Initiative du Mouvement Montréal français

Des artistes appuient le renforcement de la loi 101

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01. Actualité - articles et dossiers

Le gouvernement du Québec doit mieux appliquer la loi 101, mais aussi la renforcer, sans quoi le recul du français observé à l'heure actuelle se poursuivra, mettant en péril à long terme la survie de la langue de Molière dans le seul État francophone d'Amérique du Nord. Voilà, en substance, le message lancé hier par plus de 300 citoyens et artistes réunis au parc Jeanne-Mance, à l'initiative du Mouvement Montréal français.
Selon son président, Mario Beaulieu, la Charte de la langue française a été progressivement affaiblie au fil des années, quand ce n'est pas le gouvernement lui-même qui omet de l'appliquer. «La prétention du Québec d'être un État français est niée quotidiennement, a-t-il soutenu. La loi 101 a subi plus de 200 modifications qui l'ont affaiblie dans la plupart de ses champs d'application.»
Si le constat n'est pas nouveau, la situation du français dans la province fait selon lui plus que jamais craindre le pire, surtout à Montréal. La proportion de Montréalais qui le parlent à la maison est en effet passée de 61,8 % à 54,2 % en 20 ans, a-t-il rappelé. «En termes démographiques, il s'agit d'une chute très rapide, a ajouté M. Beaulieu. Cette proportion n'était jamais descendue sous la barre des 60 % depuis 1871.» Or, «faute d'une masse critique de francophones, les transferts vers le français risquent de diminuer, alors qu'à leurs niveaux actuels, ils ne suffisent pas à assurer l'avenir du français».
M. Beaulieu a du même coup déploré le fait que le gouvernement s'adresse le plus souvent en anglais aux immigrants allophones. «Le gouvernement ne peut exiger que les entreprises utilisent le français comme langue commune si ses propres services publics ne le font pas eux-mêmes», estime le président du Mouvement Montréal français.
Jeudi dernier, l'organisme a d'ailleurs déposé une pétition de 20 000 signatures pour le renforcement de la loi 101 au bureau de Jean Charest à Montréal. Des mesures devraient notamment être prises afin de «franciser les diverses fonctions des institution publiques», entre autres dans le système de santé montréalais et dans les établissements d'enseignement supérieur.
Françoise David présente
Prenant brièvement la parole, le comédien Luc Picard s'est dit «inquiet» de constater que Montréal «s'anglicise à vue d'oreille», un sentiment partagé par les autres artistes présents. «J'attends des pouvoirs publics soit des solutions, soit un aveu d'indifférence», a-t-il ajouté. Ce dernier a aussi soutenu que la lutte pour la sauvegarde de la langue française devait d'abord se mener à Montréal, «parce que quand Montréal deviendra Montreal, ce sera le début de la fin» pour le fait français au Québec.
«Ce qu'on fait, ce n'est pas contre l'anglais, mais pour le français, a quant à lui souligné le vice-président de l'Union des artistes, François L'Écuyer. Ce n'est pas honteux de vouloir parler notre langue.» Les membres du groupe Loco Locass, le musicien Yves Lambert et les comédiens Emmanuel Bilodeau et Sylvie Potvin se sont aussi adressés à la foule.
La porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, a pour sa part rappelé que son parti souhaitait que l'on offre des cours de francisation en milieu de travail qui s'accompagneraient de mesures incitatives pour les entreprises, et ce, non seulement à Montréal, mais aussi en régions.
Présent au Grand Prix de formule 1 de Montréal, Jean Charest a indiqué que son gouvernement a déjà «posé des gestes» pour la protection du français et qu'il continuerait d'agir en ce sens. Des propos rejetés par Mario Beaulieu. «Quand le premier ministre Jean Charest et la ministre Christine St-Pierre disent qu'ils veulent appliquer la loi 101, ils prennent les Québécois pour des caves», a-t-il laissé tomber.


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