Si le sommet du G20 s'est clos sur une belle unanimité, les chefs de gouvernement ne se sont pas entendus sur la nécessité de dépenses supplémentaires pour stimuler l'économie. Une formule ambiguë a permis de camoufler le désaccord, mais désaccord il y a bel et bien.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a soutenu que des plans de relance trop coûteux déstabiliseraient l'économie: «La crise ne s'est pas produite parce que nous n'imprimions pas suffisamment d'argent mais parce que nous avons créé une croissance économique fondée sur des sommes excessives, une croissance insoutenable.» Le premier ministre japonais, Taro Aso, a répliqué que son pays avait l'expérience de telles crises et comprenait mieux que les autres l'importance d'une forte «mobilisation fiscale».
Au Canada, les partis de l'opposition pressent le gouvernement Harper d'aller au-delà du plan de 40 milliards sur deux ans présenté dans le dernier budget. On comprend les raisons politiques qui les amènent à défendre ce point de vue. Mais sur le fond, l'opposition a tort.
Les gouvernements du G20 prévoient investir 5000 milliards d'ici la fin de 2010; c'est l'équivalent du PIB annuel du Japon, plus que trois fois le PIB du Canada.
Est-ce parce qu'il manque d'argent dans le système que la reprise se fait attendre? Non. En fait, plusieurs indicateurs montrent que les institutions financières, les investisseurs et les consommateurs ont de l'argent plein leurs coffres et poches; cependant, ils ne le dépensent pas. Ils ont peur. Ce qui manque, c'est la confiance.
Or, au-delà d'un certain seuil, les injections de fonds publics n'ont plus d'effet sur la psychologie des acteurs économiques. Au contraire, à mesure que les chiffres grossissent, s'installe l'indifférence, puis la crainte que toutes ces dépenses génèrent des effets pervers: gaspillage, inflation, explosion des taux d'intérêt, intervention débridée de la bureaucratie gouvernementale.
«Les machines à imprimer de l'argent ont commencé à rouler et cela annonce le début de l'inflation», a averti le pdg de Nestlé, Peter Brabeck. «Le défi est de faire en sorte que les programmes de stimulation économique restent centrés sur les besoins futurs légitimes et non sur des éléphants blancs», a dit son homologue de Bombardier, Pierre Beaudoin.
Selon un rapport de l'OCDE, l'effort de relance fourni par le gouvernement du Canada est tout à fait comparable à celui consenti par les autres pays membres. Il est vrai que, selon l'Organisation, l'endettement relativement bas du gouvernement canadien lui donne la marge de manoeuvre de faire plus. Mais ce n'est pas parce qu'on peut s'endetter davantage qu'il faut le faire. D'autant que, comme le rappelle le rapport en question, l'opportunité d'accroître les dépenses publiques «doit être évaluée dans le contexte d'augmentation des dépenses de retraite et de santé», rappelant que les sommes nécessaires au financement de la santé pourraient doubler dans les pays de l'OCDE d'ici 2050.
La plus grande partie des milliards annoncés pour stimuler l'économie n'ont pas encore été dépensés. En promettre plus ne changera rien. Il faut plutôt s'assurer que les sommes promises sont versées rapidement et à bon escient.
C'est assez
Crise économique mondiale - Sommet du G20 de Londres - avril 2009
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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