Départ de Martine Ouellet: la réconciliation n’est pas chose faite au Bloc québécois

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« Le principal obstacle à la réalisation de la République du Québec provient de l’interne du mouvement souverainiste. »

Si Martine Ouellet a quitté lundi son poste de chef du Bloc québécois, la réconciliation n'est pas chose faite au sein du parti en crise.


Au Parlement, la majorité des sept députés qui ont démissionné du caucus en février ont évité les médias après l’annonce.


Seul le député de Terrebonne, Michel Boudrias, a appelé au rassemblement des forces souverainistes sous une même bannière à Ottawa, sans préciser laquelle. «La récréation est terminée», a-t-il fait valoir, plaidant pour la fin des guerres intestines.


En coulisse, on indique toutefois que le chemin sera difficile, entre autres car on ignore dans quel état Martine Ouellet laissera le parti. Elle cédera son poste lundi prochain, mais elle doit encore diriger une dernière rencontre du bureau national.


Certains craignent qu’elle ne tente un dernier coup d’éclat avant son départ.


Règlement de comptes


Visiblement amère, Martine Ouellet s’est retirée lundi en réglant ses comptes avec ses adversaires. «Le principal obstacle à la réalisation de la république du Québec provient de l’interne du mouvement souverainiste», a déclaré la chef sortante lors d’un point de presse chargé en émotions.


Elle a entre autres blâmé sa défaite au vote de confiance sur les sept députés démissionnaires, qu’elle a accusés de «sabotage», sur son ancien allié, Mario Beaulieu, qui l’a reniée en faisant campagne contre elle, et sur l’ex-leader du parti, Gilles Duceppe, qui s’est «acharné» dans les médias en appelant à sa démission.


Le député et président du Bloc, Mario Beaulieu, a refusé les demandes d’entrevue lundi, sous prétexte de favoriser les discussions à l’interne plutôt que sur la place publique.


Bien qu’elles aient hâte de mettre les différends de côté, des sources proches du camp de M. Beaulieu indiquent que le processus sera ardu, tant avec les démissionnaires qu’avec les fervents de Martine Ouellet.


Puisque 32 % des membres ont appuyé la chef lors du référendum tenu vendredi et samedi, il y a maintenant des pots à recoller avec des milliers de mécontents, dit-on.


«Ça va être difficile. Je doute que la paix revienne du jour au lendemain», a affirmé le président de l’exécutif de Ville-Marie, Nicolas Beaulieu, qui avait appuyé Martine Ouellet.


Selon lui, Rhéal Fortin et Mario Beaulieu n’auraient pas leur place à la tête d’un éventuel parti unifié, car ils ont tous deux montré qu’ils n’avaient pas de loyauté.


Quelle relève?


Malgré les tensions qui persistent et la couverture médiatique négative des derniers mois, les intervenants sondés lundi se sont dits certains de voir quelqu’un prendre la relève de Mme Ouellet.


«C’est sûr qu’il reste beaucoup de travail à faire, mais il y a des gens crédibles qui vont se lever, des gens qui unissent au lieu de diviser», a commenté l’ex-chef bloquiste, Gilles Duceppe.


Ce dernier souhaite maintenant le retour des sept démissionnaires sous la bannière du Bloc québécois.


Quant à Martine Ouellet, elle terminera son mandat de députée provinciale dans Vachon, mais elle ne se représentera pas aux élections d’octobre. Elle ne renonce pas pour autant à l'action politique.