Le premier ministre Jean Charest s'est lancé dans un jeu dangereux au cours de la fin de semaine en laissant entendre qu'Ottawa mettrait fin à ses transferts, y compris aux chèques de pension, au lendemain d'un référendum favorable à la souveraineté du Québec. Le chef du PLQ est même allé jusqu'à affirmer que l'argent qui doit venir avec le prochain budget fédéral pourrait «être coupé substantiellement le jour où le PQ prend le pouvoir».
Outré, M. André Boisclair a piqué une colère noire: «C'est du chantage!» a-t-il commenté dans une envolée digne d'un lendemain de nuit des longs couteaux.
Bon, bon, calmons-nous! M. Charest, surtout. C'est vrai que le chef libéral a tout intérêt à taper sur le clou du référendum devant un adversaire instable que peu de gens imaginent chef du camp du OUI lors d'un référendum. Mais à force de jouer du marteau, M. Charest risque de se cogner sur les doigts.
Depuis le temps que l'on discute de ces questions au Québec, plus personne ne prend ce genre d'arguments au sérieux. Le jour où un premier ministre fédéral donnerait ordre à ses fonctionnaires de couper les vivres au Québec et à ses citoyens, la repartie viendrait aussitôt: pas un cent de la TPS fédérale perçue par Québec ne serait remise à Ottawa, et le mot d'ordre de cesser de percevoir les impôts fédéraux sur les salaires serait lancé aux entreprises. Mais tout cela n'est que pure fiction puisque les choses ne se passeraient pas du tout comme cela.
En fait, au lendemain d'un oui, rien ne changerait au chapitre des transferts d'argent. Un à un, tous les dossiers seraient négociés afin de tracer la ligne de partage des responsabilités. Le jour où Ottawa mettrait fin à la gestion des pensions de vieillesse ou des chèques d'assurance-emploi, par exemple, Québec serait déjà prêt à prendre la relève, comme cela s'est produit l'an dernier pour les congés de maternité.
Quant à l'augmentation des paiements de péréquation qui fera partie du prochain budget fédéral, encore là, on ne comprend pas pourquoi M. Charest se laisse aller à autant de démagogie et de populisme. Voyons donc! L'argent qui ira au règlement du déséquilibre fiscal n'a rien à voir avec la couleur du parti au pouvoir dans une province. D'ailleurs, ce dossier du déséquilibre fiscal n'a-t-il pas été ouvert par le précédent gouvernement du Parti québécois?
Tout cela est ridicule et n'annonce rien de bon pour les prochains jours.
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j-rsansfacon@ledevoir.com
Beuuuh !
Tout cela est ridicule et n'annonce rien de bon pour les prochains jours.
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