Commission sur le racisme systémique

Ça sent la diversion à plein nez!

Une couverture de l'attentat de R. H. Bain

Tribune libre

La question se pose.
Se pourrait-il que le Parti libéral et les Jean-Marc Fournier de ce monde aient concocté la commission sur le racisme systémique comme une diversion, un prétexte, contre les effets du jugement de Richard Henri Bain?


Qu’il soit déclaré coupable des chefs d’accusation dont la tentative de meurtre de la nouvellement Première ministre du Québec, madame Pauline Marois, ne fera qu’amplifier l’apparence de racisme linguistique et de séparatistes/anti-indépendantistes que les propos de R. H. Bain ajoutés du silence complice de certains médias anglophones, mettent en exergue.
Les motifs inavoués seraient de culpabiliser par association indirecte les Québécoises et Québécois de racisme par cette commission bidon pour neutraliser « l’effet R. H. Bain ».

R. H. Bain a pourtant bien menacé d’activer l’intention de faire la séparation de l’île de Montréal du territoire du Québec pour faire une province anglophone. Le but avoué depuis longtemps est bien de ne pas se faire gouverner par des frenchs indépendantistes. Il s’inspire sans doute en cela de nul autre que Trudeau père qui, en février 1977, a bien déclaré à Washington que l’indépendance du Québec « serait un crime contre l’humanité » démonisant toute une nation. Jean Chrétien, aussi, en tant que premier ministre du Canada, a bien déclaré en duo avec son ministre Dion le 29 janvier 1996 que « si le Canada est divisible, le Québec l’est d’autant » encourageant une forme de racisme linguistique.
Comme je l’exprimais dans mon texte du onze août 2016 sur le site de Vigile.Québec au sous-titre de la onzième province, ce scénario de partition du Québec -ancré depuis 1791 pour certains-, est pensé, réfléchi, cru, encouragé et retransmis par plusieurs comme ce que les Anglos/fédéralistes doivent faire advenant l’indépendance du Québec. Ils jouent sur la peur, contrevenant au bon sens et à la règle de droit international de l’uti possidetis juris -vous posséderez ce que vous possédiez déjà-.

Dans une perspective de ce qu’ils appellent depuis 1995 du « tough love », les fédéralistes d’Ottawa comme du Québec sont en guerre sourde contre les indépendantistes. Alors que R. H. Bain est au banc des accusés, que R. H. Bain, dingue ou pas, s’est exprimé dans un langage connu, articulé et documenté par centaines d’articles et de plusieurs documents étoffés d’intellectuels sur la partition des séparatistes/fédéralistes, ils utilisent une tactique bien connue de faire diversion pour neutraliser les inconvénients de la mise à jour des intentions belliqueuses. Ce que d’autres appellent la tactique du cheval de Troie.
De cacher ces faits gênants de radicaux et parfois de faire passer de timbrés certains extrémistes est un signe criant de politique de préservation de la clientèle la plus fidèle au Parti libéral de Couillard.
Le ministre Jean Marc Fournier – cet homme n’en manque pas une et est vite en titi-, n’y est pas allé de main morte pour critiquer les candidats à la direction du Parti Québécois, le seul véritable parti à être en mesure de faire du Québec un pays. La candidate à la direction du Parti Québécois Martine Ouellet avec sa constitution initiale, fort bien articulée, vient jouer dans les plates-bandes du 150e anniversaire de la leur qui vieillit mal. Pour une fois -il faut du cran pour le faire-, l’arrimage de texte constitutionnel à la république du Québec plutôt que la monarchie divine vient de mettre la table pour une confrontation entre quatre yeux pour une nation à naître.
Le message est clair des fédéralistes. Ils veulent l’espace politique nécessaire pour signer l’ignoble constitution de 1982 pour donner le coup de lapin à l’organisation péquiste déjà frileuse aux regards des engagements de plusieurs candidats et mettre fin aux « velléités des indépendantistes ».
Ce n’est pas surprenant que les jeunes libéraux servent ainsi de caisses de résonnance aux problématiques constitutionnelles et aux tactiques de préservations des libertés d’agir politiquement du vrai club.
La commission sur le racisme systémique, à la lumière des faits tragiques provoqués par R. H. Bain, à la lumière des inconvénients de pertes de clientèle des libéraux et de la crédibilité fédéraliste entachée et finalement, trop éclairée des répercutions d’extrémismes Anglos qui s’ajoutent au Québec bashing, m’apparaît clairement un prétexte pour nous faire croire qu’elle est sortie de la cuisse de Jupiter.
Évidemment sans fondement sérieux, les jeunes libéraux du Parti libéral du Québec jubilent de faire la nouvelle, mais en réalité ils servent de tremplin à des Marc Fournier des affaires canadiennes, fédéralistes calculateurs jusqu’au bout des ongles.
Ça sent la diversion à plein nez!


