Charest fera campagne sur le thème de l'unité

Québec 2007 - Parti libéral du Québec


par Denis Lessard - C'est parti. Le premier ministre Jean Charest a clairement donné le coup d'envoi à sa campagne électorale hier. Et l'unité sera au centre du message libéral, d'ici le 26 mars. Devant plus de 2500 militants, galvanisés par les vidéos percutantes sur les candidats libéraux et les réalisations de son gouvernement, M. Charest a mis de l'avant ce qui sera au centre de sa campagne.
Le PLQ est «le parti qui est capable d'unir les Québécois, pour relever les défis du Québec», a-t-il soutenu devant ses militants. Orgie de tee-shirts, de foulards. Présentations vidéo léchées. Le PLQ, clairement, n'avait pas regardé à la dépense pour ce rassemblement visant à mobiliser les troupes à la veille de la campagne qui s'annonce.
«S'unir pour réussir» sera l'équivalent du «Nous sommes prêts» de 2003, confiaient des libéraux à La Presse hier soir. Publiée vendredi, la plateforme libérale s'intitulait d'ailleurs déjà : «S'unir pour réussir le Québec de demain». «S'unir pour réussir» sera «décliné» par secteur, dans l'affichage du PLQ.
Au PLQ, «on ne s'accroche pas au mythe d'une seule idée, d'une seule obsession, d'une seule solution magique. Ça, on laisse ça au Parti québécois», a lancé hier M. Charest. Il clôturait le «conseil général élargi» où les militants ont vite approuvé la plateforme électorale du PLQ, rendue publique la veille.
Le PQ, «c'est le retour à la division par un autre référendum le plus vite possible... Le PQ, c'est le retour en arrière» a martelé le chef libéral. Devant les journalistes, il a promis que le site Internet de son parti reprendrait bientôt la «page 15» du programme péquiste où le parti d'André Boisclair s'engage, s'il est élu, à tenir un référendum au cours du mandat.
En optant pour «l'unité», les stratèges libéraux veulent bien sûr faire référence à cette promesse du Parti québécois - un engagement répété encore la semaine dernière à Lévis par André Boisclair. Mais aussi, le choix de ce thème fait ressortir les divisions profonde au sein Parti québécois. On compte aussi rattraper Mario Dumont avec ce positionnement, explique-t-on; le chef adéquiste favorise les clivages entre Québécois de souche et néo-Québécois, et plus récemment entre bénéficiaires de l'aide sociale et les jeunes parents avec sa proposition d'allocation pour garde d'enfant financé par des coupes à l'aide sociale.
Sur l'ADQ, M. Charest a rappelé qu'il parlait de «dumontisme» dès 2002, pour résumer les raccourcis logiques de Mario Dumont. Le chef de l'ADQ est revenu à la charge, selon M. Charest, avec son idée d'une allocation non imposable. «Non imposable au Québec, mais ce le sera au fédéral», a relevé M. Charest. Une telle mesure «va transférer à Ottawa 200 millions $ par année. Ce n'était pas tout à fait mon concept du déséquilibre fiscal», de lancer M. Charest. Les libéraux promettent d'utiliser précisément 200 millions pour 20 000 nouvelles places en garderies.
C'est aussi sur l'absence d'équipe que les libéraux attaqueront M. Dumont. L'ADQ «est un one man show», soutient Line Beauchamp, la responsable de la campagne. Pour Jean Charest, Mario Dumont «conçoit le Québec à partir de la manchette du jour».
Le chef du PLQ s'en est pris à la sortie d'André Boisclair pour qui le développement des ressources hydroélectriques ne doit pas servir à l'exportation. «Si l'Alberta peut s'enrichir avec le pétrole, les Québécois sont aussi capables de s'enrichir avec l'hydroélectricité», a-t-il lancé.
Dans l'enthousiasme, sortant de son texte, M. Charest a même soutenu que plus jamais le PQ ne reprendrait le pouvoir; «les Québécois ne retourneront plus jamais aux jours d'un gouvernement péquiste, de gaspillage de fonds publics».
Relancé plus tard, il a corrigé le tir, soutenant qu'il n'avait parlé que des prochaines élections, et qu'il n'avait jamais prédit que le mouvement souverainiste était voué à la disparition. «Je ne suis pas dans le commerce de faire des prédictions sur la disparition des autres. Je pense en terme de la prochaine campagne électorale.»
Déclenchement mercredi
Hier en point de presse, M. Charest n'a pas fait mystère de son intention de déclencher dès cette semaine les élections générales, pour un scrutin le 26 mars. «On va se croiser mercredi» a-t-il dit, sourire en coin. Il rencontrera alors le lieutenant-gouverneur, Lise Thibault, pour déclencher la campagne de 33 jours. La campagne permettra de «comparer» les propositions des partis.
Dans un ralliement réglé comme du papier à musique, le PLQ a présenté 124 de ses 125 candidats - des stratèges libéraux laissaient planer des doutes sur les intentions de Thomas Mulcair de se porter candidat dans Chomedey. Retenu en France pour des raisons familiales, il sera sur les rangs, assure son entourage.
Pour son allocution, les libéraux avaient à l'évidence demandé aux candidates d'entourer le chef pour les images à la télé. Le PLQ présente 44 candidates sur 125, comparativement à 35 aux dernières élections.
Devant les militants enthousiastes, M. Charest a rappelé en détail le bilan du gouvernement depuis 2003. Il a souligné que la cote de crédit du Québec a été rehaussée à son niveau de 1975, soit avant la première élection du PQ. Il a rappelé la réduction de 52 000 bénéficiaires de l'aide sociale et la création de 200 000 emplois depuis 2003. Le taux de chômage à 7,7 % est actuellement le plus faible depuis 30 ans.


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