires les cours d’improvisation d’éthique et de culture religieuse,
- modifiait le calendrier scolaire des élèves,
- retirait le mot « Noël » du vocabulaire,
- imposait l’apprentissage de l’anglais dès la première année du primaire,
- autorisait l’exploitation sauvage de ses ressources naturelles,
- manœuvrait pour acquérir Énergie NB, etc.
Chaque nouvelle lubie de ce gouvernement canadien siégeant à l’Assemblée nationale du Québec, fait bondir les Québécois de leur fauteuil. Les lettres ouvertes, les lignes ouvertes, les blogs, les forums, sont pris d’assaut. Les gens, écœurés de se faire mentir et voler, font connaître leur ras-le-bol. Hélas, cette colère qui s’exprime entre quatre murs, ne parvient pas à déborder dans les rues où à peine mille personnes, souvent les mêmes, se réunissent à heures fixes pour faire un peu de bruit.
Cette défection se reflète également dans le faible taux de participation aux élections (21,75 % dans St-Laurent).
Les péquistes n’y sont pas étrangers :
- ils ont ainsi nommé à la tête du parti un ancien bloquiste qui leur sert à tous vents des leçons de morale,
- un opportuniste dont la population ne voulait pas,
- une carriériste que les Québécois ne blairent pas.
- ils ont gouverné le Québec comme une province canadienne.
- ils ne revendiquent pas son indépendance.
- ils font de l’œil aux fédéralistes,
- défendent du bout des lèvres la langue française, etc.
Puisque nos politiciens sont en panne d’inspiration, empruntons à d’autres, en l’occurrence Salvador Allende ces mots qui volent haut :
« Nos ennemis sont forts ; ils sont capables d’asservir le peuple. Mais ni les actes criminels ni la force des armes ne sauront contenir ce processus social. L’histoire nous appartient ; c’est le peuple qui fait l’histoire. »
Tandis que le Chili fête le bicentenaire de son indépendance, le Québec (qui aurait dû cette année célébrer les 15 ans de la sienne) se prépare à se souvenir des événements d’octobre 70 lors desquels des centaines de personnes ont été arrêtées et détenues, par ordre du Canada.
La Fondation Octobre lance un appel au peuple québécois afin d’aider à financer les matériaux nécessaires à la réalisation, par le sculpteur Armand Vaillancourt, d’un monument « à la mémoire des victimes des mesures de guerre pour que les générations futures n'oublient pas cette sombre page d'histoire ». L’objectif à atteindre est de 7000$. Merci de contribuer.
Il ne reste plus qu’à souhaiter qu’après le Dormez-vous de Sleep Country un Réveillez-vous (à réveiller les morts) résonnera à travers tout le Québec.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
19 septembre 2010Excellent texte qui me rejoint. Je le dis et je le répète encore: notre classe politique qu'elle soit libérale ou péquiste est vendue à l'establishment économique et n'a aucune vision pour le Québec et son peuple sauf celui de l'exploiter à outrance. Les médias de Desmarais et le Canadien de Montréal se chargent du reste pour faire oublier au peuple québécois l'essentiel pour pouvoir s'en sortir, c'est-à-dire l'indépendance du Québec. À moins d'une mobilisation générale du peuple québécois, le sort en est jeté sur notre avenir collectif. Pourtant, tout était là (scandales, corruption etc...) pour pouvoir passer à l'action mais, comme d'habitude, nous avons préféré de nous écraser. Il m'a fait plaisir.
André Gignac, patriote, le 19 sept 2010
Archives de Vigile Répondre
18 septembre 2010Bravo pour votre texte. Effectivement, il faut que ça cesse de se passer entre quatre murs: il faut que ça déborde dans la rue.
Le PQ doit cesser de jouer à l'innocent!