Danger mortel pour le PQ

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Le syndrome Boisclair






Un parti qui oublie le passé se condamne à répéter les mêmes erreurs.




C’est le danger mortel qui guette le PQ à l’aube d’une nouvelle course à la direction.




Reportons-nous au milieu des années 2000. À la surprise générale, Bernard Landry quitte la direction du PQ.




Tout à coup, les membres du PQ, qui craignent pour l’avenir, veulent «faire moderne».




Pauline Marois, de loin la mieux préparée, n’est pas la saveur du mois.




On se rue pour plébisciter André Boisclair. Il paraît bien. On se soucie peu du fait que M. Boisclair traîne un bagage qui finira par être pesant.




Non, je ne parle pas de sa vie privée. Je parle de sa position sur la question de l’identité.




« Moderne »




M. Boisclair ne cache pas son désintérêt pour ces «vieilleries».




Langue, immigration, religion, traditions, sur toutes ces questions, il est convaincu d’être du bon côté de la clôture.




Il faut être moderne, ouvert, branché, à la mode, rassembleur, consensuel, bon chic bon genre, etc.




Il ne faut surtout pas parler de «nous», de «notre» passé, de «nos» coutumes, de «notre» identité, etc.




Toute revendication de la part d’une communauté ethno-religieuse doit se traiter à travers le prisme magique de l’accommodement raisonnable.




Quand la revendication vient de gens déraisonnables et fermés, il faut dialoguer, cheminer, comprendre, sensibiliser, etc.




Ça plaisait beaucoup dans un rayon de 5 kilomètres autour de l’UQAM et dans les médias fédéralistes.






Un parti qui oublie le passé se condamne à répéter les mêmes erreurs.










Peu importe que le projet souverainiste se soit toujours justifié, jusque-là, essentiellement pour protéger et promouvoir une identité québécoise fragile.




Au même moment, Mario Dumont dirigeait l’Action démocratique.




Mario préfère écouter le peuple réel, qui ne fréquente pas les plateaux de télévision et les 5 à 7 pour souliers vernis.




Il explique que le Québec est ouvert et accueillant, mais qu’on doit politesse et respect à celui qui vous ouvre ses portes.




Résultat : aux élections de 2007, l’ADQ fait chuter le PQ au 3e rang. Un naufrage.




Tout d’un coup, les péquistes ont de vraies bonnes raisons de craindre la disparition. Ils «redécouvrent» Pauline Marois.




Identité




En 2016, il n’y a plus de leader éprouvé en réserve au PQ.




Mais le PQ est encore tenté par cette idée fausse, niaiseuse et suicidaire de mettre au rancart le thème de l’identité pour faire «moderne» et «ouvert».




Si les militants du PQ se cherchent une version québécoise de Justin Trudeau, masculine ou féminine, la CAQ refera au PQ le coup que l’ADQ lui a fait en 2007.




Ce sera le dernier clou dans le cercueil.




Le PQ doit se reconstruire en misant sur les raisons fortes du projet souverainiste qui sont historiques.




Courtiser les jeunes? Je veux bien, mais en leur disant ce qu’ils doivent entendre et pas ce qu’ils veulent entendre.




Ça s’appelle faire de l’éducation politique. C’est ce que faisait Jacques Parizeau.




Oui, c’est plus compliqué que du marketing d’image ou des selfies à la Justin.




Karl Marx disait que l’histoire tend à se répéter deux fois : la première fois, sous forme de tragédie, et la deuxième, sous forme de farce.



 




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