FIN DU COMMISSAIRE À LA SANTÉ

Cynisme médicalocratique

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Une fable déprimante signée PLQ et gouvernement Couillard

La disparition du Commissaire à la santé et au bien-être permettra de faire économiser à Québec, au mieux, 2,5 millions de dollars. Mais sur un autre front, celui de la rémunération des médecins, il renonce à en épargner beaucoup.
La brève histoire du Commissaire à la santé et au bien-être (CSBE) aurait de quoi désillusionner même le plus fervent amant « du » et « de la » politique. Et cette fable déprimante a été écrite de bout en bout par le Parti libéral du Québec et Philippe Couillard. En 2003, les libéraux, qui avaient fait de la Santé la « priorité des priorités », estimaient absolument nécessaire de doter le Québec d’un Commissaire à la Santé, sorte de « Vérificateur général » (VG) qui étudierait objectivement les dysfonctions de notre pauvre réseau et proposerait des pistes de solutions. Trois mois après son élection, en juillet 2003, le nouveau ministre de la Santé, Philippe Couillard, commence à préciser les choses. Le Commissaire sera « nommé par l’Assemblée nationale, et donc indépendant du gouvernement ». Il disposera ainsi « de l’autorité morale requise pour promouvoir l’implantation d’une véritable culture d’excellence et de performance dans l’organisation et le fonctionnement des services ». À coup sûr, insistait M. Couillard, il serait un « gage de transparence et une façon de dépolitiser autant que possible la gestion de notre système de santé et de services sociaux ». Le projet de loi est déposé ; on découvre que le gouvernement revient sur son engagement : ce ne serait pas l’Assemblée nationale, mais lui-même qui nommera le commissaire. Certes, après qu’un comité de candidatures se sera réuni. Son mandat sera renouvelable… Bref, le CSBE ne serait pas vraiment indépendant.

Depuis qu’il a entamé ses activités il y a dix ans, le commissaire Robert Salois, avec son petit budget, a fait ce qu’il a pu. Quelques-uns de ses rapports ont suscité des débats (état annuel du réseau, fécondation in vitro ; il publiera bientôt une étude sur la performance des urgences), mais on est loin de la distance critique et de la force de frappe d’un vrai VG. À tout le moins, il s’agissait d’une voix de l’extérieur du ministère qui pouvait exposer des évaluations que le gouvernement aurait préféré taire. Pour Gaétan Barrette, c’en était sans doute déjà trop.
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