Des nationalistes dénoncent le budget fédéral

Québec 2007 - le facteur «Canada»

[->5335] Ariane Lacoursière et Mario Girard - Le budget fédéral qui sera déposé aujourd'hui est une «grossière manoeuvre politique», «déloyale» et «répugnante», clament une dizaine de groupes nationalistes québécois. Dans une lettre ouverte, ces associations critiquent vertement ce qu'elles qualifient de «la plus grosse commandite de l'histoire canadienne».
Le Conseil de la souveraineté du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB-M) et cinq autres regroupements sont outrés de la décision de Stephen Harper de déposer son budget en pleine campagne électorale québécoise.
«C'est une façon d'agir sur la démocratie québécoise. Ça fait très paternaliste», affirme le président de la SSJB, Jean Dorion, qui estime que la manoeuvre du gouvernement fédéral est «déshonorante et répugnante».
«C'est une intrusion du fédéral dans le processus électoral du Québec, dit le président de la CSQ, Gérald Larose. C'est sûr que le fédéral vient ainsi en appui au Parti libéral du Québec et à l'ADQ, les deux partis fédéralistes.»
Le président de la Centrale des syndicats du Québec, Réjean Parent, est du même avis. «Ça donnera l'occasion à M. Charest de dire : «voici ce que je suis capable d'aller chercher pour vous à Ottawa»«, dit-il.
Selon Marie-Lise Lapierre, du groupe Intellectuels pour la souveraineté, les partis fédéralistes ne seront pas les seuls à sortir gagnants du dépôt du budget fédéral.
«Tout cela sert surtout à Harper. Il a besoin de nous pour remporter ses prochaines élections», croit-elle.
Dans une phrase-choc, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, résume la pensée du camp nationaliste : «Je considère que c'est une intrusion honteuse et grossière qui profitera à un trio : Charest aura le beau jeu, Harper gagnera du terrain au Québec et Dumont pourra enfin chiffrer ses promesses.»
Dans leur lettre ouverte, les groupes nationalistes comparent le budget fédéral à une commandite aux partis fédéralistes québécois. «La manoeuvre est à ce point évidente qu'il faudrait trouver un moyen de comptabiliser ce que ça représente comme dépense électorale», propose Gérald Larose.
Jean Dorion est certain qu'au cours des heures suivant le dépôt du budget fédéral, le Parti libéral du Québec et l'ADQ défendront le gouvernement Harper. «Ils diront que le Canada a 10 provinces et que le gouvernement central ne peut pas attendre après elles pour déposer son budget. Mais justement, le Québec n'est pas n'importe quelle province. C'est une nation», plaide-t-il.


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