Accusé d’agression sexuelle: Gilles Cloutier nie tout

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Sympathique personnage Libéral

L'ex-organisateur politique Gilles Cloutier nie être entré presque chaque nuit dans la chambre d'une enfant pour la punir et l'agresser sexuellement.


Gilles Cloutier, âgé de 77 ans, s'est défendu jeudi devant la juge Maria Albanese en disant que les propos de ses deux présumées victimes, dont l'identité ne peut être dévoilée puisqu'elles étaient mineures au moment des faits, «sont exagérés et motivés par la vengeance.»


Gilles Cloutier était un témoin clé de la commission Charbonneau, où il a livré plusieurs témoignages incriminant entre autres l'entrepreneur Tony Accurso et les ex-ministres Nathalie Normandeau et Marc-Yvan Côté.


Il fait maintenant face à des accusations de grossière indécence, attentat à la pudeur et voie de fait, pour des événements qui se seraient déroulés entre 1971 et 1973. Son procès a débuté hier au palais de justice de Saint-Jérôme.


Les présumées victimes ont pu livrer leur témoignage hier, quatre ans après avoir porté plainte et 45 ans après les faits.


«C'est un processus extrêmement pénible et qui s'étire en longueur, puisqu'il trouve toujours des raisons de faire retarder le procès» a confié l'une d'entre elles.


Encore jeudi, Gilles Cloutier a tenté d'invoquer des problèmes de surdité pour dire qu'il n'arrivait pas à suivre ce qui se disait dans la salle de cour, ce qui a nécessité la suspension des témoignages et l'aide d'un technicien.


Réveillées toutes les nuits


Alors qu'elles étaient âgées de huit à 12 ans, les deux victimes alléguées ont raconté avoir été réveillées par Gilles Cloutier «presque toutes les nuits», pour être mises à genoux durant des heures.


Punies le plus souvent pour des raisons qu'elles ne comprenaient pas, les victimes ont affirmé avoir reçu des coups partout sur le corps.


Elle a répété à plusieurs reprises que Gilles Cloutier ne parlait pas beaucoup. «Il n'avait pas besoin de parler. Rien qu'à son air, je savais que j'avais fait quelque chose de pas correct. Il me prenait par le pyjama et il m'emmenait dans sa chambre.»


Une fois, Gilles Cloutier l'aurait hissée sur le comptoir de la salle de bain avant d'écarter ses jambes et de lui mettre de la crème à barbe sur la vulve. «Après, il m'a dit: “Va te laver”».


Gilles Cloutier a nié tous les faits devant le tribunal. Il a reconnu avoir frappé ses victimes pour les punir, mais seulement aux épaules, sur les joues et n'aurait jamais donné de coup de pied.