Celui qui a triomphé par l’image

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La fin des folies pour Trudeau junior

Justin Trudeau perd des plumes. Le voyage désastreux en Inde n’aura pas été qu’anecdotique. Ce voyage a transformé la perception que les Canadiens ont de Justin Trudeau. J’entends bien des citoyens résumer la chose avec l’expression la plus simple et la plus lapidaire qui soit : « Il nous a fait honte ! »


D’un sondage à l’autre, on a vu en quelques semaines le Parti libéral perdre plus ou moins cinq points dans les intentions de vote. La maison Ipsos a publié un sondage selon lequel le Parti­­­ libéral aurait même été battu.


Pire, la confiance envers le premier ministre lui-même aurait chuté d’une dizaine de points.


Les données de la maison Abacus montrent qu’il y a maintenant autant de gens qui ont une opinion négative de Justin Trudeau qu’il y a d’opinion favorable. En octobre dernier, les opinions positives représentaient le double des négatives. Tout un revirement en peu de temps !


Soyons francs : la popularité de Justin Trudeau fut largement une affaire d’image. Monsieur Trudeau a projeté une image jeune, moderne et fougueuse. Monsieur Trudeau incarne une image de progrès, d’ouverture, celle de l’homme qui épouse toutes les bonnes causes.


Merveilleux Canada


À travers l’image personnelle du premier ministre, les Canadiens se projetaient eux-mêmes. C’est l’image du Canada comme pays jeune, moderne et ouvert qui se profilait à travers le leader. Le Canada se percevait de plus en plus comme un pays à la mode qui devait faire l’envie de toute la planète.


Les magazines les plus prestigieux de la planète ont mis notre premier ministre à la une. Avec des photos à faire rougir les mannequins et les idoles de sport. Lors des premiers voyages de monsieur Trudeau, les images qui nous parvenaient au Canada étaient celles d’un Justin Trudeau assailli par les foules. Des jeunes qui voulaient obtenir leur selfie, des gens qui s’agglutinaient pour le toucher, la popularité d’une vedette du star system mondial.


Tout cela a frappé un mur en Inde. En voulant se montrer ouvert et dans le vent, monsieur Trudeau s’est ridiculisé. La mission a montré à la fois son manque de préparation, son faible intérêt pour l’économie et un réel amateurisme. Dans les perceptions, il est passé du gars qui est dans le vent au gars qui n’est que du vent.


Danger !


Le Parti libéral n’est pas vraiment dans le trouble. À mon œil, il jouit encore de précieux atouts vis-à-vis de ses adversaires. Par contre, ils ne peuvent pas prendre à la légère ce qui est en train de se passer avec l’image de leur chef. Le succès de ce parti depuis la victoire­­­ sur Stephen Harper ne repose pas sur la force de l’équipe ni sur la qualité du programme.


Tout, absolument tout, repose sur l’image forte de Justin Trudeau. Si son image devait se fracasser définitivement, c’est toute la stratégie libérale de fierté du pays autour d’un leader charismatique moderne qui s’écrou­lerait comme un château de cartes.


Celui qui a triomphé par l’image pourrait périr par l’image.