Le chef du Bloc québécois, Daniel Paillé, a réitéré samedi que sa formation était la seule à faire valoir les intérêts du Québec « sans aucun compromis », alors que les autres partis fédéraux privilégient, selon lui, toujours les intérêts du Canada.
Après deux ans à rebâtir la formation politique souverainiste, qui a essuyé une cuisante défaite aux élections du 2 mai 2011, M. Paillé est ainsi revenu au message clé du parti, samedi, lors du Conseil général du parti, à Montréal.
Le chef bloquiste souligne que les efforts de financement ont été fructueux et que l’effectif a repris des couleurs.
M. Paillé a estimé avoir « roulé » plus de 40 000 kilomètres à travers le Québec pour aller à la rencontre des militants. Il a ajouté que l’opération avait été très utile pour préparer le plan d’action.
Par ailleurs, M. Paillé assure que le parti va très bien, que les finances vont bien, et que les « membres sont là ». « Donc, 2013, on consolide le tout ; 2014, c’est le congrès ; 2015, on gagne », a-t-il lancé en entrevue à La Presse canadienne, samedi soir.
150 militants
Selon le chef, en poste depuis décembre 2011, les électeurs ont commencé à déchanter et constatent maintenant que les autres partis fédéraux n’ont pas seulement la défense des intérêts du Québec à coeur. « C’est ça qu’on va refaire valoir, tout en faisant la promotion de la souveraineté du Québec », a-t-il souligné.
Il a donné en exemple à ses militants le fait qu’aucun député des autres partis fédéraux n’avait demandé que l’on fasse la lumière sur le rapatriement de la Constitution, ainsi que le soutien fédéral au projet hydroélectrique Churchill Falls. « Nous voyons leur vrai visage lorsque MM. Trudeau, Mulcair et Harper se cachent sous les robes des juges de la Cour suprême afin de ne pas demander d’enquête indépendante », a mentionné M. Paillé lors de son discours, en matinée.
« Nous voyons leur vrai visage lorsque tous les libéraux et les néodémocrates votent avec les conservateurs pour financer à même nos taxes le projet de Churchill Falls et concurrencer déloyalement l’Hydro-Québec de René Lévesque », a renchéri le chef bloquiste.
Deux militants de chaque circonscription ont participé au conseil, pour un total de 150 militants, en plus des observateurs, a indiqué M. Paillé, soulignant qu’il y avait dans la salle plusieurs nouveaux visages.
Il a aussi fait valoir à ses militants qu’il y avait dans leurs rangs des membres de Québec solidaire, de la CAQ, et du Parti québécois, ainsi que des gens qui ne soutenaient aucune formation politique provinciale, tout en donnant leur appui au Bloc.
Lutte électorale à trois
M. Paillé a aussi prédit que les élections fédérales de 2015 allaient faire l’objet d’une lutte à trois, au Québec, entre les libéraux, les néodémocrates et les bloquistes.
Questionné sur le succès du NPD aux dernières élections, M. Paillé est d’avis que les électeurs ont été séduits par son charismatique défunt chef Jack Layton, et que la stratégie du Bloc sera de démontrer que le NPD ne défend pas que les intérêts du Québec. « Notre approche, c’est de dire, écoutez, le NPD, par ses gestes, ses politiques et ses votes, c’est manifestement un parti fédéraliste, et il prend, comme les libéraux et les conservateurs, pour les intérêts du Canada d’abord et avant tout », a résumé M. Paillé.
En ce qui concerne la popularité de la souveraineté, Daniel Paillé a soutenu que les dernières élections québécoises ont démontré qu’il y avait « 40 à 42 % » de souverainistes.
Faisant allusion aux sondages qui montrent une hausse de popularité du Parti libéral du Canada, au Québec, depuis l’élection de Justin Trudeau à la tête du parti dimanche dernier, M. Paillé a souligné que la situation peut changer très rapidement.
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