Corruption à Laval - Troublant!

Enquête sur la corruption municipale - Affaire Gilles Vaillancourt


Troublant! Quel autre mot peut qualifier la tentative alléguée de corruption par le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, de politiciens provinciaux? Troublant par la gravité de ces allégations. Troublant en raison des personnalités en cause. Troublant car on ne peut démontrer qui dit vrai. Est-ce Gilles Vaillancourt, qui nie avoir offert de l'argent à deux politiciens lors d'élections dans des circonscriptions de Laval en 1993 et en 2002? Ou sont-ce Serge Ménard et Vincent Auclair, qui maintiennent malgré les menaces de poursuite que cela s'est bien produit?
La vérité, on ne la trouvera probablement jamais puisque les événements en cause se sont déroulés derrière des portes closes, entre quatre yeux. On ne pourra avoir de certitude. Malgré cela, le maire de Laval est atteint. Les allégations à son endroit s'ajoutent à de nombreuses rumeurs, comme le rappellent ses adversaires. Quant à ses amis, ils sont troublés, comme le montre l'attitude adoptée par le gouvernement de Jean Charest, qui hier prenait ostensiblement ses distances d'un homme désormais moins fréquentable.
Gilles Vaillancourt contrôle tout à Laval depuis 21 ans, comme le soulignait en 2008 dans un entretien au Devoir l'ancienne ministre libérale Lise Bacon, longtemps députée d'un comté de Laval. «Quand on connaît Laval, il faut garder une distance», disait-elle à son propos. Parce qu'il dirige sa ville à la manière d'un potentat, nombreux ont été, au cours des années, les soupçons de favoritisme dans l'octroi de contrats à un cercle restreint d'entreprises de construction et de services professionnels. Depuis peu, des vérifications ont été entreprises par le ministère des Affaires municipales. Difficile pour le gouvernement Charest de faire plus, comme mettre la Ville de Laval sous tutelle, sur la foi de simples allégations.
Cette nouvelle page du feuilleton quotidien de la corruption au Québec n'ébranle pas le refus du gouvernement Charest de tenir une vaste enquête publique pour en exposer les diverses facettes. Il ne croit qu'au travail policier. Néanmoins, des langues se délient ici et là et des témoins s'adressent aux médias, qui d'une certaine manière font, en pièces détachées, le travail qui devrait être confié à une commission dotée de tous les pouvoirs nécessaires à une enquête publique. Résultat: le feuilleton se poursuit et la suspicion à l'endroit des dirigeants politiques s'accroît sans que le public soit par ailleurs rassuré.


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