Laissez un commentaire



4 commentaires

  • Bruno Deshaies Répondre

    24 août 2016

    24-08-2016
    Le Québec n'a pas à s'excuser, car «la base du problème est morale». Est-ce qu'on doit formuler le problème de cette façon?
    Si l'objectif des souverainstes consiste à «changer le système» parce que «qu'on se fait voler par le Canada-Anglais», c'est un jugement moral que l'on pose au sujet des relations entre les deux nations et les deux nationalismes au Canada qui s'affrontent en permanence depuis la Défaite ou la Conquête de 1759-1760 (capituilations de Québec et de Montréal) suivie du Traité de Paris en 1763.
    Comme tout le monde sait, la «moralité et l'histoire» ne font pas un très bon ménage. Les rapports de «forces» sont constants en histoire ainsi que les rapports entre les individus dans la société afin de préserver leur autonomie.
    La géopolitique implique de nombreux facteurs de forces entre les nations. Le territoire est l'un d'entre eux. Sur cette base, il n'y a aucun problème de morale. C'est un rapport de forces entre le Québec et le Canada-Anglais dont ses assises sont britanniques (c'est le coeur du Canada depuis la Défaite «fondamentale» de la Nouvelle-France.
    Le sentier de la Côte Gilmour à Québec l'illustre bien : « Une Colonie à Conquérir. A Colony to Conquer.» (Voir le site de la Commission des champs de bataille nationaux : Les Plaines d'Abraham. Curieusement, la reproduction de ce panneau d'information touristique vous ne le retrouverez pas sur le site Internet.)
    Ce que j'aimerais souligner ici, en particulier, c'est la notion de relations de juxtaposition dans le cas de nations indépendantes. Je dirais que Franklin Delano Roosevelt a sûrement vu juste lorsqu'il a déclaré: «Les caresses n'ont jamais transformé un tigre en chaton.» Le tigre au Canada, on le connaît. En revanche, le chaton, c'est le Québec (et en plus province). S'il faut changer le système, il faut faire d'abord l'indépendance, c'est-à-dire créer un «État souverain, français, ayant la jouissance juridique de la reconnaissance internationale». Dans l'ordre international, ce changement est une «révolution» de statut politique qui a besoin d'une légitimité démocratique et populaire.
    Malheureusement, les cinq mousquetaires dans la course à la chefferie du PQ en ce moment ne s'entendent même pas entre eux - pas plus qu'en 1967-1968 sous René Lévesque. Alors, comment peut-on changer le système? Pour y arriver, il faut se poser la question dans l'optique indépendantiste. Ce qui ne se fait pas encore au PQ.
    Le fichier joint à ce commentaire illustre conceptuellement «le cas de nations indépendantes en relations de juxtaposition».

  • Michel Blondin Répondre

    20 août 2016

    @ Monsieur Lespérance,
    Merci du commentaire.
    Je rajoute que le choix de la justice par jury par R.H. Bain a un inconvénient majeur dans une cause dont les accusations sont graves.
    Le jury n'a pas à motiver sa décision. Nous ne saurons jamais pourquoi, les motifs, les fondements d'une telle décision.
    Il fait une simple déclaration, point. Contrairement à d'autres pays.
    De ce processus nous, citoyens, sommes toujours perdants dans un procès à caractère politique.
    @Monsieur Lachapelle,
    Merci du commentaire.
    Je rajoute que les adversaires ne le diront pas, mais cette constitution dérange et sa candidature les rendent nerveux et sur la défensive pour la première fois.
    En 18 parties et 45 articles, la constitution initiale engage le combat par un coup direct aux simagrées de Jean Marc Fournier et ébranlera, avec le temps, les convictions des fédéralistes mous du PLQ et à la CAQ.
    Le silence actuel est significatif de la profondeur de la provocation. Ils ne peuvent réfuter sans se compromettre sur le fond. C'est un coup gagnant de prendre l'initiative de ce à quoi plusieurs millions de citoyens aspirent et de l'écrire. À l'interne, la course devient à deux paliers: la demi-gouverne ou toute la gouverne. Cela devient pour certains politiciens indépendantistes, l’insoutenable légèreté de l'être.

    À lire et réfléchir.

  • Jean Lespérance Répondre

    20 août 2016

    En ce qui concerne le jugement de Richard Henry Bain, le temps que le jury prend pour rendre sa décision est une preuve de plus que notre système des jurés est une catastrophe surtout au Québec. Pourquoi est-ce pire au Québec qu'ailleurs? Parce qu'ici on choisit toujours des jurés dont la capacité de réflexion est minimaliste. Comme on dit en bon québécois, ils ne sont pas assez fous pour mettre le feu mais pas assez fins pour l'éteindre. On s'arrange toujours pour choisir des gens problématiques dont la capacité de réfléchir est minimaliste de sorte qu'avant d'en venir à un accord unanime, ils ont le temps de tomber malades ou de nous rendre malades d'exaspération. Bien sûr que cette commission est de la diversion et je peux déjà vous dire qu'elle va ressembler à la Commission Bouchard-Taylor, cette commission écoeurante qui nous faisait mal paraître en nous disant comment on devait se comporter envers les nouveaux arrivants sans leur dire comment ils devaient se comporter envers nous.

  • François A. Lachapelle Répondre

    19 août 2016

    J'aime bien cette phrase de Michel Blondin, je cite: « La candidate à la direction du Parti Québécois Martine Ouellet avec sa constitution initiale, fort bien articulée, vient jouer dans les plates-bandes du 150e anniversaire de la leur qui vieillit mal. »
    Il est plus que temps que le PQ propose à toute la population une "constitution à la québécoise", loi pour un nouveau pays naissant qui contient nos valeurs fort différentes des valeurs du pays voisin outre rivière des Outaouais.
    Il serait heureux que tous.tes les candidats.es s'unissent derrière une telle démarche.
    Une proposition de constitution québécoise à ce moment mettrait en lumière l'absence de démocratie attachée à la constitution canadienne de 1867. Pas plus qu'en 1982, la population n'a été consultée par référendum pour légitimer les lois constitutionnelles du Canada. Ces lois sont légales mais illégitimes ce qui les affaiblit grandement et cela existe à la face du monde entier.