Boisclair dans un sérieux pétrin

PQ - leadership en jeu - la tourmente

Le chef du Parti québécois, André Boisclair, ne peut désormais compter sur l’appui que d’une poignée de ses 35 députés. Dans les coulisses du caucus péquiste, la remise en question de la direction du parti est devenue le sujet numéro un des discussions chez les élus.
À telle enseigne que certains d’entre eux ont fait un «pointage» de leurs collègues : des 36 élus du 26 mars, seulement quatre ou cinq sont dépeints comme des appuis indéfectibles au chef André Boisclair.
D’abord ceux qui ont eu des emplois du parti : Diane Lemieux, leader parlementaire, et Stéphane Bédard nommé whip. Nicolas Girard et Sylvain Simard vont aussi au bâton pour défendre leur chef André Boisclair.
Chez les autres, confie un péquiste influent, on se partage en deux camps. Le premier pense qu’il faut rapidement changer de chef pour faire face à des élections d’ici un an. L’autre estime que même un nouveau chef ne permettrait pas de l’emporter aux prochaines élections dans cette situation, mieux vaut conserver André Boisclair.
Un membre de l’exécutif péquiste renchérissait hier. «Quand on voit que presque personne chez les députés ne défend André Boisclair, on peut se poser des questions». Des proches du chef bloquiste Gilles Duceppe ont lancé bien des perches du côté des élus péquistes au cours des dernières semaines.
Les députés péquistes se retrouvent aujourd’hui à l’Assemblée nationale pour leur prestation de serment. Par la suite, pendant deux jours ils tiendront leur caucus avant la session.
Des députés influents comme François Legault ou Camil Bouchard refusaient hier de répondre quand La Presse les a relancés sur la question de la direction du PQ.
«Un congrès ? Cette question se discute entre nous. Je n’en parlerai pas avec un journaliste», a dit Camille Bouchard, réélu dans Vachon.
– Est-ce que la question du leadership se discute entre les députés? «Je ne répondrai pas aux questions sur le leadership, c’est sûr. Le caucus arrive, je réserve mes analyses pour le caucus», a précisé M. Bouchard.
«Je vais, à un moment donné, seul ou avec d’autres, faire une sortie pour dire ce que je pense. Des changements importants doivent être faits pour rebâtir la confiance avec la population. Il ne faut rien exclure à ce moment-ci», a dit François Legault, refusant toutefois d’aborder la question de la direction du parti.
«Je veux dire ce que j’ai à dire au caucus vendredi avant de dire quoi que ce soit publiquement», a-t-il soutenu quand on lui a demandé s’il était favorable à la tenue d’un congrès du PQ d’ici un an.
Dans l’«exécutif» péquiste, André Boisclair aura du fil à retordre lors d’une rencontre samedi à Montréal. Dans les circonscriptions de la Montérégie, de Laval et de Montréal circule la même résolution bloquée in extremis lors de la réunion des «exécutifs» péquistes à Québec, il y a huit jours.
On y propose la tenue d’un congrès du PQ, et par conséquent un vote de confiance à l’endroit de la direction du parti, pour l’automne 2007 ou le printemps 2008. Il y a 10 jours, deux députés, Agnès Maltais et Rosaire Bertrand, étaient parvenus à faire en sorte que le vote sur cette proposition ne soit pas pris dans l’immédiat.
Mais pour Sylvie Brosseau, présidente de l’association péquiste de Montmorency, cette proposition devrait être entérinée par la région de Québec lors d’une prochaine réunion, le 5 mai.
Jusqu’ici, l’entourage de M. Boisclair rappelait que, selon les règles du PQ, un congrès serait tenu en 2009.
Dans l’exécutif, la présidente, Monique Richard, et les vice-présidents, François Rebello et Philippe Edwin Bélanger, ne sont pas des chauds partisans d’André Boisclair, indique-t-on.
Pour Mathieu Jeanneau, président des jeunes du PQ, un congrès au début 2008 au plus tard, est nécessaire dans un contexte de gouvernement minoritaire. Pour M. Jeanneau, le PQ a bien des débats à faire sur le contenu de son programme avant de relancer des discussions sur la direction du parti.


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