Yves-François Blanchet estime qu’il faudra reconnaître la notion de réfugiés climatiques qui devront fuir leur domicile en raison de «nombreuses catastrophes de moins en moins naturelles».
Dans une lettre ouverte publiée dans les journaux du Groupe Capitales Médias, le candidat à la direction du Bloc québécois, qui lance officiellement sa campagne samedi à Montréal, salue le fait que le Pacte mondial sur les migrations de l’ONU mentionne la lutte aux changements climatiques.
En entrevue au Soleil, l’ancien ministre péquiste déplore cependant que le Pacte «ne développe pas assez sur le fait que la principale solution ou la principale prévention aux migrations massives, c’est de contenir les changements climatiques».
De manière plus large, M. Blanchet rappelle que même si le Canada a signé le document international, le gouvernement fédéral «n’a jamais pris les solutions nécessaires pour encadrer […] les entrées irrégulières» au pays. Il cite en exemple le cas des réfugiés qui ont traversé la frontière avec les États-Unis par le chemin Roxham, en Montérégie.
Ottawa «a laissé tout ce monde-là rentrer au Québec, a laissé le Québec s’arranger avec l’ensemble des dossiers et des problèmes liés à ça et n’a toujours pas versé le premier 146 millions $», ajoute-t-il.
De plus, Yves-François Blanchet regrette que le Canada refuse d’admettre que le modèle d’intégration québécois axé sur l’interculturalisme soit opposé au multiculturalisme canadien.
De bonnes intentions
L’enjeu est trop complexe pour uniquement se positionner pour ou contre le Pacte sur les migrations, selon M. Blanchet.
«Le Pacte migratoire part d’une intention noble, d’une intention nécessaire. Il y a et il y aura de plus en plus de gens déplacés de chez eux pour des mauvaises raisons […] et ces gens-là doivent quitter chez eux en sécurité» et être en sécurité tout au long de leur parcours, poursuit-il.
Même s’il considère que ce genre de traité ne doit pas être contraignant et demeuré quelque chose auquel on adhère «librement», le candidat à la direction du Bloc juge qu’«il faut arrêter de sacrifier les souverainetés nationales à des documents internationaux qui en général ne servent pas les nations».
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DEUX NOUVEAUX APPUIS AU CAUCUS
OTTAWA — Ce sont maintenant neuf des dix députés du Bloc québécois qui se rangent derrière la candidature d’Yves-François Blanchet pour la direction du parti, alors que débute officiellement la course.
Les députés Xavier Barsalou-Duval et Marilène Gill en ont chacun fait l’annonce vendredi sur Twitter, se disant fiers d’appuyer l’ex-ministre péquiste. Les deux députés étaient restés fidèles à Martine Ouellet jusqu’au bout, lors de la crise qui a secoué le parti et qui s’est soldée par la démission de la chef en juin.
Yves-François Blanchet, alors commentateur politique, n’avait pas ménagé ses critiques envers Mme Ouellet, ce qui pourrait déplaire à certains militants. Le chef intérimaire Mario Beaulieu a tenté depuis de rapprocher les deux camps qui se sont opposés durant des mois.
La course à la direction du Bloc québécois ressemble de plus en plus à un couronnement. Yves-François Blanchet ne fait face à aucun adversaire. Le député Michel Boudrias, qui semblait intéressé à porter sa candidature, a décidé la semaine dernière de ne pas se présenter.
Il est le seul député du caucus bloquiste à ne pas s’être rangé derrière M. Blanchet. Dans une entrevue à La Presse canadienne, le député de Terrebonne avait affirmé il y a une semaine qu’il ne donnerait «aucun chèque en blanc» tout en ne fermant pas la porte à soutenir la candidature de l’ex-commentateur politique.
Yves-François Blanchet lancera sa campagne à la direction du Bloc québécois samedi à Montréal. Celui-ci veut rassembler toutes les forces souverainistes. L’invitation a été lancée au Parti québécois et à Québec solidaire, mais le parti de Manon Massé et de Gabriel Nadeau-Dubois n’avait toujours pas répondu au moment d’écrire ces lignes.
M. Blanchet prévoit amasser les 500 signatures requises pour officialiser sa candidature d’ici une semaine. Il prépare également une tournée en Gaspésie pour rencontrer les militants indépendantistes la semaine prochaine.