Congédiement dans la haute fonction publique: «La sécurité d’emploi est un enjeu», dit Philippe Couillard

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Le gouvernement ne peut pas sanctionner les fonctionnaires qui n'ont fait qu'exécuter ses ordres





Philippe Couillard soutient que la sécurité d’emploi des hauts fonctionnaires est un enjeu alors que le Journal révèle qu’en 10 ans, aucun des mandarins de l’État québécois n'a été congédié.


«Effectivement, la sécurité d’emploi est un enjeu et surtout lorsqu’on essaie de recruter des gens à l’extérieur de la fonction publique», a lancé le premier ministre vendredi lors d’un point de presse au lac Saint-Jean.


Le Bureau parlementaire a démontré jeudi qu’entre 2007 et 2017 seulement trois titulaires d’emploi supérieur ont été suspendus, dont un sans solde. Aucun mandarin n’a perdu son emploi malgré les controverses durant la même période. Le gouvernement du Québec emploie pourtant 753 hauts fonctionnaires.


Philippe Couillard s’est défendu de protéger qui que ce soit et soutient que des règles sont en place. «Regardez, au MTQ [lors du cafouillage de l’autoroute 13 à Montréal] il y a eu des conséquences, des gens ont été déplacés», a dit M. Couillard. «Je pense qu’il faut maintenir l’imputabilité et l’augmenter. Mais on va agir dans le respect des gens. Il y a des règles qui s’appliquent, tout ça n’est pas improvisé. Il faut traiter les gens correctement», a-t-il ajouté.


Pour le député caquiste Éric Caire, la version du premier ministre ne tient pas la route. «Dans la loi sur la fonction publique, l’incompétence est un motif de congédiement», a-t-il lancé. À titre comparatif, le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), qui représente 40 000 employés de l’État, a contesté depuis 10 ans 2500 suspensions et congédiements, soit près de 250 par année, rapportait le Journal.


Quant aux «conséquences» au MTQ suite au cafouillage de l’Autoroute 13, Éric Caire parle plutôt de «déplacements latéraux». La haute fonctionnaire Anne-Marie Leclerc responsable de la sécurité civile et de la coordination des mesures d’urgence a été «relevée de ses fonctions». Dans les faits, elle a conservé ses autres tâches comme sous-ministre adjointe à l’ingénierie et aux infrastructures.


«C’est impossible qu’aucun des quelque 1000 hauts fonctionnaires n’ait commis une erreur qui justifierait dans un contexte normal un congédiement. On le sait, le contribuable le sait et le gouvernement le sait probablement aussi», a déploré M. Caire en entrevue avec le Journal.


Le chef du Parti québécois Jean-François Lisée a aussi réagi sur les ondes de TVA et s’est demandé pourquoi le gouvernement libéral appliquait une politique de «tolérance 100%» et il «aimerait savoir pourquoi il n’y a jamais de sanction».




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