Pour André Boisclair, les échéanciers politiques n'ont pas tous la même saveur. Avec beaucoup de certitude, il affirme que les prochaines élections provinciales auront lieu à la fin du mois de novembre ou au début de décembre. En revanche, quand vient le temps de lui arracher le moindre détail à propos du programme référendaire qu'il a en tête, c'est le flou total.
"J'entends déjà ceux qui me vont me picosser là-dessus, a-t-il dit hier devant de jeunes participants de l'Institut du Nouveau Monde, venus l'entendre à l'UQAM. La date du prochain référendum n'est pas importante. C'est ce qu'on va faire avec ce référendum qui l'est."
Dans son premier discours officiel depuis son élection comme député de Pointe-aux-Trembles lundi dernier, André Boisclair avait choisi un thème à plusieurs têtes, soit celui du rôle de l'État. La discussion qui a suivi l'a notamment amené à parler de la souveraineté et de son aptitude à en discuter avec les gens de Québec solidaire.
"Je suis prêt à discuter de souveraineté avec n'importe qui. J'ai un grand respect pour Françoise David et Amir Khadir. Le problème, c'est que je ne sais jamais à quelle enseigne ils logent. L'autre problème, c'est que, lorsque je discute de cela avec eux et que j'aborde des questions comme le développement économique, ils se referment complètement."
Les partenariats
Après avoir longuement décortiqué l'investissement que son éventuel gouvernement ferait dans l'éducation, André Boisclair a abordé la question du partenariat entre les secteurs public, privé et communautaire. Tout en prônant une plus large place des secteurs privé et communautaire, le nouveau chef de l'opposition à l'Assemblée nationale pense qu'il faut demeurer vigilant quant au rôle que rempliront ces secteurs.
André Boisclair croit également qu'on doit revoir sérieusement la performance de la fonction publique. Celle-ci doit, selon lui, s'ouvrir à de nouvelles idées, devenir plus flexible, plus polyvalente et se préparer à composer avec différents types de partenariats. "Il faut retrouver le désir de l'innovation", a-t-il dit avant de répondre à la question d'une jeune femme qui trouvait que ses valeurs ressemblaient à celles de Jean Charest.
À propos des règles en matière d'immigration, André Boisclair, graphiques à l'appui, a expliqué qu'il existe deux pôles dans ce domaine: l'immigration basée sur les besoins du Québec et celle qui repose sur des valeurs, comme la situation des réfugiés. Selon lui, les immigrants qui sont accueillis en fonction des besoins du Québec devraient représenter 60% du nombre total. Ces immigrants devraient être sélectionnés pour leur formation professionnelle, leur jeune âge ainsi que pour leur connaissance du Québec et du français.
Un brin d'émotion
Invité à s'exprimer sur la pauvreté et sur ce qu'il entend faire pour la contrer, M. Boisclair, connu pour sa rigidité, s'est alors exprimé avec un brin d'émotion: "J'apprécie le fait qu'on me scrute, qu'on me fouille, qu'on veuille savoir: "C'est quoi, ses valeurs, à ce gars-là?" Mais, au fond, je suis un Québécois. Je vois les mêmes choses que vous. Je vois des gens qui quémandent de l'argent dans la rue. À cet égard, je veux faire des choses, mais je veux aussi réclamer le droit à l'erreur."
À quelques reprises au cours de cette rencontre, André Boisclair a fait allusion à ses rapports avec les médias. Au fil de ses interventions publiques, cet aspect ressort chaque fois un peu plus. Plus tôt cette semaine, M. Boisclair a eu maille à partir avec André Pratte, éditorialiste en chef de La Presse, à qui il a reproché de mal le connaître. Dans un [éditorial publié vendredi->1607], M. Pratte a répliqué au chef du PQ en lui demandant d'entretenir à l'avenir des discussion basées sur le respect.
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