Charia, la négation de l'évidence

Islam - Voile islamique et Charia

Amirmokri*Vida - Lettres: Le 30 décembre 2004 - Je mets Nemer Ramadan au défi de donner un seul exemple précis de ce qu'il appelle «noircir la loi respectée par les musulmans» dans une lettre parue le 23 décembre dernier commentant mon opinion publiée dans Le Devoir du 17 décembre. J'affirme avec force que je n'ai fait que présenter les règles de la charia telle qu'elles sont formulées dans les sources authentiques.
À l'appui de chacun des points mentionnés, je peux produire des références précises, tirées de la jurisprudence islamique et des lois appliquées au nom de l'islam entre autres à plus de 30 millions de femmes iraniennes aujourd'hui même. Par ailleurs, la source de ce que j'ai cité dans mon texte est facilement accessible sur le site même de la Canadian Society of Muslims à l'adresse http ://muslimcanada.org/ch11hamid.html.
La réaction de M. Ramadan présente un exemple parfait d'un type de polémique caractérisé par la négation de l'évidence et par le déplacement de l'objet du débat (sur le racisme et le sentiment antiarabe) pour camoufler la pauvreté du discours et des arguments sur la question principale en cause. Dans ce cas, la question principale est la consécration des règles profondément discriminatoires à l'endroit des femmes par la jurisprudence islamique (alias la charia) constituée sur la base des textes du Coran et de la tradition du Prophète de l'islam. Je demande à M. Ramadan ce qu'il a à dire sur le texte du verset 34 de la sourate 4 du Coran. Ce texte fait-il partie de mes fantasmes ou existe-t-il bel et bien dans n'importe quelle édition du livre sacré ?
Je demande à M. Ramadan sur quelle base il prétend que la République islamique d'Iran a décrété, «dans le respect de l'esprit de la charia, l'égalité entre l'homme et la femme en matière d'héritage». J'affirme que ce propos est totalement sans fondement. La République islamique étant ce qu'elle est, elle n'a jamais décrété ni ne peut jamais décréter quoi que ce soit à l'encontre des textes coraniques clairs qui fixent les parts de l'héritage de chacun des parents du défunt.
Je ne sais pas si l'écrasante majorité des musulmans et surtout des musulmanes accepte et respecte les normes discriminatoires de la charia envers les femmes. Je connais des musulmanes qui ont fait de la lutte contre cette discrimination le combat de leur vie sous peine d'être frappées d'ostracisme par les défenseurs de la loi prétendument divine. Mais même si ces règles sont largement acceptées et respectées, ce n'est pas une raison pour nier l'évidence, prétendre qu'elles ne sont pas discriminatoires et affirmer que les exposer telles qu'elles sont équivaut à vouloir noircir la loi divine. Il incombe aux lecteurs de juger ce que l'honnêteté intellectuelle impose dans ce cas.


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