L’afflux massif de réfugiés coûtera cher à Ottawa et à Québec, qui déboursera entre autres 1,5 million $ pour seulement sept semaines d’hébergement temporaire au Stade olympique.
« Évidemment qu’il y a un coût, parce qu’on ne peut pas laisser tomber ces gens qui fuient des crises ou des situations où leur vie est menacée », affirme le député libéral fédéral montréalais Marc Miller.
Ce dernier soutient que l’accueil de demandeurs d’asile est un « fardeau que les provinces doivent assumer ».
Depuis que le président américain Donald Trump a annoncé vouloir retirer le statut de protection temporaire accordé aux Haïtiens à la suite du tremblement de terre de 2010, des centaines de migrants fuient les États-Unis, et c’est le Québec qui est en première ligne.
Ainsi, la facture de 1,5 M$ pour l’installation de 600 lits au Stade olympique prévue jusqu’au 19 septembre sera payée par la province, a spécifié Lucie Charlebois, ministre déléguée à la Santé publique, responsable de l’hébergement des réfugiés à Montréal.
« Mais si les dépenses d’hébergement augmentent trop, nous en discuterons avec Ottawa », a ajouté Mme Charlebois.
Aide sociale
Par ailleurs, l’obtention par les réfugiés de l’aide de dernier recours, communément appelée aide sociale, a été facilitée, a indiqué la ministre québécoise de l’Immigration, Kathleen Weil.
« Une fois qu’ils l’obtiennent, ils peuvent se trouver un logement et laisser la place [dans les hébergements temporaires] aux suivants », indique la ministre.
Le ministère du Travail, qui traite les demandes d’aide sociale, nous dit qu’il y a eu 1754 dossiers déposés par des demandeurs d’asile en juillet. C’est près de neuf fois plus (201) que l’an dernier au même mois. Des effectifs supplémentaires ont dû être déployés au Ministère. En revanche, le montant global de ces nouveaux versements ne sera pas connu avant deux mois.
Travail
Pour l’avocat Stéphane Handfield, spécialiste en immigration, il ne tient qu’à Ottawa de faire baisser la facture au Québec en facilitant l’octroi de permis de travail.
« C’est une question de bon sens, dit-il. Si ces gens-là travaillent, ils n’ont plus besoin de l’aide sociale et même mieux, ils paient des taxes. »
Le président du Syndicat des douaniers, Jean-Pierre Fortin, abonde dans ce sens, rappelant que, pour le moment, tant que la demande d’asile d’un migrant n’est pas en traitement, il ne peut pas obtenir de permis de travail.
« Avant, nos services pouvaient prendre en charge les demandes à la frontière, mais avec l’afflux des derniers mois, nous manquons de moyens. »
M. Fortin s’interroge également sur le grand nombre d’heures supplémentaires faites par les agents et policiers à la frontière. Selon lui, certains ont même travaillé 15 ou 20 heures d’affilée.
« Si le gouvernement avait mieux planifié, on aurait pu certainement diminuer les coûts », estime M. Fortin.
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