Les premiers ministres provinciaux multiplient les signes d’impatience face au gouvernement Trudeau, qui n’a pas d’échéance claire pour résoudre la crise des blocus ferroviaires. François Legault est même allé jusqu’à brandir la possibilité d’une intervention policière.
Le premier ministre du Québec a évoqué pour la première fois ce scénario, mercredi, en précisant que son gouvernement a eu des discussions avec la Sûreté du Québec.« Ce que je compte défendre [...] c’est de demander à M. Trudeau de fixer un échéancier, et qu’on dise aux manifestants que si [les barrages ne sont] pas défaits à tel moment, bien, il va falloir agir », a-t-il martelé.
M. Legault réclame, de concert avec ses homologues des autres provinces, une téléconférence d’urgence avec le premier ministre Trudeau pour trouver une solution à l’impasse, et cela dès jeudi.
Le pays sous tension
La pression a encore monté d’un cran sur le gouvernement fédéral, mercredi, afin qu’il trouve une solution à la crise des blocus autochtones qui paralysent les rails du pays depuis maintenant deux semaines.
- Le gouvernement Trudeau est encore incapable de rencontrer en personne les chefs héréditaires Wet'suwet'en afin de dénouer l’impasse. Une source libérale a toutefois indiqué qu’une première réunion pourrait avoir lieu jeudi.
- Pendant ce temps, VIA Rail a annoncé le licenciement temporaire de près de 1000 employés à compter de jeudi, en raison des blocus. L’Union des producteurs agricoles a ajouté au concert d’inquiétudes en soutenant « qu’une crise agricole est à nos portes ».
- De nouveaux barrages ont été érigés par des manifestants sur des rails, entre autres à Saint-Lambert, en banlieue de Montréal, paralysant les trains d’exo qui assurent le service sur la ligne Mont-Saint-Hilaire.
- Parallèlement, des chefs héréditaires Wet'suwet'en ont fait le voyage vers l’Ontario et le Québec pour rencontrer des communautés mohawks derrière des blocus.
Face à l’impatience de M. Legault, des leaders autochtones craignent de plus en plus des dérapages, comme durant la crise d’Oka.
« Je crois qu’il fait une grave erreur », a tonné le grand chef de Kanesatake, Serge Simon, en invitant François Legault à faire attention à ses propos et à « apprendre des leçons du passé ».
M. Simon avait appelé à la fin des blocus le temps de laisser la chance aux pourparlers avec le fédéral, mais s’est rétracté mercredi après avoir affronté une levée de boucliers dans sa communauté.
- Avec la collaboration de Guillaume St-Pierre